Amine
En mode pause
Alzheimer : un test sanguin de dépistage arrive
Un test sanguin, qui pourra se pratiquer à nimporte quel âge, débarque aujourdhui en France pour dépister la maladie dAlzheimer, dont souffrent 850 000 personnes
Actuellement en France, il faut deux ans pour diagnostiquer la maladie dAlzheimer. Le nouveau test, selon ses concepteurs, permet dobtenir un résultat fiable à 75 % en trois jours
LE PREMIER test sanguin pour dépister la maladie dAlzheimer sera commercialisé dès aujourdhui en France. « Pour linstant, il ne sera disponible que pour les laboratoires pharmaceutiques et centres de recherche qui désirent être certains que les malades avec lesquels ils font des essais cliniques souffrent bien dAlzheimer, explique le docteur Loïc Maurel, président du directoire de la société franco américaine ExonHit. Le grand public y aura accès, via les neurologues et gériatres, au premier trimestre 2011. » Cette pathologie neurodégénérative touche 850 000 personnes dans lHexagone avec le vieillissement de la population, 1,3 million de Français pourraient être affectés en 2020 et provoque des pertes de mémoire et des troubles du comportement.
Une simple prise de sang.
A ce jour, le diagnostic de la maladie dAlzheimer est effectué
uniquement sur la base dexamens cliniques. «Un gériatre ou un neurologue fait passer une série de tests neuropsychologies au patient comme des tests de mémoire, explique le docteur Maurel. Mais lémotion du malade, sa subjectivité peuvent induire le médecin en erreur. » Une récente étude publiée dans le « Lancet Neurology » montre que plus de 30%des personnes ainsi testées et considérées comme saines ont en fait des profils suggérant une maladie dAlzheimer avec des examens complémentaires. « On peut en effet recourir à limagerie médicale, le Pet-Scan par exemple qui permet daffiner le diagnostic, et enfin, à la ponction lombaire, beaucoup plus agressive. Mais ces examens ne se pratiquent pas sur tous les patients », poursuit le docteur Maurel. Plus simple à effectuer à grande échelle, le nouveau test consiste en une simple
prise de sang. Il sagit ensuite danalyser lARN (acide cousin de lADN, présent dans toutes les cellules vivantes) du patient et de vérifier si celui-ci comporte certaines variations spécifiques de la maladie. « Trois jours plus tard, on a la réponse », affirme le docteur Maurel.
Un diagnostic établi avec certitude dans 7,5 cas sur 10.
Baptisé AclarusDX, ce test vendu 600 euro a été présenté fin octobre au congrès sur les essais cliniques sur la maladie dAlzheimer de Las Vegas, aux Etats-Unis. Selon la dernière étude menée sur ce produit, sa précision globale est de 75%. Cela veut dire quil établit un diagnostic certain dans 7,5 cas sur 10. Aujourdhui en France, il faut deux ans pour que la maladie dAlzheimer soit diagnostiquée. Trop tard, le patient est bien souvent atteint de démence sévère. Or, plus la pathologie est détectée tôt, plus les traitements existants sont efficaces pour la freiner. Le test sanguin, qui pourra se pratiquer à nimporte quel âge et au moindre doute, pourra-t-il raccourcir ce délai ? Pas sûr, selon le professeur Bruno Dubois, chercheur à lInserm, grand spécialiste de cette maladie.
Un outil de plus dans la besace thérapeutique des médecins.
Selon le professeur Dubois, une association plus systématique des tests de mémoire, des appareils modernes dimagerie médicale (pour ausculter les lésions du cerveau), avec une analyse du liquide de la moelle épinière (pour y détecter le peptide bêta-amyolide et la protéine tau, les deux marqueurs biologiques dAlzheimer présents à un stade précoce) serait bien plus efficace. « Nous avons déjà les moyens, aujourdhui,détablir un diagnostic avec une certitude de 100% », affirme-t-il. Mais pour linstant, limagerie et surtout la ponction lombaire ne peuvent devenir des actes de routine que lon ferait au moindre trouble de mémoire. Contrairement à la prise de sang qui pourrait être un outil complémentaire dans la besace thérapeutique des spécialistes dAlzheimer. « Cest une maladie de masse, il faut des outils de masse », conclut pour sa part Loïc Maurel. En tout cas, les fabricants y croient : dici peu, DiaGenic, une société scandinave, devrait lancer en France un produit similaire, déjà commercialisé ailleurs en Europe.
Un test sanguin, qui pourra se pratiquer à nimporte quel âge, débarque aujourdhui en France pour dépister la maladie dAlzheimer, dont souffrent 850 000 personnes
Actuellement en France, il faut deux ans pour diagnostiquer la maladie dAlzheimer. Le nouveau test, selon ses concepteurs, permet dobtenir un résultat fiable à 75 % en trois jours
LE PREMIER test sanguin pour dépister la maladie dAlzheimer sera commercialisé dès aujourdhui en France. « Pour linstant, il ne sera disponible que pour les laboratoires pharmaceutiques et centres de recherche qui désirent être certains que les malades avec lesquels ils font des essais cliniques souffrent bien dAlzheimer, explique le docteur Loïc Maurel, président du directoire de la société franco américaine ExonHit. Le grand public y aura accès, via les neurologues et gériatres, au premier trimestre 2011. » Cette pathologie neurodégénérative touche 850 000 personnes dans lHexagone avec le vieillissement de la population, 1,3 million de Français pourraient être affectés en 2020 et provoque des pertes de mémoire et des troubles du comportement.
Une simple prise de sang.
A ce jour, le diagnostic de la maladie dAlzheimer est effectué
uniquement sur la base dexamens cliniques. «Un gériatre ou un neurologue fait passer une série de tests neuropsychologies au patient comme des tests de mémoire, explique le docteur Maurel. Mais lémotion du malade, sa subjectivité peuvent induire le médecin en erreur. » Une récente étude publiée dans le « Lancet Neurology » montre que plus de 30%des personnes ainsi testées et considérées comme saines ont en fait des profils suggérant une maladie dAlzheimer avec des examens complémentaires. « On peut en effet recourir à limagerie médicale, le Pet-Scan par exemple qui permet daffiner le diagnostic, et enfin, à la ponction lombaire, beaucoup plus agressive. Mais ces examens ne se pratiquent pas sur tous les patients », poursuit le docteur Maurel. Plus simple à effectuer à grande échelle, le nouveau test consiste en une simple
prise de sang. Il sagit ensuite danalyser lARN (acide cousin de lADN, présent dans toutes les cellules vivantes) du patient et de vérifier si celui-ci comporte certaines variations spécifiques de la maladie. « Trois jours plus tard, on a la réponse », affirme le docteur Maurel.
Un diagnostic établi avec certitude dans 7,5 cas sur 10.
Baptisé AclarusDX, ce test vendu 600 euro a été présenté fin octobre au congrès sur les essais cliniques sur la maladie dAlzheimer de Las Vegas, aux Etats-Unis. Selon la dernière étude menée sur ce produit, sa précision globale est de 75%. Cela veut dire quil établit un diagnostic certain dans 7,5 cas sur 10. Aujourdhui en France, il faut deux ans pour que la maladie dAlzheimer soit diagnostiquée. Trop tard, le patient est bien souvent atteint de démence sévère. Or, plus la pathologie est détectée tôt, plus les traitements existants sont efficaces pour la freiner. Le test sanguin, qui pourra se pratiquer à nimporte quel âge et au moindre doute, pourra-t-il raccourcir ce délai ? Pas sûr, selon le professeur Bruno Dubois, chercheur à lInserm, grand spécialiste de cette maladie.
Un outil de plus dans la besace thérapeutique des médecins.
Selon le professeur Dubois, une association plus systématique des tests de mémoire, des appareils modernes dimagerie médicale (pour ausculter les lésions du cerveau), avec une analyse du liquide de la moelle épinière (pour y détecter le peptide bêta-amyolide et la protéine tau, les deux marqueurs biologiques dAlzheimer présents à un stade précoce) serait bien plus efficace. « Nous avons déjà les moyens, aujourdhui,détablir un diagnostic avec une certitude de 100% », affirme-t-il. Mais pour linstant, limagerie et surtout la ponction lombaire ne peuvent devenir des actes de routine que lon ferait au moindre trouble de mémoire. Contrairement à la prise de sang qui pourrait être un outil complémentaire dans la besace thérapeutique des spécialistes dAlzheimer. « Cest une maladie de masse, il faut des outils de masse », conclut pour sa part Loïc Maurel. En tout cas, les fabricants y croient : dici peu, DiaGenic, une société scandinave, devrait lancer en France un produit similaire, déjà commercialisé ailleurs en Europe.