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[QUOTE="Drianke, post: 12364020, member: 174325"] Le sommet France-Afrique qui vient de s’achever à Paris a été critiqué comme étant un moyen subtil pour la France de redéployer son armée en Afrique, sous le prétexte de la paix et de la sécurité. Ses détracteurs, qui ont d’ailleurs manifesté à Paris pour le décrier, considèrent qu’il s’est agi de réinventer la Fançafrique, et de faire passer la pilule aux dirigeants africains pour les convaincre de l’opportunité de renforcer la présence miliaire française en Afrique. Sommet pour la sécurité ou relooking de la Françafrique ? Un sommet exclusivement consacré à la paix et la sécurité sur le continent africain devrait-il se tenir en France ? Les opposants à ce sommet pensent que la sécurité intérieure de l’Afrique n’est pas sa vraie motivation. Mais plutôt la lutte contre les attaques terroristes visant les occidentaux, une ingérence impérialiste et la préservation de l’influence et des intérêts français. Le président français avait déclaré devant le parlement sénégalais que la Françafrique était finie. Toutefois, on n’abolit pas la Françafrique par une simple déclaration, mais par la responsabilisation des dirigeants africains et le respect de la souveraineté politique et militaire du continent. Le point de départ de cette nouvelle donne doit être la neutralité électorale de la France, que d’aucuns accusent de choisir les dirigeants africains acquis à sa cause et de faciliter l’éjection de ceux dont les points de vue gênent les intérêts de la France en Afrique. Si la France et l’Europe veulent aider l’Afrique à se stabiliser et à lutter efficacement contre les conflits internes et le terrorisme, elles doivent s’impliquer avant tout dans son redressement économique et sa puissance militaire. Un président africain qui ne peut pas gouverner son pays sans l’aide publique et le soutien militaire de la France ne peut pas dire non à celle-ci. Il se sentira obligé d’accueillir sur son territoire des forces pré-positionnées ou une base militaire de la France ; de répondre à tout sommet convoqué par la France ; d’envoyer des troupes pour faire la guerre aux côtés de la France dans ses interventions en Afrique ; de suivre le vote de la France pour l’adoption des résolutions dans les instances internationales. En un mot, de perpétrer la Françafrique. L’Afrique doit se doter d’armées républicaines solides et d’une logistique militaire communautaire permanente anti-conflit et anti-coup d’Etat. On ne mettra pas fin à la Françafrique tant qu’on devra compter sur la France pour faire le gendarme en Afrique. En tout état de cause, si une intervention militaire extérieure devrait se justifier sur le continent africain par le droit d’ingérence humanitaire, elle ne devrait pas être le seul fait de la France, mais de la communauté internationale. Ingérence humanitaire ou redéploiement militaire de la France en Afrique ? Jacques Chirac avait fait son sommet France-Afrique en février 2003 sur le thème d’un nouveau partenariat France-Afrique. On se rappelle des remous causés par la déclaration sur l’Irak, prise à l’occasion de ce sommet. Il a été reproché à la France d’utiliser l’Afrique comme chair à canon diplomatique pour tenir tête aux Etats-Unis. La remise en cause par le président rwandais Paul Kagamé de ladite déclaration, que la France aurait imposée sans discussion aux dirigeants Africains, en témoigne. La France œuvre pour maintenir son influence politique et économique en Afrique. Ce qui lui assure l’avantage de monopoliser la manivelle de la politique européenne et onusienne en Afrique. Mais l’Afrique doit refuser d’être l’objet d’une compétition géopolitique entre les grandes puissances européennes, américaines et asiatiques (La Chine, en l’occurrence). Tantôt on brandit la non ingérence pour justifier le refus d’une intervention militaire visant à mettre fin à une rébellion, comme en Casamance au Sénégal. Tantôt la sécurité et la crise humanitaire justifient une ingérence militaire en Afrique. Il en est ainsi l’intervention française et internationale pour neutraliser les milices islamistes qui dominaient le nord du mali, et de l’assaut des forces spéciales françaises contre les attaques d’islamistes au nord du Niger. Pour éviter tout quiproquo sur les réelles motivations de ces interventions, elles devraient à l’avenir être faites par des forces africaines entraînées, équipées et autonomes. La communauté internationale ne doit plus attendre l’existence de graves crises sur le continent pour financer des forces africaines d’interposition. Leur dépendance financière entraîne une dépendance politique vis-à-vis des bailleurs. La force africaine AMISOM qui repousse les milices Shebab en Somalie disparaîtrait si les donateurs étrangers comme l’Union européenne arrêtaient de la financer. Les armées africaines ont besoin d’une formation adaptée avec des armes modernes, pas avec des kalachnikovs ou les surplus dépassés des armées occidentales...................... [url]http://www.camer.be/index1.php?art=30632&rub=30:27[/url] [/QUOTE]
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