
par Phil Broq.
Il fut un temps, pas si lointain, où Israël s’arrogeait le monopole de la violence au Moyen-Orient, bombant le torse derrière son Dôme de fer, ses armes américaines et ses armes nucléaires non déclarées, dictant ses volontés aux médias corrompus et subventionnés, sous la bénédiction muette d’un Occident complice. Il imposait sa loi par les airs, semait les bombes dans les rues de Damas, Téhéran ou Beyrouth, éliminait ses ennemis sans procès, et osait ensuite parler sans trembler de «droit à se défendre», alors qu’il agressait tous ces voisins. Mais cette époque est visiblement en train de s’effondrer sous les débris fumants de Haïfa et les flammes qui dévorent Tel-Aviv, au moment même où j’écris ces lignes.
L’arrogance militaire israélienne, alimentée par des décennies d’impunité, vient de rencontrer une réalité qu’elle n’avait pas envisagé avec un adversaire qui ne recule plus, qui frappe méthodiquement, massivement, et avec précision. L’Iran, longtemps enfermé dans une posture défensive face à une campagne de sabotage, d’assassinats ciblés et de provocations continues, a choisi l’heure de la réplique ce 15 juin 2025. Et cette réplique n’a rien d’une rodomontade rhétorique puisqu’elle se mesure actuellement en centaines de missiles, en drones suicides, en frappes chirurgicales contre de nombreuses infrastructures stratégiques israéliennes.
Tel-Aviv, la vitrine arrogante de la modernité israélienne, brûle. Haïfa, bastion industriel et militaire, est en ruines. Le port est criblé de cratères, les usines de Rafael sont éventrées, et même l’institut Weizmann a été transformé en carcasse fumante. Le Dôme de fer, longtemps vanté comme bouclier implacable contre les roquettes palestiniennes, s’avère être en réalité une passoire technologique obsolète. Les missiles iraniens balistiques, hypersoniques, intelligents ont traversé les couches de défense israéliennes comme si elles n’existaient pas. Ce qui était jadis une démonstration de domination technologique s’est muée en foire à ciel ouvert pour les drones kamikazes de Téhéran. Même les installations les plus sensibles comme les centrales électriques, les bases militaires ou les résidences de hauts responsables ont été atteintes avec une précision glaçante. Israël, hier encore, donneur de leçons en matière de sécurité, se terre aujourd’hui dans des abris souterrains, incapable d’assurer sa propre défense face à une pluie de projectiles hautement technologiques qui lui renvoie le reflet exact de ses propres méthodes.