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[QUOTE="Drianke, post: 12371969, member: 174325"] Entretien avec l'abbé Richard Filakota, de l'archidiocèse de Bangui. Docteur en sociologie des religions à la Sorbonne, secrétaire national de la Commission Episcopale du Dialogue interreligieux. La situation… L'islam en Centrafrique s'est longtemps montré discret du fait que l'espace socio-religieux était monopolisé par les confessions religieuses chrétiennes (catholique et protestante). Pour la première fois, cette religion est sortie de l'ombre suite à la conversion de Bokassa en 1976 au terme de sa rencontre avec le Colonel Kadhafi. Aujourd'hui les données ont énormément changé suite à la montée en puissance de l'Arabie Saoudite, la révolution iranienne, la montée de l'islamisme dans le monde arabo-musulman, le re-positionnement de Kadhafi en Afrique sub-saharienne suite à la fermeture de certaines bases militaires françaises, notamment en Centrafrique. Les musulmans de Centrafrique représentent entre 15 à 17% et occupent une place non négligeable dans l'économie centrafricaine (élevage, commerce de gros et petit bétail, commerce de pierres précieuses et des produits de premières nécessités, import et export), dans la fonction publique, dans les représentations diplomatiques et dans les organismes internationaux tels que BONUCA, PNUD pour ne citer que ceux-là. Les Centrafricains convertis à l'islam ne représentent qu'une minorité (2 à 3%) de cette population musulmane à dominante tchadienne. Est-ce qu'il se présente avec des particularités? Essentiellement sunnite de rite malékite, l'islam en Centrafrique a été longtemps dominé par les courants confrériques telle que la Tidjaniyya et la Mouridiyya. Dans ses expressions religieuses et sa pratique, cet islam s'est toujours montré tolérant et respectueux des autres religions. Nous n'avons jamais été confrontés à des conflits religieux entre chrétiens et musulmans comme au Soudan, au Nigeria et quelquefois au Tchad. Cependant, l'Afrique au sud du Sahara et particulièrement le Centrafrique est traversé en ce moment par un mouvement de réveil islamique encore difficile à diagnostiquer. Contrairement aux mouvements islamistes (au Maghreb, au Soudan, dans le monde arabe ou indo-pakistanais), le mouvement de réactivation tel que nous le connaissons en Centrafrique et dans les pays limitrophes -Tchad, Cameroun, RD Congo - navigue entre le socioculturel et le religieux. Au travers des organisations islamiques telles que les ONG ou les associations, l'islam en Centrafrique depuis les années 80 est entré dans une vaste campagne d'islamisation sous des formes les plus diverses: l'humanitaire, la mobilité sociale, la conquête territoriale à travers les mosquées, les cellules de prière, les prédications sur les places publiques, la vulgarisation de la littérature islamique, la multiplication des écoles coraniques et l'accès aux médias d'État. Contre toute attente, cet islam qui était maintenu pendant plus de deux décennies à l'écart de la sphère publique a survécu aux changements politiques et à la domination des églises chrétiennes. Progressivement il refait surface et tente de s'affirmer là où il était exclu. Pour des questions d'hégémonie, de stratégie ou d'idéologie, certains pays comme l'Arabie Saoudite et le Koweït, qui soutiennent le wahhabisme (islam radical), n'ont pas manqué d'exprimer leur vif intérêt pour l'avenir de l'islam en Afrique au sud du Sahara, via les ONG, les associations, les ambassades des pays islamiques (Soudan, Egypte, Maroc). Autour des activités commerciales, des actions humanitaires, des relations diplomatiques, du pèlerinage, des bourses d'études, ces pays arabes cherchent de plus en plus à imposer leurs marques propres en Afrique au moment même où la plupart des pays africains sub-sahariens connaissent de sérieuses crises d'ordre politique, économique et social. Ces mouvements islamiques étendent aussi leurs actions jusque dans les campagnes. Le gros de leurs bataillons est formé essentiellement par des jeunes, des femmes de plus en plus militantes, des cadres de l'Etat ou des organismes privés. Est-ce que c'est un défi pour les chrétiens? Le mouvement de réveil islamique à l'œuvre aujourd'hui en Centrafrique repose essentiellement sur des agents islamiques centrafricains qui ont fait leurs premières expériences religieuses dans le catholicisme et le protestantisme. Pour une raison ou pour une autre, ils ont été amenés à embrasser l'islam. Ces nouveaux convertis ont l'avantage de manipuler le Coran et la Bible. Il leur arrive souvent dans les campagnes de prédication publique de recourir à la Bible (quelquefois avec contre sens) et à leur savoir religieux accumulé au cours de leur catéchèse pour convaincre l'auditoire chrétien sur des thèmes assez sensibles tels que la Trinité et la divinité de Jésus. Ils se sentent beaucoup plus à l'aise pour attaquer les églises chrétiennes, puisqu'ils viennent de là, à la différence des musulmans d'origine. Certains d'entre eux qui ont été acquis aux idées des réformistes prétendent organiser l'islam en Centrafrique pour le rendre plus compétitif au côté de la religion chrétienne, jusqu'ici considérée comme la religion dominante. L'Arabie Saoudite est pour beaucoup de ces adeptes du réformisme ou du fondamentalisme ce que représente Rome pour nombre de chrétiens catholiques. Cependant, l'Arabie n'est pas seulement le gardien de la sainte tradition. Elle est aussi le producteur de l'idéologie wahhabite au moyen de laquelle les biens du salut islamique sont gérés à partir des lieux saints (Mecque, Médine) et véhiculés à travers le monde. Depuis la conférence de la Ligue arabe tenue du 1er au 4 décembre 1982 à la Mecque sur l'islam en Afrique, une stratégie globale a été mise en place pour renforcer le mouvement de l'islamisation au cœur du continent africain: elle va de la prise en compte de l'environnement culturel africain des personnes à islamiser à la réfutation des erreurs de différents courants de pensée. Pour ce faire, les protagonistes de cette stratégie procèdent à la diffusion des opuscules islamiques, à la réfutation des calomnies portées sur l'islam, recourent à des méthodes efficaces et adaptées à l'époque moderne pour s'opposer aux entreprises d'évangélisation, encouragent la création de centres islamiques de manière à étendre la propagande islamique au domaine médical, éducatif et caritatif. Des suggestions pour les agents pastoraux? L'islam est une religion qui a un côté qui fascine (foi déterminée de ses croyants) et un autre qui pose problème (allusion aux nombreuse violences perpétrées au nom de cette religion). Il reste pour beaucoup une religion qui alimente l'imaginaire surtout avec la montée de l'islamisme politique et l'affaire Ben Laden. Il importe de donner à nos agents pastoraux les outils indispensables pour aborder en toute sérénité une réalité aussi mouvante qu'est la religion islamique. Je pense ici à des sessions de formation de courte ou de longue durée, à des rencontres d'échanges dans le cadre du dialogue islamo-chrétien, à des échanges d'informations lors des sessions des mariages sur les conséquences des mariages mixtes (chrétienne et musulman), sur l'éducation des enfants issus d'un couple islamo-chrétien... [URL='http://www.afriquespoir.com/Ae26/page13.html']P. Tonino F. Nyabenda[/URL] [/QUOTE]
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