«Pendant la révolution égyptienne, jai eu lidée de tourner dix chapitres avec dix réalisateurs. Cétait le seul moyen de décrire ce quil se passait à travers différents points de vue.» Voici, résumée par Fadi Fahim, lun des producteurs de 18 Jours, lessence de ce film qui réunit des fictions tournées dans lurgence au Caire, durant les évènements de la place Tahrir. Marwan Hamed (Ibrahim Labyad) et Yousry Nasrallah (Femmes du Caire) sont les premiers cinéastes impliqués dans le projet, rejoints par huit autres réalisateurs. Trentenaires pour la plupart, ils sont expérimentés ou débutants, et témoignent de degrés divers dengagement politique. Mais leur démarche est commune, basée sur le bénévolat et la liberté de propos.
Symbole. 18 Jours doit son nom à la période du 25 janvier au 11 février 2011, qui changea la face de lEgypte. Donner à voir cet événement emblématique du printemps arabe, à travers les yeux de ses témoins et acteurs les plus directs : linitiative est ambitieuse et louable. Dautant que les recettes du film sont reversées à une ONG qui vise à apporter une éducation politique et civique dans les villages dEgypte, et à soutenir les jeunes talents dans le domaine du cinéma.
Mais le résultat souffre dune réalisation inégale, souvent maladroite, même si elle réussit à éviter, le plus souvent, la caricature. Des patients dun asile (Rétention), à un grand-père et son petit-fils (Couvre-feu) ou à une jeune vendeuse à la sauvette (Créature de Dieu), les protagonistes de ces récits sont des personnages ordinaires, au cur des bouleversements qui vont marquer leurs vies. Lintérêt de 18 Jours est là : dans sa valeur de témoignage et de symbole dun travail collectif, réalisé sans comité de censure.
Reproches. La polémique suscitée par lannonce de la projection de 18 Jours, au Festival de Cannes, dans le cadre dune journée hommage à lEgypte, en dit long, toutefois, sur le défi des lendemains révolutionnaires et de la difficulté des réconciliations nationales. Ainsi, le quotidien Egyptien Al-Ahram se fit lécho de reproches adressés à deux des réalisateurs de 18 Jours, pour leur participation aux films de campagne au profit de lancien président Hosni Moubarak et de sa formation, le Parti national démocrate, lors des élections de 2005. Une dénonciation relayée par lun des acteurs, Amr Waked, qui refusa de monter les marches de la Croisette.
Libération
Symbole. 18 Jours doit son nom à la période du 25 janvier au 11 février 2011, qui changea la face de lEgypte. Donner à voir cet événement emblématique du printemps arabe, à travers les yeux de ses témoins et acteurs les plus directs : linitiative est ambitieuse et louable. Dautant que les recettes du film sont reversées à une ONG qui vise à apporter une éducation politique et civique dans les villages dEgypte, et à soutenir les jeunes talents dans le domaine du cinéma.
Mais le résultat souffre dune réalisation inégale, souvent maladroite, même si elle réussit à éviter, le plus souvent, la caricature. Des patients dun asile (Rétention), à un grand-père et son petit-fils (Couvre-feu) ou à une jeune vendeuse à la sauvette (Créature de Dieu), les protagonistes de ces récits sont des personnages ordinaires, au cur des bouleversements qui vont marquer leurs vies. Lintérêt de 18 Jours est là : dans sa valeur de témoignage et de symbole dun travail collectif, réalisé sans comité de censure.
Reproches. La polémique suscitée par lannonce de la projection de 18 Jours, au Festival de Cannes, dans le cadre dune journée hommage à lEgypte, en dit long, toutefois, sur le défi des lendemains révolutionnaires et de la difficulté des réconciliations nationales. Ainsi, le quotidien Egyptien Al-Ahram se fit lécho de reproches adressés à deux des réalisateurs de 18 Jours, pour leur participation aux films de campagne au profit de lancien président Hosni Moubarak et de sa formation, le Parti national démocrate, lors des élections de 2005. Une dénonciation relayée par lun des acteurs, Amr Waked, qui refusa de monter les marches de la Croisette.
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