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Ali anouzla interpellé par la police après la diffusion d'une vidéo d'aqmi
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[QUOTE="Scoco, post: 12147288, member: 229951"] Enjeux mondiaux et nationalisme anachronique Le Maroc officiel donne parfois l’impression d’être hors temps, comme un îlot, à part. Or, que nous dit le dernier rapport de la CIA sur 2030 ? Il nous prévient que l’une des premières menaces des Etats, du Nord comme du Sud, dorénavant, est la montée de plus en plus exponentielle d’acteurs non étatiques qui maîtrisent les outils de la violence. Et l’une des plus grandes tendances est la montée de plus en plus marquante de sociétés surinformées, vigilantes, intelligentes par l’accès à l’information. Nous sommes face à ce dilemme. Croire que les services secret et de sécurité d’un Etat aux moyens limités comme le Maroc peut veiller sur une population maintenue dans l’ignorance ou co-construire la société de demain avec de l’intelligence partagée ? Visiblement, cette option respectueuse de notre modernité naissante est écartée. Du coup, ce qui dérange davantage dans l’affaire Anouzla, c’est le discours haineux, inquisitorial qui l’accompagne, le désignant tantôt de "cinquième colonne", tantôt de "traître de la nation". Il est évident que les partis politiques qui le traitent ainsi, même ceux issus du Mouvement national, n’ont pas toujours été de vrais défenseurs de la liberté de la presse. Ce slogan, ils l’ont brandi à un moment comme arme de négociation politique avec le régime de Hassan II, jamais comme un sacerdoce ou acte de foi pour développer la profession, loin de leur contrôle et leurs intérêts. Donc, ce n’est pas tant l’origine des calomnies qui mérite qu’on s’y attarde que ce dont elles sont révélatrices. Conformisme en privé et étouffement de l’espace public C’est cela précisément qui nous met sur la deuxième piste. Car à lire les différentes déclarations vénéneuses proférées à l’encontre d’un simple journaliste accusé par le mastodonte de l’Etat, on est en droit de se demander, sans qu’il y ait de preuve tangible là-dessus, s’il n’est pas attaqué pour tous ces "antécédents". La liste serait ainsi longue et les supputations infinies. Serait-il poursuivi pour être un défenseur acharné d’une autonomie réelle, non de façade, au Sahara occidental ? Serait-il attaqué pour avoir plusieurs fois osé critiquer les vacances prolongées du roi qui tient à rester maître à bord ? Serait-il mal aimé pour avoir révélé, le premier, la grossière erreur royale concernant la grâce de Daniel Galvan [pédophile espagnol qui a bénéficié d'une grâce royale cet été avant que Mohammed VI ne revienne sur sa décision]. Aurait-il subi, par ricochet, l’effet de la colère de l’Arabie saoudite, objet d’un édito lumineux – son dernier – où il démontre que le régime wahhabite est le financeur en chef des contre-révolutions dans le monde arabe ? Rien ne permet officiellement de confirmer ou d’infirmer ces hypothèses, sauf le fait qu’elles alimentent les discussions de salon et sont reprises par plusieurs journaux suite à des discussions en off avec les protagonistes de l’affaire. Et c’est là où le bât blesse. Que ceux qui croient à l’une de ces hypothèses la défendent publiquement et ouvrent le débat, et non alimentent, grâce à une simple opinion ou un jugement hâtif, des positions politiques qui se traduisent par de la diabolisation et de l’invective. C’est en cela que nous vivons une deuxième dérive au Maroc, celle de l’affaiblissement de la sphère publique comme lieu de construction du vivre ensemble, au profit de sphères privées ou se fabriquent les bases du consensus, du conformisme et du discours dominant, qui se transforment subrepticement en armes de dissuasion massive. Que faire alors d’un bon journaliste ? C’est à se demander, dans ce climat-là, à quoi sert un bon journaliste au Maroc. Enquêter sur le business florissant des courtisans ? Trop risqué. Faire découvrir les voix alternatives au Sahara ? Téméraire. Mettre à nu le discours des islamistes radicaux ? Dangereux. Faire parler la mémoire des proches du sultan ? Irrespectueux. Sonder les avis des gouvernés sur le roi qui gouverne ? Sacrilège. A chaque fois qu’une de ces pistes, professionnellement plausibles, a été abordée, le couperet est tombé. Le chemin est à chaque fois le même : des bruissements, des experts de l’appareil sécuritaire les corroborent, des gardiens du temple se mobilisent, le bon journaliste, intenable, est attaqué. Et, in fine, il atterrit en prison, s’exile, se tait ou quitte le métier. Maintenant que le régime a franchi le Rubicon sur Internet, la tendance se confirme. Ce bon journaliste, qui dérange, tant qu’il ne marche pas dans les tactiques de connivence ou refuse de jouer au faux diplomate, doit savoir que son rêve de contribuer à l’émergence d’une cité plurielle, adulte et responsable, dérange en haut lieu. Mais ceux qui lui en veulent autant refusent d’admettre, de leur côté, qu’un bon journaliste peut faire mal, sans être mal intentionné. C’est visiblement le cas d’Ali Anouzla, et pour cela, il ne mérite pas le traitement infâme dont il est l’objet. En tout cas, l’acharnement contre lui, par une horde déchaînée, est symptomatique d’un phénomène incroyable, qui se répète à chaque fois qu’un bon journaliste, loué pour sa maîtrise et craint pour sa liberté de ton, est mis en cause publiquement. C’est toujours les mêmes réflexes qui reviennent : la peur de la désintégration, de la perte de l’union, d’une divergence d’opinion contagieuse. Comme si un bon journaliste menaçait, par sa manie de pointer des coins sombres, un consensus fragile que les privilégiés et protégés du système s’ingénient à maintenir sous couvert. Si par malheur… Aujourd’hui, si, par malheur, Ali Anouzla n’est pas libéré, il y a lieu de se demander si le Maroc officiel, que gère une poignée de rentiers du système, ne cherche pas à le pousser à la sortie, comme cela a déjà été le cas avec ses prédécesseurs, qui ont vainement tenté le coup du libre exercice de leur métier, avec ce que cela suppose comme aléas. Si, par malheur, Ali Anouzla devient l’énième bon journaliste à être contraint au mutisme ou à l’exil, alors l’entre-soi rassurant, aseptisé, que plusieurs politiques et dirigeants s’ingénient à préserver de l’ingérence journalistique, deviendra grossier, intenable, étouffant à la longue. Il va falloir le répéter, inlassablement : sans bons journalistes, une société ressent plus fortement l’arrogance des puissants et le dédain des dirigeants. Nos dirigeants auront-ils l’humilité de le comprendre, un jour ? Driss Ksikes, écrivain et spécialiste des media. [/QUOTE]
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