60% des actifs échappent au système de retraite au maroc

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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Ce lundi 22 avril à Rabat, la chaire retraite et prévoyance, créée par le groupe CDG, le Haut Commissariat au Plan (HCP) et l’Université Internationale de Rabat (UIR), a organisé un séminaire pour la présentation des résultats de deux études réalisées par des chercheurs associés : Hélène Xuan, économiste et fondatrice de Mootando, une société de recherche et conseil ainsi que Pierre Devolder, professeur à l’institut de statistique, biostatistique et sciences actuarielles (ISBA) de l’Université Catholique de Louvain (UCL). Objectif : poser les bases d’une réforme du système de retraite marocain.

Alors que Pierre Devolder a présenté une étude sur la transformation des régimes de retraite financés par répartition et gérés en prestations définies en un régime géré par points, sur les aspects théoriques des réformes structurelles des systèmes de retraites, Hélène Xuan a, quant à elle, présenté les résultats de son étude sur le coût de la non-couverture retraite, dans le cadre d’un cas pratique, celui du Maroc.

Des enquêtes pour cerner le comportement des informels en matière d’épargne

“Le Maroc est en train d’entrer dans une phase de vieillissement, puisqu’on gagne en années de longévité tandis que la fécondité est en train de diminuer”, constate la spécialiste. Un constat représentant un déséquilibre, qui s’accentue avec la prise en compte du fait que “60% de la population active, se situant dans le secteur informel, est en dehors du système de la retraite. Ce qui représente un coût monstrueux pour l’économie marocaine”, ajoute-elle.

C’est dans ce sens que s’oriente en effet l’étude que mène Hélène Xuan avec la chaire de prévoyance. “Nous avons assez de recul, à présent, sur la réforme des systèmes de retraite, dans le monde. En particulier, sur la manière dont les individus épargnent, en se basant sur les enseignements de l’économie comportementale”, nous a-t-elle expliqué. Et d’ajouter qu’“à travers les différentes expérimentations qui ont été menées dans les différents pays, nous avons appris sur la manière dont nous devons accompagner cette population non-couverte”. Un accompagnement qui devrait se réaliser sur la base des incitations, notamment fiscales, dans la mesure où “il n’est plus possible d’obliger les individus à cotiser, surtout en ce qui concerne les actifs dans l’informel”, précise-t-elle.

Ces incitations, selon l’économiste, si elles existent, elles sont, en revanche, souvent “mal formulées”. Car, « il y a très peu d’éducation financière au Maroc » nous dit-elle. Un effort nécessaire qui a pour objectif d’“intégrer l’acte d’épargner dans le quotidien des concernés”, souligne Hélène Xuan.

“Nous avons une vision générale des actions à mener pour avoir une réforme à la fois du système de retraite mais aussi des actions pratiques que le Maroc puisse mettre en place pour toucher les travailleurs informels”, explique-t-elle. Ces actions seront explicitées lors de la présentation finale des travaux de la chaire, dans les prochaines semaines.

De plus, pour essayer de ramener les non-couverts au sein du système de retraite, la chaire de prévoyance, en collaboration avec ses chercheurs associés, s’apprête à lancer des enquêtes, qui ont pour objectif d’étudier les spécificités de cette catégorie en matière de pratiques d’épargne, les capacités d’épargne, les attentes des non-couverts en matière de retraite ainsi que le degré de confiance de cette catégorie vis-à-vis du système public de retraite.

 
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