Actualité provinciale

Il y a quelque temps, j'ai mis dans les Actualités marocaines une information sur la récolte des algues sur la côte atlantique. Cette récolte est une activité vitale pour les habitants, mais la ressource est mise en péril par l'exploitation industrielle. Ces derniers temps en Bretagne il est aussi question d'algues, mais dans un tout autre sens. Depuis une décennie, les baies et les plages des côtes bretonnes sont régulièrement envahies par des algues vertes. Des centaines de milliers d'euros sont dépensés chaque année pour ramasser ces algues et les stocker. Leur décomposition dégage du sulfure d'hydrogène toxique. Cette année, un cheval est mort sur une plage et le décès d'un chauffeur de camion qui transportait des algues est suspect. Le débat fait rage sur la cause de cette invasion.

Ces algues vertes existaient bien avant l'apparition de l'être humain et de ses activités. Comme leur nom l'indique, ce sont des algues chlorophytes. Elles vivent donc à faible profondeur sur le plateau continental. Leur pied est faible par rapport à leur taille et les courants et la houle les détachent facilement du fond. De tout temps, on a vu quelques algues vertes sur l'estran (la zone que les marées découvrent). Depuis une dizaine d'années, ce sont des plages entières qui sont recouvertes par la «*salade*». Il y a donc une prolifération de ces algues au large. Aujourd'hui, les scientifiques s'accordent à situer la cause de cette prolifération dans les effluents de l'élevage hors sol breton. Ces effluents sont le lisier de cochon, riche en phosphore, que l'on épand comme engrais, et les nitrates provenant de l'épandage des engrais ammoniaqués. La pluie, qui ne manque jamais longtemps ici, lessive ces épandages, et, par les cours d'eau, ces effluents arrivent dans la mer.

Il faut savoir qu'il y a en Bretagne 3 cochons pour un habitant (9 millions pour 3 millions) et que 90% de ces cochons sont élevés sur caillebotis. Le caillebotis est une sorte de grille en béton qui fait passer les déjections des cochons dans une fosse. Plus de la moitiés de ces cochons sont nourris de soupe, ce qui augmente la part de leur déjections liquides, le lisier. On pompe la fosse dans une citerne et va épandre le lisier sur les champs. Il y a bien sûr des limites réglementaires aux quantités épandues, variant suivant la configuration des zones d'épandage (120, 140, 170 unités d'azote à l'hectare, mais il n'y en a pas pour le phosphore). Les gros élevages n'ont pas assez de surface pour épandre tout leur lisier et achètent donc des surfaces d'épandage externes. Le lisier pue comme c'est pas possible et doit être enfoui dans les 24 heures.

Le bon sens commande depuis des années de reconnaître que l'élevage hors sol est la cause de la prolifération des algues vertes et des risques sanitaires que cette prolifération induit, et de mettre fin sinon à cet élevage, du moins à son développement et à ses méthodes. Cependant, au cours de la dernière décennie, les préfectures bretonnes n'ont cessé d'autoriser de nouveaux élevages, des extensions d'élevages, et de régulariser des extensions illégales. Il faut savoir aussi que la Bretagne vit sous la dictature de son fameux modèle agricole, c'est-à-dire de son industrie agro-alimentaire (fabricants d'aliments du bétail, abattoirs, fournisseurs de matériaux et d'équipements d'élevage), du Crédit agricole et de la FNSEA. Le cochonnier breton, endetté jusqu'au cou, est l'esclave de cette triade. La complaisance des préfectures envers celle-ci ne s'expliquent que la nécessité de fidéliser un électorat.

Plus encore, le cochonnier breton ne voit de salut que dans l'augmentation de sa production. Son dieu s'appelle Volume. Aussi, ses porte-parole (FNSEA, Chambre d'agriculture, pseudo-scientifiques genre Allègre, etc.) dénient-ils que l'élevage hors sol soit la cause de l'infestation des côtes bretonnes. Ils accusent l'insuffisance des moyens de traitement des eaux usées domestiques (les phosphates des lessives) et l'urbanisation, il est vrai excessive, des côtes par des élus locaux avides d'importance.

Certainement, nombre de Bladinautes s'en fichent-ils ; le cochon n'est pas leur affaire. Toutefois, je leur conseille de se méfier des plages bretonnes.
 
le cochon breton est l'affaire de tous qu'on en mange ou non car il est le symbole d'une agriculture intensive et d'une industrie agro-alimentaire toute puissante qui nous bourre de saloperie...
les poulets élevé en batterie, la vache laitière bourré de saloperie vendu dans les grandes surfaces, les huiles hydrogénés, les sucres et le sel ajoutés dans les plats préparés...
 
C'est bien mon avis, mais je ne m'attends pas à susciter un grand intérêt sur Bladi étant donné le peu de Bretons, qui sont quand même les premiers concernés, qui se battent contre cette agriculture de ***** (c'est le mot juste).
 
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