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[QUOTE="typologie, post: 15893099, member: 383147"] [B]Le côté subjectif. Je n'étais pas mécontent de ma vêture[/B], ce jourd'hui. [B] J'inaugurai [/B]un nouveau chapeau, [B]assez coquin,[/B] et un pardessus dont[B] je pensai grand bien[/B]. Rencontré X devant la gare Saint-Lazare qui [B]essaye de gâcher mon plaisir [/B]en essayant de me démontrer que ce pardessus est trop échancré et que j'y devrais rajouter un bouton supplémentaire. Il n'a tout de même pas [B]osé s'attaquer [/B]à mon [B]couvre-chef.[/B] Un peu auparavant, [B]rembarré de belle façon[/B] une sorte de [B]goujat [/B]qui faisait [B]exprès de me brutaliser[/B] chaque fois qu'il passait du monde, à la descente ou à la montée. Cela se passait dans un de ces [B]immondes [/B]autobi qui s'emplissent de [B]populus [/B]précisément aux heures où[B] je dois consentir [/B]à les utiliser. [B]Autre subjectivité.[/B] Il y avait aujourd'hui dans l'autobus [B]à côté de moi[/B], sur la plate-forme, un de ces [B]morveux [/B]comme on n'en fait guère, heureusement, sans ça [B]je finirais par en tuer un[/B]. Celui-là, un gamin dans les vingt-six, trente ans, [B]m'irritait [/B]tout spécialement non pas tant à cause de son grand cou de dindon déplumé que par la nature du ruban de son chapeau, ruban réduit à une sorte de ficelle de teinte aubergine. [B]Ah[/B] ! [B]le ****** [/B]! [B]Ce qu'il me dégoütait[/B] ! comme il y avait beaucoup de monde dans notre autobus à cette heure-là, [B]je profitais[/B] des bousculades qui ont lieu à la montée ou à la descente pour lui[B] enfoncer mon coude entre les côtelettes.[/B] Il finit par s'esbigner lâchement avant que je me décide à [B]lui marcher un peu sur les arpions[/B] pour lui faire les pieds. Je lui aurais dit aussi, [B]afin de le vexer,[/B] qu'il manquait un bouton à son pardessus trop échancré. [B]Récit[/B]. Un jour vers midi du côté du parc Monceau, sur la plate-forme arrière d'un autobus à peu près complet de la ligne S (aujourd'hui 84), [B]j'aperçus [/B]un personnage [B]au cou fort long [/B]qui portait un feutre mou entouré d'un galon tressé au lieu de ruban. Cet individu [B]interpella [/B]tout à coup son voisin en prétendant que celui-ci faisait exprès de lui marcher sur les pieds chaque fois qu'il montait ou descendait des voyageurs. Il abandonna d'ailleurs rapidement la discussion pour se jeter sur une place devenue libre. Deux heures plus tard, je le revis devant la gare Saint-Lazare en grande conversation avec un ami qui lui conseillait de diminuer l'échancrure de son pardessus en en faisant remonter le bouton supérieur [B]par quelque tailleur compétent. [/B] [B]Négativités[/B]. [B]Ce n'était ni[/B] un bateau, ni un avion, [B]mais [/B]un moyen de transports terrestre. [B]Ce n'était ni[/B] le matin, ni le soir, [B]mais [/B]midi. [B]Ce n'était ni[/B] un bébé, ni un vieillard, [B]mais [/B]un homme jeune. [B]Ce n'était ni[/B] un ruban, ni une ficelle, [B]mais [/B]du galon tressé. [B]Ce n'était ni [/B]une procession, ni une bagarre, [B]mais [/B]une bousculade. [B]Ce n'était ni[/B] un aimable, ni un méchant, [B]mais [/B]un rageur. [B]Ce n'était ni [/B]une vérité, ni un mensonge, [B]mais [/B]un prétexte. [B]Ce n'était ni[/B] un debout, ni un gisant, [B]mais [/B]un voulant-être assis. [B]Ce n'était ni [/B]la veille, ni le lendemain, [B]mais [/B]le jour même. [B]Ce n'était ni [/B]la gare du nord, ni la gare du p.-l.- m. [B]mais [/B]la gare Saint-Lazare. [B]ce n'était ni [/B]un parent, ni un inconnu, [B]mais [/B]un ami. [B]Ce n'était ni[/B] une injure, ni une moquerie, [B]mais [/B]un conseil vestimentaire [B]Animisme[/B]. [B]Un chapeau [/B]mou, brun, fendu, les bords baissés, la forme entourée d'une tresse de galon, [B]un chapeau[/B] se tenait parmi les autres, [B]tressautant [/B]seulement des inégalités du sol [B]transmises [/B]par les roues du véhicule automobile [B][U]qui le transportait, lui le chapeau.[/U][/B] à chaque arrêt, les allées et venues des voyageurs [B]lui donnaient[/B] [B]des mouvements latéraux[/B] parfois assez prononcés, [U][B]ce qui finit par le fâcher, lui le chapeau.[/B] [/U] [B]Il exprima son ire par l'intermédiaire[/B] d'une voix humaine[B] à lui rattachée [/B]par une masse de chair structuralement disposée autour d'une quasi-sphère osseuse perforée de quelques trous qui se trouvait [B][U]sous lui, lui le chapeau. [/U][/B] Puis il alla soudain s'asseoir,[B][U] lui le chapeau. [/U][/B] Une ou deux heures plus tard[U] je le revis [/U][B]se déplaçant[/B] à quelque un mètre soixante-six au-dessus du sol et[B] de long en large[/B] devant la gare Saint-Lazare, [B]lui le chapeau.[/B] Un ami lui conseillait de faire ajouter un bouton supplémentaire à son pardessus… un bouton supplémentaire… à son pardessus… [B]lui dire ça… à lui… lui le chapeau…[/B] [/QUOTE]
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