Accident de tan-tan : l’enquête officielle remise en cause par des députés

Après des associations locales, c’est au tour de députés, y compris au sein de la majorité, de remettre en cause la version officielle sur les causes de l’accident d’autocar à Tan-Tan. Pour le moment, ils ne sont pas beaucoup à oser exprimer une telle position. Des considérations politiciennes et partisanes contraignent les autres au silence.

Certains députés ne sont pas convaincus par les conclusions de l’enquête sur l’accident d’autocar survenu près de Tan-Tan le 10 avril 2015 sur la route nationale N1. Hier à la Commission des infrastructures, de l’énergie, des mines et de l’environnement de la Chambre des représentants, des parlementaires, y compris au sein de la majorité gouvernementale, ont clairement exprimé leurs doutes vis-à-vis de la version officielle. Pour rappel, celle-ci attribuait la responsabilité du drame aux deux chauffeurs du camion et de l'autocar, tous les deux décédés.

« Les investigations révèlent que le chauffeur de l'autocar a perdu le contrôle du véhicule et a dérapé vers le camion qui roulait en sens inverse, le percutant de plein fouet sur le côté gauche de la remorque, ce qui a provoqué un incendie », soulignait un communiqué du procureur du roi près le tribunal de première instance de Tan-Tan, datant du 28 avril.

« Des pistes oubliées »

Les députés dubitatifs ont fait savoir au ministre délégué chargé du Transport, Mohamed Najib Boulif que les recherches avaient omis certains éléments déterminants comme possibles causes du drame ayant couté la vie à 35 passagers, dont une majorité d’enfants. Ils ont certainement fait allusion au trafic de carburant, courant dans la région. Mais cette piste avait été catégoriquement rejetée par le ministère de l’Intérieur seulement deux jours après l’accident. Les résultats de l’enquête n’ont fait que corroborer la version des services de Mohamed Hassad.

Dans sa réponse aux élus l’ayant interpellé, Mohamed Najib Boulif a répété les conclusions officielles de l’enquête tout en écartant d’autres possibles causes dans le drame de Tan-Tan. Il avait d’ailleurs déjà tenu ces mêmes propos devant les deux Chambres du parlement avant même la publication du communiqué du procureur du roi près le tribunal de première instance de Tan-Tan.

Mais au final, les doutes émis par ces députés ne devraient pas permettre de rouvrir le dossier. Contrairement aux inondations de février, les groupes de la Chambre basse, de la majorité comme de l’opposition, ne se sont pas succédés devant les micros pour demander la constitution d’une commission d’enquête parlementaire sur ce drame.

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