Algerie : des travailleurs chinois sans salaire depuis dix mois

Les travailleurs chinois employés par l'entreprise en charge de la réalisation du projet des 1500 logements AADL à Drâa El-Mizan (sud de la wilaya de Tizi Ouzou) sont en grève illimitée depuis près d'un mois, a-t-on appris de sources proches de ce projet, en précisant que ces ouvriers ont décidé de passer à cette action radicale en raison du non-versement de leurs salaires depuis dix mois.

Ainsi, depuis plus d'un mois, tout est bloqué. “C’est la première fois que ces expatriés chinois décident d'arrêter les travaux. Ils ont attendu que l'entreprise leur verse leurs salaires. En vain”, a confié cette source, soulignant que l'AADL aurait pourtant réglé toutes les situations financières que lui réclame l’entreprise chinoise. Les grévistes campent toujours sur leurs positions et exigent le paiement des dix mois d'arriérés de salaire avant de surseoir à leur mouvement de grève, ajoute encore la source.

Plusieurs rencontres ont été organisées entre eux et leurs patrons sans qu'un compromis soit trouvé, a-t-on appris sur place. Tout récemment, ils ont même décidé de ne laisser aucun responsable entrer dans la base de vie, bloquant ainsi totalement ce projet qui, tout comme de nombreux autres, risque de traîner plusieurs autres années avant qu’il ne soit livré aux souscripteurs qui attendent leurs logements depuis déjà 2013. À signaler qu'à cause du manque d'effectifs et de moyens, ce projet lancé en 2018 accuse déjà un retard considérable et, a-t-on constaté sur place, les travaux du chantier n’ont pas connu d'avancement notable.

Seuls quelques blocs sont jusque-là sortis de terre. Les autres sont quasiment au stade des terrassements. Selon notre source, l'entreprise n'a pas engagé les moyens nécessaires pour mener à bien cet important projet. “Au départ, il y avait environ quatre-vingts Algériens contractuels. Il n'en reste qu'une dizaine sous contrat”, a-t-elle affirmé, précisant qu’en raison de la crise sanitaire, la plupart des travailleurs sont mis au chômage technique.

“Nous ne recevons que le salaire de base. Pourtant, lors d'une réunion tenue bien avant cette crise, en présence du directeur de l'agence régionale de l'AADL, des autorités locales, de l'inspecteur du travail, il a été convenu que l'entreprise renforce son chantier et même recruter davantage d’Algériens.

Mais, au contraire, même les travailleurs dont les contrats ont expiré n'ont pas été remplacés alors que le cahier des charges exigeait un nombre plus important de travailleurs. Est-ce qu'on peut réellement livrer 1500 logements dans les délais avec seulement 80 travailleurs ?”, s'est interrogé un employé de cette entreprise, venu réclamer son salaire de base du mois d'octobre.

 
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