Abdelilah Chlif, la fierté du basket-ball marocain et de l’arbitrage africain

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
Contributeur
Entretien avec le président de la commission technique FIBA Afrique


Les amoureux de la balle orange ne peuvent en aucun cas oublier Abdelilah Chlif. Cet arbitre marocain international de basket-ball, au visage débonnaire qui n’enlève en rien le sérieux et l’intransigeance que lui dicte son métier, est devenu une figure de proue de cette discipline. Après une carrière longue comme le bras, les distinctions ont fusé de partout. Mais le Sifflet d’or qui couronne toutes ses implications dans la pratique et le développement du basket-ball garde une place particulière. Et ce n’est pas sans véritable émotion qu’il nous en a parlé. A défaut d’une participation mondiale du basket-ball marocain, Abdelilah Chlif a représenté valablement et à sa façon le drapeau national.

ALM : Comment ont été vos débuts au basket-ball ?

Abdelilah Chlif : J’ai été biberonné à l’amour du basket-ball dès mon très jeune âge. Mon souhait initial n’était pas d’être arbitre mais joueur. Mais comme ma taille n’est pas très sollicitée dans cette discipline il n’y avait de compromis que de se diriger vers l’arbitrage. Dès mes premiers coups de sifflet, j’ai été remarqué et apprécié pour ma compétence technique. J’ai gravi les échelons patiemment. J’ai commencé en tant qu’arbitre de premier degré, puis en tant qu’arbitre régional, interrégional, fédéral et enfin international.

Après une carrière de 30 ans, on voit que vous êtes plus impliqué dans le basket-ball que vous ne l’étiez auparavant…

Vous avez raison de le dire. La passion m’anime et le lien qui me lie au basket-ball est et restera toujours maintenu. Je dois rester dans le milieu afin de partager mon expérience avec les plus jeunes arbitres. Aujourd’hui je suis président de la commission technique FIBA Afrique et je ne quitterai pas ce milieu grâce auquel j’ai pu réaliser mes objectifs et avoir de la famille partout dans le monde.

Le basket-ball vous a permis justement de courtiser les plus grandes compétitions internationales. Parlez-nous en…

Le basket-ball m’a permis de visiter de nombreux pays et exporter avec moi l’expertise marocaine dans ce domaine. J’ai aussi été Sifflet d’or de 4 continents. Je possède les records pour avoir fait deux fois les Championnats du monde et deux fois les Jeux olympiques, neuf fois l’Afrobasket pour ne citer que ceux-là. J’ai également été désigné par la fédération libanaise où il y a le meilleur championnat du monde arabe comme arbitre professionnel et responsable de la formation des arbitres locaux et ce pendant 4 ans. Cette même expérience m’a conduit aussi bien au Bahreïn, au Qatar, aux Emirats Arabes Unis, en Egypte, en Libye…

Par quel moyen peut-on favoriser le décollage du basket-ball au Maroc ?

Bien qu’il enregistre une certaine amélioration ces dernières années, avouons-le, le basket-ball marocain a encore du chemin à parcourir. Malgré les infrastructures on peine à percer et à faire évoluer la discipline. Les joueurs ne disposent que de peu de matchs au niveau du championnat et de la Coupe. Ces matchs ne dépassent pas la trentaine. Le manque de compétitivité affaiblit le rendement et ne permet pas d’obtenir de bonnes conditions physiques et techniques. Si on prend l’exemple de l’Angola, considéré comme la meilleure équipe de basket-ball en Afrique avec ses 11 titres africains, on comprendra aisément que les infrastructures à elles seules ne suffisent pas pour mettre au monde une équipe compétitive. Il faut multiplier les participations, renforcer le championnat local et chercher des sponsors qui croient au progrès du basket-ball.

 
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