Des artistes marocains traités en criminels aux pays-bas

Trois danseurs hip-hop marocains n'ont pas pu participer à une battle de danse aux Pays-Bas, cela alors même qu'ils disposaient de visas. Ils ont passé plus de 5 jours dans un centre de rétention pour clandestins à Rotterdam avant d'en être expulsés, direction le Maroc. Ils ont entre 20 et 21 ans.
L'histoire d'Omar, Ahmed et Hamza, trois danseurs hip-hop partis participer aux Pays-Bas à une battle de danse en dit long. Ils n'ont vu des Pays-Bas que les infrastructures d'un aéroport, un commissariat de (...)

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Des artistes marocains traités en criminels aux Pays-Bas
 

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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Trois jeunes danseurs marocains refoulés par la Hollande, sans réel motif

Après le cas de la jeune étudiante retenue dans un centre fermé en Belgique, c’est au tour de trois danseurs de 20 et 21 ans de passer au poste-frontière de l’aéroport d’Eindhoven. Ils s’appellent Hamza, Omar et Ahmed. Munis d’un visa Schengen, ils devaient se rendre aux Pays-Bas pour participer à une compétition internationale de Hip-Hop. Ils prennent l’avion le 10 janvier depuis Marrakech pour Eindhoven. Sur place, « l’agent les interroge sur les raisons du voyage, leur lieu de résidence pendant leur séjour aux Pays-Bas, la somme d’argent qu’ils ont sur eux », raconte Maria Daif, activiste culturelle, dans une publication sur Facebook. Selon elle, « leurs billets d’avion retour sont payés et prévus pour le 17 janvier (Hamza et Omar) et le 22 janvier pour Ahmed ».

C’est là que tout tourne au cauchemar pour les trois jeunes. « L’agent ne veut rien entendre. Il les fait attendre plusieurs heures dans un bureau où ils sont interrogés à plusieurs reprises par d’autres agents », explique Maria Daif, pour préciser qu’ils ont été fouillés puis transférés dans une poste de police où diverses questions leur sont posées : « êtes-vous suicidaires ? », « avez-vous déjà eu des relations sexuelles ? », deux questions que l’agent leur pose parmi tant d’autres.

Au final, les jeunes finissent par signer des documents écrits en néerlandais, sans trop comprendre de quoi il est question. « Nous avions peur. En signant, nous pensions que nous allions être relâchés », raconte Hamza à Maria Daif. Les trois jeunes finissent par comprendre qu’ils ne sont pas admis aux Pays-Bas, sous motif de « manque de moyens de subsistance » et manque de preuves des raisons pour leur voyage.


Au lieu d’être renvoyés au Maroc, Hamza, Omar et Ahmed sont embarqués puis transférés dans un centre de détention pour clandestins à Rotterdam, à près de 2 heures de route de Eindhoven. Les deux premiers y resteront du 10 au 17 janvier, alors que Ahmed y restera enfermé jusqu’au 17 janvier. Sur place, téléphones portables et affaires personnes sont confisqués. Selon la même source, le seul contact que les jeunes auront avec les autorités marocaines aux Pays-Bas, sera « un haut représentant de l’Etat marocain aux Pays-Bas sensibilisé à l’affaire des trois danseurs par l’Uzine, le centre culturel casablancais ». Celui-ci les rassure quant à leur renvoi au Maroc sans pour autant leur préciser la date de leur refoulement.


Ils finiront par être renvoyés à Marrakech où, à leur atterrissage, ils seront longuement interrogés par les autorités marocaines à la préfecture de police de Marrakech. Sur sa publication, Maria Daif qui a dévoilé l’affaire, précise qu’aucune entorse à la procédure d’octroi des visas néerlandais n’a été commise. Même chose du côté des autorités néerlandaises interrogées par le HuffPost Maroc. La police aux frontières a mis en exergue être en droit de demander aux voyageurs des détails supplémentaires quant à leur moyens de subsistance sur le territoire batave.

ledesk.ma
 
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