Le 7 octobre dernier, un accord de coopération militaire et sécuritaire était signé entre Saïd Chengriha et Khaled Sehili, les ministres de la Défense respectifs de l’Algérie et de la Tunisie, dont le contenu n’a été que partiellement rendu public mais qui entérine la mainmise de l’Algérie sur « la 59 eme wilaya » qu’est souvent la Tunisie aux yeux d’Alger. Cet accord intervient après l’attaque d’Israël contre la flottille pour Gaza au large de Tunis. Aussi discret que décisif, ce texte n’a donné lieu à aucun communiqué officiel à Tunis de la présidence, du ministère de la Défense ou des Affaires étrangères.
Dans le deuxième volet de son enquête, Mezri Haddad, historien et diplomate, raconte l’ingratitude des dirigeants algériens qui, pour remercier Tunisiens et Marocains de leur aide dans le combat de leur pays pour son indépendance, vont estimer que « le Sahara, tout le Sahara lui appartient à l’Algérie et à elle seule ».
Soudain, le gouvernement algérien postcolonial rêve de dominer le Maghreb au nom d’un panarabisme éculé, d’un islamisme aseptisé et d’un socialisme fantasmé. Ce qu’il va tenter de faire.
Analysant les dessous de l’éphémère union tuniso-libyenne de 1974, le fondateur de Jeune Afrique confessait que « le tandem Boumediene-Bouteflika rêvait d’un Maghreb sous sa coupe, où son ami Masmoudi aurait pris le pouvoir en Tunisie et le général Oufkir au Maroc » (Béchir Ben Yahmed, J’assume, 2021, p. 191). Fini le rêve né en avril 1958 à Tanger, lorsque les chefs de l’Istiqlal, du FLN et du Néo-Destour exprimaient leur détermination de fonder un Maghreb uni. Le traité de Marrakech en 1989 pour promouvoir l’intégration économique et politique des cinq pays n’a été, a posteriori, d’une chimère. C’est que pour les Tunisiens, leur pays appartient au Maghreb. Pour les Marocains, le Maroc appartient au Maghreb. Idem pour les Mauritaniens et les Libyens. C’est aussi le cas du peuple algérien mais pas du régime selon lequel c’est le Maghreb qui appartient à l’Algérie !
Les dirigeants Algériens ont rapidement oublié que le Maroc et la Tunisie avaient hébergé des milliers de réfugiés Algériens (selon Mohsen Toumi, La Tunisie de Bourguiba à Ben Ali, 1989, p. 72). Plus exactement « près d’un million de réfugiés entre 1957 et 1962 », ainsi que l’ALN et le GPRA (gouvernement provisoire de la République algérienne). Le Maroc et la Tunisie ont massivement soutenu l’action militaire de l’Algérie jusqu’à en subir les conséquences tragiques, notamment à Oujda et à Sakiet-Sidi-Youssef en 1958
Dans le deuxième volet de son enquête, Mezri Haddad, historien et diplomate, raconte l’ingratitude des dirigeants algériens qui, pour remercier Tunisiens et Marocains de leur aide dans le combat de leur pays pour son indépendance, vont estimer que « le Sahara, tout le Sahara lui appartient à l’Algérie et à elle seule ».
Soudain, le gouvernement algérien postcolonial rêve de dominer le Maghreb au nom d’un panarabisme éculé, d’un islamisme aseptisé et d’un socialisme fantasmé. Ce qu’il va tenter de faire.
Analysant les dessous de l’éphémère union tuniso-libyenne de 1974, le fondateur de Jeune Afrique confessait que « le tandem Boumediene-Bouteflika rêvait d’un Maghreb sous sa coupe, où son ami Masmoudi aurait pris le pouvoir en Tunisie et le général Oufkir au Maroc » (Béchir Ben Yahmed, J’assume, 2021, p. 191). Fini le rêve né en avril 1958 à Tanger, lorsque les chefs de l’Istiqlal, du FLN et du Néo-Destour exprimaient leur détermination de fonder un Maghreb uni. Le traité de Marrakech en 1989 pour promouvoir l’intégration économique et politique des cinq pays n’a été, a posteriori, d’une chimère. C’est que pour les Tunisiens, leur pays appartient au Maghreb. Pour les Marocains, le Maroc appartient au Maghreb. Idem pour les Mauritaniens et les Libyens. C’est aussi le cas du peuple algérien mais pas du régime selon lequel c’est le Maghreb qui appartient à l’Algérie !
Les dirigeants Algériens ont rapidement oublié que le Maroc et la Tunisie avaient hébergé des milliers de réfugiés Algériens (selon Mohsen Toumi, La Tunisie de Bourguiba à Ben Ali, 1989, p. 72). Plus exactement « près d’un million de réfugiés entre 1957 et 1962 », ainsi que l’ALN et le GPRA (gouvernement provisoire de la République algérienne). Le Maroc et la Tunisie ont massivement soutenu l’action militaire de l’Algérie jusqu’à en subir les conséquences tragiques, notamment à Oujda et à Sakiet-Sidi-Youssef en 1958