Ce vendredi 22 mars, à 13h40 — une semaine après l’attentat de Christchurch en Nouvelle-Zélande —, les sites Al-Kanz, Islam&Info, LeMuslimPost et Mizane Info publient une tribune signée par 250 personnalités — intellectuels, institutions musulmanes, médias musulmans, militants associatifs, élus, artistes et sportifs — qui appellent à mettre fin à la surenchère islamophobe dans les discours politiques et médiatiques. Ils demandent « des paroles et des actes forts de la part du président de la République. »
Ce vendredi 15 mars, dans deux mosquées de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, pendant la prière, le terroriste d’extrême droite Brenton Tarrant a tué 51 personnes et grièvement blessé des dizaines d’autres.
L’islamophobie doit devenir l’affaire de toutes et de tous. L’attentat qui vient d’être perpétré à Christchurch, en Nouvelle-Zélande, doit nous faire prendre conscience du danger qui guette les personnes de confession musulmane et la France, avant qu’il ne soit trop tard.
Lors d’une audition à l’Assemblée nationale en 2016, le patron de la DGSI, Patrick Calvar, alors directeur général de la Sécurité intérieure, indiquait que les services français avaient déjoué des « actions contre les musulmans » planifiées par des groupes d’« ultradroite ».
« Ce qui s’est passé en Nouvelle-Zélande montre que le pire est possible »
A qui la faute ? Il ne se passe pas un jour en France sans que des propos islamophobes soient tenus dans de nombreux médias ou dans certains discours politiques. Personne ne s’en émeut outre-mesure, et leurs auteurs ne sont pas condamnés. Or, des mots aux actes, une frontière est désormais largement franchie. En France, des mosquées, ces dernières années, ont été vandalisées, des musulman·e·s insulté·e·s ou attaqué·e·s et des femmes voilées agressées, exclues, accusées de promouvoir le terrorisme ou placées au cœur de polémiques vestimentaires incessantes — les actes islamophobes ont ciblé à 70 % des femmes en 2018 [1].
Ce qui s’est passé en Nouvelle-Zélande montre que le pire est possible.
Nous accusons les promoteurs de l’islamophobie qui, sous couvert de critique libre de l’islam, attisent la haine contre une partie de la population française. Critiquer une religion est une chose. Désigner pour cibles des croyants en est une autre.
La banalisation de l’islamophobie dans certains médias engendre depuis trop longtemps un ressentiment patent vis-à-vis des personnes de confession musulmane, une violence et un terrorisme qui les plongent dans une peur grandissante, tandis que les institutions tardent à combattre les discriminations, discours et violences qui les visent.
Le terroriste australien a signé son acte : dans un « manifeste » écrit avant l’attentat, il affirme qu’il est un adepte de l’idéologie du « Grand remplacement » si chère à Renaud Camus, Alain Finkielkraut et Eric Zemmour.
Face à ceux qui tentent de nier l’islamophobie tout en hiérarchisant les racismes, il serait temps que chacun mesure sa part de responsabilité dans la normalisation et la banalisation d’un discours qui a construit l’islam comme un problème au sein de notre pays et qui arme idéologiquement des comportements de rejet et de violence, à leur encontre.
L’extrême droite est certes à l’origine de l’idéologie des terroristes islamophobes. Mais c’est une plus large partie de la classe politique, de la gauche à la droite, et médiatique qui doit se remettre en question et cesser de stigmatiser la population musulmane en se focalisant unanimement sur la prochaine controverse autour du foulard.
Ce qui vient de se dérouler en Nouvelle-Zélande est la conclusion d’un processus engagé par des intellectuels, des politiques et des éditorialistes, qui ont fait des musulman·e·s des cibles. Comment peuvent-ils dénoncer aujourd’hui avec force et hypocrisie ce double attentat alors qu’ils nourrissent depuis de longues années la défiance contre les musulmans ?
Comment une partie de notre classe politique et de notre gouvernement peut-elle traiter cet attentat sans, à aucun moment, faire référence au fait que ce sont bien des musulmans qui étaient visés, ni évoquer les motivations idéologiques du terroriste ?.............................................
http://www.mizane.info/appel-contre-une-islamophobie-grandissante/
Ce vendredi 15 mars, dans deux mosquées de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, pendant la prière, le terroriste d’extrême droite Brenton Tarrant a tué 51 personnes et grièvement blessé des dizaines d’autres.
L’islamophobie doit devenir l’affaire de toutes et de tous. L’attentat qui vient d’être perpétré à Christchurch, en Nouvelle-Zélande, doit nous faire prendre conscience du danger qui guette les personnes de confession musulmane et la France, avant qu’il ne soit trop tard.
Lors d’une audition à l’Assemblée nationale en 2016, le patron de la DGSI, Patrick Calvar, alors directeur général de la Sécurité intérieure, indiquait que les services français avaient déjoué des « actions contre les musulmans » planifiées par des groupes d’« ultradroite ».
« Ce qui s’est passé en Nouvelle-Zélande montre que le pire est possible »
A qui la faute ? Il ne se passe pas un jour en France sans que des propos islamophobes soient tenus dans de nombreux médias ou dans certains discours politiques. Personne ne s’en émeut outre-mesure, et leurs auteurs ne sont pas condamnés. Or, des mots aux actes, une frontière est désormais largement franchie. En France, des mosquées, ces dernières années, ont été vandalisées, des musulman·e·s insulté·e·s ou attaqué·e·s et des femmes voilées agressées, exclues, accusées de promouvoir le terrorisme ou placées au cœur de polémiques vestimentaires incessantes — les actes islamophobes ont ciblé à 70 % des femmes en 2018 [1].
Ce qui s’est passé en Nouvelle-Zélande montre que le pire est possible.
Nous accusons les promoteurs de l’islamophobie qui, sous couvert de critique libre de l’islam, attisent la haine contre une partie de la population française. Critiquer une religion est une chose. Désigner pour cibles des croyants en est une autre.
Comment une partie de notre classe politique et de notre gouvernement peut-elle traiter cet attentat sans faire référence au fait que ce sont bien des musulmans qui étaient visés, ni évoquer les motivations idéologiques du terroriste ? Nous demandons des paroles et des actes forts de la part du président de la République et du gouvernement.
La banalisation de l’islamophobie dans certains médias engendre depuis trop longtemps un ressentiment patent vis-à-vis des personnes de confession musulmane, une violence et un terrorisme qui les plongent dans une peur grandissante, tandis que les institutions tardent à combattre les discriminations, discours et violences qui les visent.
Le terroriste australien a signé son acte : dans un « manifeste » écrit avant l’attentat, il affirme qu’il est un adepte de l’idéologie du « Grand remplacement » si chère à Renaud Camus, Alain Finkielkraut et Eric Zemmour.
Face à ceux qui tentent de nier l’islamophobie tout en hiérarchisant les racismes, il serait temps que chacun mesure sa part de responsabilité dans la normalisation et la banalisation d’un discours qui a construit l’islam comme un problème au sein de notre pays et qui arme idéologiquement des comportements de rejet et de violence, à leur encontre.
L’extrême droite est certes à l’origine de l’idéologie des terroristes islamophobes. Mais c’est une plus large partie de la classe politique, de la gauche à la droite, et médiatique qui doit se remettre en question et cesser de stigmatiser la population musulmane en se focalisant unanimement sur la prochaine controverse autour du foulard.
Ce qui vient de se dérouler en Nouvelle-Zélande est la conclusion d’un processus engagé par des intellectuels, des politiques et des éditorialistes, qui ont fait des musulman·e·s des cibles. Comment peuvent-ils dénoncer aujourd’hui avec force et hypocrisie ce double attentat alors qu’ils nourrissent depuis de longues années la défiance contre les musulmans ?
Comment une partie de notre classe politique et de notre gouvernement peut-elle traiter cet attentat sans, à aucun moment, faire référence au fait que ce sont bien des musulmans qui étaient visés, ni évoquer les motivations idéologiques du terroriste ?.............................................
http://www.mizane.info/appel-contre-une-islamophobie-grandissante/