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Abdesselam aboudrar : "Au Maroc les bouches s'ouvrent enfin"
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[QUOTE="petitbijou, post: 10614722, member: 67618"] À la tête d'un organe sans pouvoirs, ou presque, sous le gouvernement d'Abbas El Fassi, le président de l'Instance centrale de prévention de la corruption (ICPC) a-t-il une plus grande marge de manoeuvre depuis le 20 Février et la révision constitutionnelle ? L'arrivée d'une nouvelle majorité a-t-elle changé la donne ? Entretien. Le Maroc dispose d'une cohorte d'hommes et de femmes au parcours exceptionnel. Gauchistes sous Hassan II - ce qui leur a valu de longues années de prison ou d'exil -, ils ont été choisis par Mohammed VI pour s'occuper de dossiers sensibles, tels les droits de l'homme. Parmi eux, Abdesselam Aboudrar, 61 ans, ingénieur des Ponts et Chaussées, condamné en 1974 à cinq ans de prison... qu'il consacrera à des études d'économie. Que ce soit au ministère des Travaux publics, dans le privé ou à la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), il s'est toujours distingué par sa compétence et sa *rigueur. Vertus nécessaires pour diriger l'Instance centrale de prévention de la corruption (ICPC), que le roi lui confie en 2008. Depuis, Abdesselam Aboudrar a fait preuve d'une qualité supplémentaire : le sens de l'État, l'État de droit, bien évidemment. Après le Printemps arabe, l'épidémie de la corruption est au coeur des préoccupations des Marocains. Le combat contre ce fléau est une priorité pour le gouvernement du leader islamiste Abdelilah Benkirane. Mais qu'en est-il dans la réalité ? Jeune Afrique : Après plus de trois ans d'activité, pouvez-vous esquisser un bilan de l'Instance centrale de prévention de la corruption (ICPC) ? Abdesselam Aboudrar : Dans son premier rapport, publié en 2010, l'ICPC se pose la question fondamentale : est-ce que le Maroc possède les institutions, lois et politiques publiques au regard des critères de l'ONU ? Réponse : il reste beaucoup à faire. Nous avons donc soumis des propositions précises au gouvernement, 113 pour être exact. Exemples ? Création d'un mécanisme de coordination entre les institutions de gouvernance existantes (Cour des comptes, Conseil de la concurrence, Inspection des finances, Inspection de l'administration territoriale et ICPC) ; déclaration obligatoire du patrimoine par les différents responsables ; loi protégeant les victimes, témoins et experts en cas de dénonciation ; dispositions pour la gestion des conflits d'intérêts ; droit d'accès à l'information ; dispositions sur les marchés publics ou les « agréments »... Et, bien entendu, réforme de la justice. [url]http://www.jeuneafrique.com/Article/JA2688p047-049.xml0/maroc-president-corruption-interviewabdesselam-aboudrar-au-maroc-les-bouches-s-ouvrent-enfin.html[/url] [/QUOTE]
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