Amadou koumé, 33 ans, mort au commissariat

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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Fait divers.

Un homme est mort début mars au commissariat du Xe arrondissement de Paris, quelques minutes après son interpellation musclée, révèle ce matin Le Parisien. Arrêté à proximité de la Gare du Nord vers 00h05 dans la nuit du 5 au 6 mars, Amadou Koumé, 33 ans, est décédé peu après une manœuvre d'étranglement réalisée sur lui par la police, «pour lui passer les menottes». «A l'arrivée au commissariat à 00h25, [les policiers] se sont rendu compte qu'[Amadou Koumé] était amorphe. Le Samu a tenté de le ranimer, en vain», raconte une source judiciaire au quotidien, sans donner plus de détails sur la cause éventuelle du décès.

Bavure ? Les circonstances entourant la mort d'Amadou Koumé sont floues. Lorsqu'il a été interpellé, il tenait des propos incohérents et «n'était manifestement pas bien», selon les premiers éléments de l'enquête.

Depuis, ses proches réclament des explications. La semaine dernière, leur avocat a déposé plainte contre X pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner et abstention de porter assistance à une personne en péril.

Amadou Koumé, 33 ans, mort au commissariat - Libération
 
Avant de dire bavure on attend les conclusions de l'enquête. L'homme avait Peut etre une maladie cardiaque ou autre, Meme des flics peuvent s'ecrouler après une arrestation dans un commissariat :

Un policier est mort au commissariat de Fort de France - martinique 1ère
Bonjour,

Oui, il faut attendre les résultats de l'enquête mais ce genre de faits divers ravivent les tensions....
Cela ressemble à une bavure, les arrestations musclées de police française ne sont pas une légende.
bref attendons oui
 

droitreponse

Initium ut esset homo creatus est
oui attendons les conclusions parceque y a pas de bavure dans ce genre d'affaire, que des "insuffisances cardiaque", les étranglements ne peuvent pas tuer...
Il peut bien sur y avoir des bavures. Et c'en est peut être une.
Mais nous n'avons connaissance d'aucune des conditions de l'arrestation ou si l'un des éléments de la procédure de ménottage a été respecté, si la victime était malade etc.

Les procédures pour la police municipale :

http://municipale.police.free.fr/Files/tactiques_policieres.pdf
 
A

AncienBladinaute

Non connecté
Il peut bien sur y avoir des bavures. Et c'en est peut être une.
Mais nous n'avons connaissance d'aucune des conditions de l'arrestation ou si l'un des éléments de la procédure de ménottage a été respecté, si la victime était malade etc.

Les procédures pour la police municipale :

http://municipale.police.free.fr/Files/tactiques_policieres.pdf
je ne pense pas qu'on aura la version de la victime mais de toute façon les policiers nous diront la vérité.....
 
Fait divers.

Un homme est mort début mars au commissariat du Xe arrondissement de Paris, quelques minutes après son interpellation musclée, révèle ce matin Le Parisien. Arrêté à proximité de la Gare du Nord vers 00h05 dans la nuit du 5 au 6 mars, Amadou Koumé, 33 ans, est décédé peu après une manœuvre d'étranglement réalisée sur lui par la police, «pour lui passer les menottes». «A l'arrivée au commissariat à 00h25, [les policiers] se sont rendu compte qu'[Amadou Koumé] était amorphe. Le Samu a tenté de le ranimer, en vain», raconte une source judiciaire au quotidien, sans donner plus de détails sur la cause éventuelle du décès.

Bavure ? Les circonstances entourant la mort d'Amadou Koumé sont floues. Lorsqu'il a été interpellé, il tenait des propos incohérents et «n'était manifestement pas bien», selon les premiers éléments de l'enquête.

Depuis, ses proches réclament des explications. La semaine dernière, leur avocat a déposé plainte contre X pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner et abstention de porter assistance à une personne en péril.

Amadou Koumé, 33 ans, mort au commissariat - Libération

Allahyrahmou
 

Drianke

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Surtout quand la victime n'est pas de type caucasien, c'est pas le 1er à mourir dans les locaux de la popo-poulice et ça sera pas le dernier non plus....l'omerta corporatique est de rigueur...

oui attendons les conclusions parceque y a pas de bavure dans ce genre d'affaire, que des "insuffisances cardiaque", les étranglements ne peuvent pas tuer...
 

Drianke

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Quand le lion a été tué il ne reste plus que la version du chasseur c'est bien connu...

je ne pense pas qu'on aura la version de la victime mais de toute façon les policiers nous diront la vérité.....
 
Quand le lion a été tué il ne reste plus que la version du chasseur c'est bien connu...
Bonsoir,
Tu fais le procès de la police sans connaître l'exacte vérité et les circonstances de cette mort. Ne crierais-tu pas au loup un peu trop vite?
Tu ne sembles visiblement pas porter dans ton cœur les autorités françaises, dommage que tu aies perdu confiance. Pour ma part, je garde confiance en notre police (belge) même si des bavures ont été commises par des policiers (contre des étrangers et contre des caucasiens), cela reste des actes isolés. Les policiers sont des hommes, avec leurs faiblesses. Lorsque les machines nous remplaceront, il n'y aura plus aucune bavure, aucune erreur humaine, aucune haine. Tout sera déshumanisé et il n'y aura plus rien a redire.
 
Bonsoir,
Tu fais le procès de la police sans connaître l'exacte vérité et les circonstances de cette mort. Ne crierais-tu pas au loup un peu trop vite?
.

Moi je pense que tu as écris tout un blabla pour rien et que tu n'as pas lu l'article.

"Amadou Koumé, 33 ans, est décédé peu après une manœuvre d'étranglement réalisée sur lui par la police, «pour lui passer les menottes»."

Le procédé d'interpellation des flics est clairement à remettre en cause au vu du nombre de cas létales .
 
Moi je pense que tu as écris tout un blabla pour rien et que tu n'as pas lu l'article.

"Amadou Koumé, 33 ans, est décédé peu après une manœuvre d'étranglement réalisée sur lui par la police, «pour lui passer les menottes»."

Le procédé d'interpellation des flics est clairement à remettre en cause au vu du nombre de cas létales .
Si j'ai bien lu l'article,
Ils disent que cet homme tenait des propos incohérents et ne se sentait pas bien. Manœuvre d'étranglement? Il n'y a peu être aucun rapport de cause a effet, de toute façon la justice est la pour y voir plus clair, non ? T'es médecin, t'as vu le rapport d'autopsie ? Tes conclusions tu les sors d'où ?
 

Drianke

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salut

il y a eu des décès suites à des violences policières en France...l'impunité non pasaran...il y a eu plusieurs affaires justement et la Cour européenne des droits de l'Homme a déjà condamné la France à ce sujet pour une affaire de 20 ans maintenant...

la police est là pour protéger par pour tuer...c'est pour celà qu'on la rémunère avec nos deniers pas pour une fois passé dans leurs mains on aille enterrer nos gosses...


Bonsoir,
Tu fais le procès de la police sans connaître l'exacte vérité et les circonstances de cette mort. Ne crierais-tu pas au loup un peu trop vite?
Tu ne sembles visiblement pas porter dans ton cœur les autorités françaises, dommage que tu aies perdu confiance. Pour ma part, je garde confiance en notre police (belge) même si des bavures ont été commises par des policiers (contre des étrangers et contre des caucasiens), cela reste des actes isolés. Les policiers sont des hommes, avec leurs faiblesses. Lorsque les machines nous remplaceront, il n'y aura plus aucune bavure, aucune erreur humaine, aucune haine. Tout sera déshumanisé et il n'y aura plus rien a redire.
 

Drianke

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Remember

http://policepersonnebouge.free.fr/appel_ppb.pdf

La campagne nationale “Police, Personne ne bouge ?!” pointe du doigt ces dérives et plus particulièrement la mise en danger des citoyens, et le non-respect des droits de l'Homme à travers l'utilisation de certaines pratiques et techniques d'immobilisation lors d'interpellation ainsi que des comportements humiliants, violents et disproportionnés, qui tendent à se banaliser, dont sont victimes des innocents ou des justiciables.

Lors de contrôles d'identité, ou d'interpellations, la Police applique une méthode d'immobilisation qui dans sa pratique peut provoquer la mort : cette méthode “au corps à corps” consiste à ce qu'un fonctionnaire de police étrangle la
personne qui se trouve au sol, pendant qu'un autre lui comprime la cage thoracique en appuyant fortement son genou dans le dos.
Cette pratique appelée aussi “clé d'étranglement” entraîne l'immobilité, la suffocation, de graves lésions qui peuvent provoquer alors des conséquences irréversibles quand ce n'est pas la mort
 

Drianke

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“Mets-toi par terre, en culé!”: nouvelles révélations sur la mort suspecte d’Amadou Koumé

Amadou Koumé, 33 ans, père de deux enfants, est mort dans la nuit du 5 au 6 mars dernier dans un commissariat du Xe arrondissement. Six mois plus tard, un témoin relate la violence de son interpellation.


Le 6 mars dernier, un intérimaire de 33 ans s’écroulait dans un commissariat du Xe arrondissement suite à son interpellation près de la Gare du Nord. Sa mort ne s’était ébruitée que le 20 avril. Le Parisien citait alors une source judiciaire qui expliquait de manière lapidaire : “quand les policiers ont voulu le menotter, il s’est débattu. Ils ont dû procéder à une manœuvre d’étranglement pour lui passer les menottes. A l’arrivée au commissariat à 0 h 25, ils se sont rendu compte qu’il était amorphe. Le Samu a tenté de le ranimer, en vain”.

“Il semblait penser de manière décousue”

La famille de M. Koumé a déposé plainte contre X pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner et abstention de porter assistance à une personne en péril, alors que le parquet de Paris avait rapidement requalifié les faits en homicide involontaire. “A l’évidence, on a essayé de trouver la qualification la moins grave pour des fonctionnaires de police”, nous confiat à l’époque Maître Eddy Arneton, l’avocat de la famille de la victime. Une enquête a été confiée à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), qui vient de la rendre au parquet.

>> Lire aussi : Violences policières à caractère raciste : sujet tabou et peines symboliques <<...................

http://www.lesinrocks.com/2015/09/1...-sur-la-mort-suspecte-damadou-koume-11773293/
 

droitreponse

Initium ut esset homo creatus est
http://www.liberation.fr/societe/2015/05/10/amadou-koume-autopsie-d-une-mort-suspecte_1304857
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Diagnostic. Certains témoins affirment qu’Amadou Koumé s’est à nouveau débattu, avant d’être plaqué une seconde fois au sol puis allongé à l’arrière du fourgon, les mains entravées.D’autres assurent qu’il est monté de lui-même, encadré par les policiers. Seule certitude : à minuit et demie, il arrive inanimé au commissariat de l’arrondissement, rue Louis-Blanc, situé à 900 mètres du bar. Le trajet a duré moins de trois minutes. Appelé en urgence, le Samu arrive sur place peu après. Pendant près de deux heures, les secouristes tentent de réanimer Amadou Koumé. En vain. A 2 h 30, son décès est constaté. Huit jours plus tard, le corps est rapatrié au Sénégal, dans le village d’origine des parents d’Amadou Koumé, arrivés en Picardie dans les années 70.

Aussitôt le décès constaté, le 6 mars, une enquête préliminaire est ouverte par le parquet de Paris pour «recherches des causes de la mort», requalifiée en «homicide involontaire». Les premières expertises toxicologiques révèlent qu’Amadou Koumé avait pris de la cocaïne. «Une prise significative et assez proche du décès», souligne le rapport. Mais les experts interrogés par Libération sont formels : si la drogue peut parfaitement expliquer le comportement agité de la victime et ses propos incohérents, elle n’a en revanche aucun lien avec l’œdème pulmonaire à l’origine du décès. En l’absence d’analyses complémentaires, le diagnostic reste donc hypothétique. «Seule la désignation d’un juge d’instruction apportera plus de transparence et de vérité à la famille de M. Koumé, dont la douleur est immense», estime Me Eddy Arneton, l’avocat des proches de la victime. Jessica Lefèvre, sa compagne depuis 2007, confie que le rapport d’autopsie l’a «blessée» : «Je me dis que les policiers l’ont vu mourir, qu’il aurait pu être sauvé. C’est très dur.»

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droitreponse

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http://www.liberation.fr/societe/20...s-policiers-et-a-commence-a-suffoquer_1379481

Le 6 mars, Amadou Koumé décédait au commissariat du Xe arrondissement de Paris, après une interpellation tumultueuse. «Libération» a eu accès à un nouveau témoignage faisant état de la violence de l'intervention policière.

«Il s’est affaissé dans les bras des policiers et a commencé à suffoquer»

Six mois après son décès, son visage reste visible dans les rues du Xe arrondissement de Paris. Quand on déambule autour de la gare de l’Est, les affichettes interpellent : «Vérité pour Amadou Koumé.» L’enquête ouverte pour «homicide involontaire» suite à la mort de cet homme de 33 ans, survenue dans la nuit du 5 au 6 mars au commissariat du Xe arrondissement, est toujours au stade préliminaire au parquet de Paris. Aucun juge d’instruction n’a été désigné et l’IGPN, la police des polices, n’a pas ouvert d’enquête administrative. «Le mépris de l’institution judiciaire pour les proches de M. Koumé est effarant et révoltant», déplore Me Eddy Arneton, l’avocat de la famille. Un nouveau témoignage joint à la procédure judiciaire, dont Libération et Mediapart ont eu connaissance, vient à nouveau alimenter le trouble sur les circonstances du drame (Libération du 11 mai 2015).

Le témoin, un jeune homme d’une vingtaine d’années, était au bar Hide Out ce soir-là quand Amadou Koumé s’est retrouvé confronté aux forces de l’ordre. Il fait le récit d’une interpellation particulièrement tumultueuse. Tout commence vers 23 h 30, quand Amadou Koumé entre dans le bar, situé à une cinquantaine de mètres de la gare du Nord. Debout au comptoir, l’homme au physique massif (1,90 m pour 107 kilos) est d’abord «seul, stoïque, silencieux». C’est vers minuit qu’il commence à «parler fort, à faire du bruit».

Le vigile de l’établissement lui demande à plusieurs reprises de sortir, sans succès. Mais, insiste le témoin, Koumé «avait l’air davantage mal dans sa tête que dangereux pour les autres». «Il semblait penser de manière décousue et ne s’adressait pas directement au vigile, comme s’il était agressé par une personne imaginaire», raconte-t-il. Une version qui corrobore celle des policiers présents, qui faisaient état, comme Libération l’avait rapporté, de «propos incohérents».

«Des cris d’agonie et d’étouffement»
Alertée par le barman, la police arrive sur place entre 00 h 15 et 00 h 30, selon le témoin. Les trois hommes, «en uniforme», se montrent «cordiaux». Au moment de quitter les lieux, Amadou Koumé aperçoit l’arme automatique d’un des agents. Semblant «pris d’un accès de paranoïa, mettant en doute le fait que ce soient de vrais policiers», il résiste aux forces de l’ordre. «La tentative de le maîtriser a duré assez longtemps, raconte le jeune homme. Amadou Koumé n’a pas donné de coups, même s’il se débattait et essayait de les maintenir à distance.»

Des renforts policiers sont alertés : trois ou quatre voitures débarquent, dont une banalisée de la Brigade anticriminalité (BAC). C’est à ce moment que la situation dérape, selon le témoin. «Il n’y a qu’un seul policier de la BAC qui est entré en courant et a crié "Mets toi par terre, ****** !"» L’agent, en civil, attrape Koumé par le cou «en plaçant son bras sous son menton et en le serrant contre son torse». L’homme ne résiste pas. «Il s’est affaissé dans les bras des policiers et a commencé à suffoquer. L’agent de la BAC l’a accompagné dans sa chute en continuant de l’étrangler.» A terre, le policier «se trouvait sur lui avec un genou sur son dos, lui tenant toujours la tête dans le pli de son coude».

Selon le témoin, Koumé «donnait l’impression d’avoir peur de mourir», «il émettait des cris d’agonie et d’étouffement». Toutefois, c’est debout et en marchant «de lui-même» qu’il est escorté vers la sortie du bar. Le jeune homme qui a assisté aux faits n’a, à ce moment, plus de vision directe sur la scène. «Je n’ai pas vu comment les policiers se sont comportés avec Amadou Koumé entre la sortie du bar et son placement dans le véhicule de police, ni entre le départ du véhicule et son arrivée au commissariat.» Il conclut : «Personne n’a imaginé à ce moment qu’Amadou Koumé pouvait mourir, on pensait qu’il serait juste placé en garde à vue.»

Plusieurs hématomes
Pourtant, à minuit et demie, Koumé arrive inanimé au commissariat de l’arrondissement, rue Louis-Blanc, situé à 900 mètres du bar. Le trajet a duré moins de trois minutes. Appelé en urgence, le Samu arrive sur place peu après. Pendant près de deux heures, les secouristes tentent de réanimer Amadou Koumé. En vain. A 2 h 30, son décès est constaté. Huit jours plus tard, le corps est rapatrié au Sénégal, dans le village d’origine des parents d’Amadou Koumé, arrivés en Picardie dans les années 70.

Selon le rapport d’autopsie, la mort résulte d’un «œdème pulmonaire survenu dans un contexte d’asphyxie et de traumatismes facial et cervical». Les médecins légistes ont fait état de plusieurs hématomes sur le visage, dans le cou et au niveau du dos. Des analyses sont toujours en cours à l’Institut médico-légal, pour croiser l’autopsie avec le rapport toxicologique et l’étude des tissus. Et comprendre pourquoi un trentenaire «en bonne santé» a pu décéder ce soir-

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A suivre
 

Drianke

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Communiqué : du nouveau dans l’affaire Amadou Koumé !

Collectif urgence notre police assassine·lundi 18 juin 2018

Ce sont deux nouvelles que la famille d’Amadou Koumé, mort dans le cadre d’une interpellation policière en mars 2015, a reçu avec soulagement et beaucoup d’espoir. D’abord, la justice a enfin ordonné une reconstitution des faits qui ont conduit au décès du trentenaire. Elle aura lieu ce mercredi 20 juin après-midi. Ensuite, le Défenseur des Droits vient de rendre un avis de 23 pages dans lequel il établit que « l’interpellation d’Amadou Koumé a été entachée de manquements à tous les niveaux de la chaîne d’intervention » et recommande, entre autres choses, des poursuites disciplinaires contre trois des agents impliqués. Des recommandations auxquelles le Ministère de l’Intérieur est tenu de répondre dans un délai de deux mois.

« Des avancées importantes » pour Jessica Lefevre, la compagne d’Amadou Koumé, qui se bat depuis 3 ans pour que toute la lumière soit faite sur ce drame. Pour rappel : le père de famille est décédé dans la nuit du 5 au 6 mars 2015 dans un commissariat du nord de Paris. Interpellé par plusieurs policiers, en raison de son comportement agité, il a subi une clé d’étranglement et un plaquage ventral qui ont provoqué une asphyxie. Comme des dizaines d’hommes non-blancs, habitants des quartiers populaires, avant lui.

Depuis le début, proches et militants dénoncent les responsabilités policières dans la mort d’Amadou Koumé. Les déclarations des témoins et les marques sur le visage du défunt ne leur ont laissé aucun doute. Aussi, lorsque l’enquête préliminaire s’était soldée par un classement sans suite à l’été 2015, la famille n’avait pas hésité à porter plainte pour obtenir la saisine d’un juge d’instruction. Deux ans après, en avril 2017 donc, première victoire : un des policiers était mis en examen pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans volonté de la donner ».
C’est dans le cadre de cette procédure que la reconstitution des faits a été fixée au mercredi 20 juin. Un acte important pour la famille qui attend depuis longtemps de confronter la version des policiers. « Je vais y aller avec la boule au ventre. C’est bien parce que notre combat avance ...mais en même temps, je tremble à l’idée de voir les policiers qui ont étranglé mon compagnon, de les voir reproduire cette scène, ces gestes qui m’ont arraché le père à mon fils. Amadou n’était pas bien, il était en souffrance, il avait besoin d’aide et au lieu de ça, ils l’ont tué. »
Le Défenseur des Droits ne dit pas autre chose dans son rapport. Au-delà de tous les manquements qu’il a constatés, de l’intervention à la mise en oeuvre des gestes de premiers secours, il considère que le « recours ininterrompu à la force, sur une personne visiblement en état de grande vulnérabilité psychologique », a été « contre-productif » et « dangereux ».

La famille espère désormais que la justice ira dans le même sens et que des sanctions exemplaires suivront. En mémoire d’Amadou Koumé mais aussi de toutes les autres victimes de violences policières et notamment de celles qui, comme lui, sont décédées après avoir subi une clé d’étranglement ou un plaquage ventral. Des pratiques que l’on sait extrêmement dangereuses mais qui continuent d’être enseignées et utilisées par les policiers. Combien faut-il d’Amadou Koumé pour que cela s’arrête ? « Je me bats pour Amadou, pour ma famille, mais aussi pour que plus personne ne meure dans ces conditions. Pour que cesse l’impunité policière » conclue Jessica Lefevre qui est l’une des membres actives du collectif Urgence Notre Police Assassine.
 
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