Que nous apprennent les résultats de la consultation des musulmans ?

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
Contributeur
Dimanche 30 septembre, un événement était organisé à l’Institut du Monde Arabe pour présenter les résultats de la consultation en ligne des musulmans lancée au début du Ramadan 2018, et qui a été suivie d’une consultation locale dans plusieurs mosquées.

Une première conclusion réussie. C’est à peu près ce que l’on pouvait ressentir au sortir d’une présentation qui a duré près de trois heures ce dimanche 30 septembre à l’Institut du Monde Arabe. Animée par la journaliste Louisa Yousfi de l’émission « Paroles d’honneur », la présentation des résultats de la consultation des musulmans, initiée au mois de mai en plein commencement du ramadan, et poursuivie par des présentations locales dans plusieurs mosquées, était attendue.

Après une communication animée par Marwan Muhammad, initiateur de la consultation, environ 200 personnes auront fait le déplacement à l’IMA. L’occasion de revenir sur les résultats de la consultation à laquelle ont participé 27000 personnes. Que nous apprennent-ils exactement ?

70 % opposés à une ingérence de l’Etat
Les chiffres les plus marquants concernent le désaveu des instances nationales chargées du culte musulman (CFCM, Fondation de l’islam en France). 84 % des participants estiment qu’elles ne font pas du bon travail. Près de 80 % ne se sentent pas représentés par le Conseil français du culte musulman.

Ce chiffre passe à 90 % pour la Fondation présidée par Jean-Pierre Chevènement. 70 % des participants ont exprimé leur refus de voir l’Etat s’ingérer dans l’organisation du culte, contre 20 % d’avis favorable à cette participation.

96 % estiment que les médias sont injustes sur l’islam
Près de 74 % des avis considèrent que les instances musulmanes doivent rendre des comptes prioritairement aux musulmans contre 20 % d’avis affichant leur préférence pour l’Etat.

« C’est bien une posture en phase avec le principe de laïcité qu’adoptent les fidèles, en posant que l’État ne doit pas s’ingérer dans les affaires des cultes et dans leur organisation. Nous sommes bien en présence d’un « Islam de France » se pensant à partir du principe de séparation des cultes et de l’État (et même des États) », ont commenté les membres du comité scientifique de la consultation (Fatiha Ajbli, sociologue, Valérie Amiraux, sociologue et chercheuse détachée du CNRS, Said Bouamama, militant associatif et sociologue, Moussa Bourekba, sociologue et chercheur associé au CIDOB, Reda Choukour, statisticien, Nacira Guénif-Souillamas, anthropologue et sociologue, Patrick Simon, socio-démographe et directeur de recherches à l’INED et Julien Talpin, sociologue et chargé de recherches au CNRS).

96 % des participants estiment que le traitement médiatique autour de l’islam n’est pas juste et équilibré.

« Un décalage entre la réalité des fidèles et leurs représentations médiatiques »
Un résultat justifié par « le mode de couverture médiatique, la concentration sur certains thèmes récurrents construits sur le mode du « problème », l’appel à des pseudos experts ou à des « représentants » auto-proclamés, (qui) contribuent à la production d’un décalage entre la réalité des fidèles et leurs représentations médiatiques ».

L'un des chiffres importants concerne la volonté largement exprimée à 77 % de voir les musulmans être représentés dans les médias. Un chiffre qui dépasse la question de l’islamophobie qui reste une préoccupation à 72 %, devant l’enseignement de l’islam (60 %), le contrôle de l’abattage rituel (58 %) et l’organisation des mosquées (45 %).............................

http://www.mizane.info/que-nous-apprennent-les-resultats-de-la-consultation-des-musulmans/
 
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