L’Occident impose sa tyrannie au reste du Monde et pense en verlan.
De divers cotés, on parle beaucoup aujourd’hui de « défense de l’Occident », ce qui est vraiment singulier, alors que c’est celui-ci qui menace de tout submerger et d’entraîner l’humanité entière dans le tourbillon de son activité désordonnée ; singulier, disons-nous, et tout à fait injustifié, s’ils entendent, comme il le semble bien malgré quelques restrictions, que cette défense doit être dirigée contre l’Orient, car le véritable Orient ne songe ni à attaquer ni à dominer qui que ce soit, il ne demande rien de plus que son indépendance et sa tranquillité, ce qui, on en conviendra, est assez légitime.
La vérité, pourtant, est que l’Occident a en effet grand besoin d’être défendu. Mais, malheureusement, on ne semble pas comprendre que c’est contre lui-même surtout que l’Occident a besoin d’être défendu, que c’est de ses propres tendances actuelles que viennent les principaux et les plus redoutables de tous les dangers qui le menacent réellement et qui, si elles sont poussées jusqu’au bout, le mèneront inévitablement à la ruine et à la destruction ; c’est donc une « réforme de l’Occident » qu’il est impératif d’envisager, et cette réforme, si elle était ce qu’elle doit être, c’est-à-dire une vraie restauration traditionnelle, aurait pour conséquence toute naturelle un rapprochement avec l’Orient. (René Guénon)
La meilleure façon d’être occidental est de s’intéresser à l’Orient : Il s’agit non d’imposer à l’Occident une tradition orientale, dont les formes ne correspondent pas à sa mentalité, mais de restaurer une tradition occidentale avec l’aide de l’Orient.
Précisons également que les guerres extérieures ne sont, en réalité, que des projections et des extensions de nos guerres intérieures.
Ainsi, beaucoup d’hommes meurent, peu vivent… Et ceux qui vivent ce sont ceux qui luttent.
NB : Cette « lutte » de l’homme contre les ennemis qu’il porte en lui-même, c’est-à-dire contre tous les éléments qui, en lui, sont contraires à l’ordre et à l’unité, se retrouve dans la conception islamique de la « grande guerre sainte » (El-jihâdul-akbar) qui, contrairement à la « petite guerre sainte » (El-jihâdul-açghar) d’ordre extérieur et social, est de nature purement intérieure et spirituelle.