Affaires Sankara, Ben Barka, Thiaroye et autres : « Le secret-défense concerne toute la vie de la société »
Après l’annonce par M. Macron de déclassifier les archives sur l’assassinat du président burkinabé, un collectif pousse pour la création d’une juridiction indépendante.
Le premier objectif est réussi. Quelle que soit la zone d’ombre qu’ils cherchent à lever, tous ont décidé de faire cause commune, de parler d’une seule voix au sein du Collectif secret-défense, un enjeu démocratique. Durant près de deux heures, mercredi 6 décembre, une dizaine de personnes – familles de victimes, amis et chercheurs – confrontées aux « abus » ou aux « dérives » de l’utilisation du secret-défense se sont relayées pour « alerter l’opinion publique.
Tous sont présents dans un local du 12e arrondissement de Paris pour dénoncer l’utilisation de la raison d’Etat comme moyen de faire obstruction à la manifestation de la vérité. « L’enjeu est de ne pas travailler seul dans son coin sur des sujets qui sont, de fait, compliqués et où l’on se retrouve face à des murs. Le fait de travailler ensemble va donner à chacun d’entre nous des idées, des outils pour avancer dans notre domaine respectif », explique Pierre-Yves Schneider, secrétaire général et porte-parole de l’associationLes Amis de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, les deux envoyés spéciaux de Radio France internationale (RFI) enlevés puis assassinés dans le nord du Mali le 2 novembre 2013. « Et puis, il y a aussi la volonté partagée d’ouvrir un vrai débat public sur le sujet car les enjeux sont considérables : le citoyen n’est pas informé réellement et les autorités usent de subterfuges en permanence pour repousser la révélation de la vérité ou la cachertotalement », ajoute-t-il.
« Ennemis de l’Etat »
Le collectif, qui s’est officiellement constitué en septembre 2017, regroupe des affaires criminelles et affaires d’Etat non résolues jusqu’à ce jour. Elles datent pour la plus ancienne de la seconde guerre mondiale (affaire du massacre de Thiaroye en 1944) jusqu’à 2013, avec la mort des journalistes français Ghislaine Dupont et Claude Verlon, en passant par l’enlèvement et la disparition, en plein Paris, du leader de l’opposition marocaine Mehdi Ben Barka en 1965 ou encore le rôle de la France dans le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994.
Leur conférence de presse intervient après la promesse d’Emmanuel Macron, faite le 28 novembre à Ouagadougou, de déclassifier la totalité des archives françaises sur l’assassinat de Thomas Sankara, le 15 octobre 1987, dans la capitale burkinabée. Un geste que Bruno Jaffré, de Justicepour Sankara, a jugé « très satisfaisant » tout en « attendant de voir ce qu’il va effectivement se passer »................
http://www.lemonde.fr/afrique/artic...-toute-la-vie-de-la-societe_5225811_3212.html
Après l’annonce par M. Macron de déclassifier les archives sur l’assassinat du président burkinabé, un collectif pousse pour la création d’une juridiction indépendante.
Le premier objectif est réussi. Quelle que soit la zone d’ombre qu’ils cherchent à lever, tous ont décidé de faire cause commune, de parler d’une seule voix au sein du Collectif secret-défense, un enjeu démocratique. Durant près de deux heures, mercredi 6 décembre, une dizaine de personnes – familles de victimes, amis et chercheurs – confrontées aux « abus » ou aux « dérives » de l’utilisation du secret-défense se sont relayées pour « alerter l’opinion publique.
Tous sont présents dans un local du 12e arrondissement de Paris pour dénoncer l’utilisation de la raison d’Etat comme moyen de faire obstruction à la manifestation de la vérité. « L’enjeu est de ne pas travailler seul dans son coin sur des sujets qui sont, de fait, compliqués et où l’on se retrouve face à des murs. Le fait de travailler ensemble va donner à chacun d’entre nous des idées, des outils pour avancer dans notre domaine respectif », explique Pierre-Yves Schneider, secrétaire général et porte-parole de l’associationLes Amis de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, les deux envoyés spéciaux de Radio France internationale (RFI) enlevés puis assassinés dans le nord du Mali le 2 novembre 2013. « Et puis, il y a aussi la volonté partagée d’ouvrir un vrai débat public sur le sujet car les enjeux sont considérables : le citoyen n’est pas informé réellement et les autorités usent de subterfuges en permanence pour repousser la révélation de la vérité ou la cachertotalement », ajoute-t-il.
« Ennemis de l’Etat »
Le collectif, qui s’est officiellement constitué en septembre 2017, regroupe des affaires criminelles et affaires d’Etat non résolues jusqu’à ce jour. Elles datent pour la plus ancienne de la seconde guerre mondiale (affaire du massacre de Thiaroye en 1944) jusqu’à 2013, avec la mort des journalistes français Ghislaine Dupont et Claude Verlon, en passant par l’enlèvement et la disparition, en plein Paris, du leader de l’opposition marocaine Mehdi Ben Barka en 1965 ou encore le rôle de la France dans le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994.
Leur conférence de presse intervient après la promesse d’Emmanuel Macron, faite le 28 novembre à Ouagadougou, de déclassifier la totalité des archives françaises sur l’assassinat de Thomas Sankara, le 15 octobre 1987, dans la capitale burkinabée. Un geste que Bruno Jaffré, de Justicepour Sankara, a jugé « très satisfaisant » tout en « attendant de voir ce qu’il va effectivement se passer »................
http://www.lemonde.fr/afrique/artic...-toute-la-vie-de-la-societe_5225811_3212.html