Lemtiri à dit:
Ah Soheyla, tu ne sais pas à quel point je suis fou de cette poésie... Si j'avais eu le choix, j'aurais vécu précisément au VIIIè sicèle, à Bagdad, et aurais tout fait pour faire partie de la cour de Haroun Rachid et participer ainsi aux fastes banquets, beuveries, joutes verbales, concours de poèsies, et autres plaisirs de la vie terrestre !
Merci à toi soheyla ! Mille mercis ! Et je sais que, en haut, Omar Khayyam et Abu Nuwas sont très fiers de toi ce soir (peut-être trinquent-ils à notre santé...)!
je t'en prie tout le plaisir est pour moi ......
tiens je te donne la suite des premiers vers ke j'ai cité en haut pour te remercier .....
Me voilà tombé amoureux d'un faon
coquet, qui massacre la langue arabe.
Brillant comme un clair de lune, son front
chasse les ténèbres de la nuit noire.
Il n'aime porter chemise en coton
ni manteau de poil du nomade arabe.
Il s'habille court sur ses fines hanches,
mais ses vêtements ont de longues manches.
Ses pieds sont chaussés et, sous son manteau,
le riche brocart offert se devine.
Il part en campagne et monte à l'assaut,
décoche ses flèches et ses javelines.
Il cache l'ardeur de la guerre et son
attitude au feu n'est que magnanime.
Je suis ignorant, en comparaison
d'un jeune garçon ou d'une gamine.
Pourtant, comment confondre une chienne qui eut
ses règles chaque mois et mis bas chaque année,
Avec celui que je vois à la dérobée :
Je voudrais tant qu'il vînt me rendre mon salut !
Je lui laisse voir toutes mes pensées,
Sans peur du muezzin et de l'îmam non plus
Janân a pris mon cur, dont il ne reste rien :
Les deux tiers de mon coeur
Et les deux tiers du reste
Et les deux tiers du dernier reste,
Au serveur leste,
Le tiers du tiers.
Six parts pour les amants enfin.
Son corps est très bien fait,
ses lignes sont parfaites
et du cheval de race il a les sveltes flancs.
Des coptes égyptiens son père est un des grands,
qui tout Nabatéen, avec orgueil rejette.
Il me servit de l'eau claire et pure du nil,
coupée avec du vin des vignobles d'Asyoût,
connu pour son odeur, sa couleur et son goût
et qui, dans la bouteille, luit comme de l'huile.
Quand au garçon, je l'ai pris tout seul
dans un coin,
pour mon plaisir,
Et je lui chantai des poèmes...
Je meurs d'amour pour lui, en tout point accompli
et qui se perd en entandant de la musique.
Mes yeux ne quittent pas son aimable physique,
sans que je m'emerveille à le voir si joli.
Sa taille est un roseau, sa face est une lune
et de sa joue en feu ruisselle la beauté.
Je meurs d'amour pour toi, mais garde mon secret :
Le lien qui nous unit est une corde sûre.
Que de temps il fallut, pour te creer, aux anges !
Tant pis pour les envieux : je chante ta louange.
Mon protégé a de la fièvre, qui remplace la couleur
de ses joues par la rougeur.
Je voudrais tant que sa fièvre m'habite
deux fois plus forte
Et qu'un jour me soit un mois,
pour que le mal se transporte
jusqu'à mon corps, jusqu'à moi !
J'ai demandé à la fièvre :
" Il faut donc que tu y tiennes ? "
Elle dit : " autant que toi. "
Je lui ai dit :
" Je te jure de ne plus penser à lui. "
Comme s'il était besoin de le tirer de l'oubli...
Alors, qu'à cela ne tienne !
Ses larmes coulent sur les roses de ses joues,
parce que je l'ai embrassé à l'improviste.
Mais quand je lui tendis un verre, déjà ivre,
il défit sa ceinture en faisant une mue.
Malheur à moi quand il sortira du sommeil
de l'ivresse ! me tuera-t-il à son réveil,
Pour , des yeus, me punir de sa mésaventure ?
N'ai-je pas dérangé le noeud de sa ceinture ?
Ce que les pantalons ont caché se révèle.
Tout est visible.
Rince toi l'oeil à loisir.
Tu vois une croupe, un dos mince et svelte
Et rien ne pourraît gâcher ton plaisir.
On se chuchotte des formules pieuses...
Dieu que le bain est chose délicieuse !
Même quand, venant avec leurs serviettes,
Les garçons de bain ont troublé la fête.
Quand je vis ce beau jeune homme,
Il riait à belles dents.
Nous étions tous deux, en somme,
Seuls avec Dieu. Cependant,
Il mit sa main dans la mienne
Et me fis tout un discours,
Puis me dit :
" Est ce que tu m'aimes ? "
" Oui, au dela de l'amour. "
" Donc, dit il, tu me désires ? "
" Tout est désirable en toi. "
" Crains Dieu alors, oublie moi ! "
" Si mon coeur veut m'obéir.... "