Affaire serge dassault : 5 questions pour comprendre

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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Une tentative d'assassinat, des millions d'euros transitant par des circuits opaques, des élections municipales annulées, la cinquième fortune de France mise en cause, et voilà la ville de Corbeil-Essonnes qui tremble, à trois mois de nouvelles échéances électorales.

Serge Dassault. Il a donné son nom à l'affaire. Industriel multimilliardaire, propriétaire du Figaro, Serge Dassault se retrouve aujourd'hui empêtré dans une histoire à multiples fronts judiciaires. Maire de Corbeil-Essonnes entre 1995 et 2009, il est soupçonné d'avoir mis en place un système clientéliste visant à garantir la paix sociale dans les quartiers sensibles de la ville et à acheter les votes de l'électorat populaire afin d'assurer sa réélection à la tête de la ville. En 2009, le conseil d'Etat a annulé son élection pour dons d'argent.

Lire : A Corbeil, ces « grands frères » dévoyés par l'argent de Dassault


Jean-Pierre Bechter. Il est le bras droit de Serge Dassault. Administrateur de la Socpresse, la société qui possède le Figaro, il a pris la suite de l'industriel à la mairie de Corbeil-Essonnes après l'invalidation de son élection en 2009. Son élection est annulée cette même année après que la mention « secrétaire général de la fondation Serge Dassault » sur le bulletin de vote ait été jugée non conforme. Il est finalement élu maire en 2010. Aujourd'hui, la justice s'interroge afin de déterminer si des achats de votes ont eu lieu pendant sa campagne.

Younès Bounouara. Aujourd'hui incarcéré pour tentative d'assassinat, il a été l'homme de main de Serge Dassault dans les quartiers sensibles de Corbeil-Essonnes pendant de nombreuses années. Serge Dassault a reconnu sa proximité avec lui, ainsi que le rôle qu'il avait joué afin de lui permettre d'entrer en contact avec des familles des Tarterêts, l'un des quartiers sensibles de la ville. En 2011, Serge Dassault lui a donné 2 millions d'euros. D'après l'industriel, il s'agissait de l'aider à investir en Algérie. « Comme il m'avait pas mal aidé, et que je ne lui avais jamais donné d'argent, je lui ai dit OK », a affirmé le sénateur au Journal du dimanche.

Certains considèrent qu'il était destiné à acheter des votes et donc à rétribuer les intermédiaires du système. Younès Bounouara est soupçonné d'avoir gardé cet argent pour lui, suscitant jalousie et convoitise. C'est dans ce contexte qu'en février il a tiré sur un homme, Fatah Hou, le blessant grièvement. Lui affirme qu'il était victime de menaces de la part d'un « gang qui pense que Dassault [lui] a donné beaucoup d'argent pour [qu'il] redistribue ».

Lire (en édition abonnés) : Younès Bounouara, personnage-clé de l'affaire Dassault, se rend à la justice

Fatah Hou. Boxeur de 32 ans, il connaît le système Dassault de l'intérieur. Il fait partie d'une équipe qui a filmé clandestinement Serge Dassault. Pour sa part, M. Hou affirme ne pas avoir été à l'origine, ni avoir été le détenteur des vidéos dont des extraits ont été relayés par des médias et où on entend Serge Dassault évoquer le versement d'importantes sommes d'argent. Il se dit persuadé cependant qu'il a été pris pour cible car il voulait « balancer le système ». En novembre, les avocats de Serge Dassault ont déposé plainte à Evry pour « appels téléphoniques malveillants réitérés, tentative d'extorsion de fonds, chantage, menaces, recel et complicité de ces délits » visant Fatah Hou et René Andrieu.

René Andrieu. Ancien proche de Serge Dassault, il est l'un des premiers à l'avoir introduit dans les quartiers populaires de la ville. Cet homme de 62 ans, ancien braqueur, a longtemps travaillé pour l'édile avec les jeunes des Tarterêts. Accusé aujourd'hui de faire partie d'une équipe de maîtres-chanteurs, il était avec Fatah Hou quand celui-ci a été visé par les tirs de Younès Bounouara. Il serait à l'origine de la vidéo clandestine révélée par Mediapart, ce qu'il s'est toujours refusé à confirmer.....................

http://mobile.lemonde.fr/societe/ar...q-questions-pour-comprendre_4343550_3224.html
 

Drianke

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Quand Serge Dassault surveillait ses « loustics » au Maroc

Un curieux déjeuner s'est tenu jeudi 14 février 2013, au « Rond-point », le siège du groupe Dassault. Serge Dassault et Jean-Pierre Bechter, son successeur à la mairie de Corbeil-Essonnes (Essonne), ont convié à leur table Riad Ramzi, le numéro 2 de l'ambassade du Maroc à Paris. Officiellement, il est question de la vente d'avions F16 et du Rafale. Officieusement, on aurait aussi parlé de Corbeil, de ces « loustics » qui font chanter l'industriel et sénateur UMP – et du moyen de les réduire au silence.

C'est en apprenant l'existence du plan échafaudé par Serge Dassault et son entourage que Fatah Hou, l'un de ces « loustics », a déposé plainte vendredi 3 janvier pour « association de malfaiteurs » et « collecte de données à caractère personnel ». Son avocate Marie Dosé dénonce le projet qui visait à « faire interpeller [son client] par la police marocaine (…) et le faire incarcérer arbitrairement au Maroc » lors de l'un de ses nombreux voyages sur place. Ce projet est révélé par des écoutes téléphoniques entre les mains des juges qui enquêtent sur le système Dassault.

Fatah Hou est l'un de ceux qui a voulu dénoncer les pratiques présumées d'achats de votes à Corbeil. Cinq jours après ce déjeuner au Rond-point, il se faisait tirer dessus par Younes Bounouara, l'un des proches de l'avionneur, en plein centre-ville de Corbeil. En apprenant la nouvelle, Serge Dassault a ri, relève Marie Dosé dans sa plainte. « Il fit mine d'avoir envie d'envoyer des fleurs à la victime avant d'éclater de rire. » « J'ai ri, c'est comme cela », a expliqué Serge Dassault aux policiers. Mais « à l'heure d'aujourd'hui, il ne nous fait plus ***** », ajoute l'industriel................

http://mobile.lemonde.fr/societe/ar...llait-ses-loustics-au-maroc_4343910_3224.html
 
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