Un nombre croissant de patrons à travers le monde recrute des personnes porteuses du syndrome d’Asperger. Quels sont les atouts et les faiblesses de ces salariés ? Dans quelles mesures peuvent-ils s’épanouir dans le monde du travail ?
Début avril 2015, à l’occasion de la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, le géant américain Microsoft a officialisé le lancement d’un programme pilote de recrutement des personnes avec autisme
(1). Deux ans plus tôt, en 2013, la société allemande SAP, spécialisée dans l’élaboration et la commercialisation de logiciels de gestion, a annoncé vouloir recruter, d’ici 2020, 650 personnes autistes, soit près de 1 % de son effectif mondial. Les missions qui leur sont confiées ?
Programmer, tester, évaluer la qualité des produits et des logiciels. Ces deux projets, comme d’autres à travers le monde, sont conduits en partenariat avec le danois Specialisterne (2), première ONG au monde à s’être spécialisée dans l’insertion professionnelle des personnes avec autisme. Celle-ci fut fondée par Thorkil Sonne, lui-même papa d’un enfant autiste et anciennement président de l’association Autisme Danemark. Cette fondation à but non lucratif s’est d’ailleurs étendue sur plusieurs pays dont l’Irlande, la Pologne, le Royaume-Uni. Auticon (3), quant à elle, est la première société allemande à ne recruter que des consultants autistes Asperger.
Et chez nous, alors ? En France, comme toujours, nous affichons un certain retard en la matière… Une poignée d’entreprises seulement ont franchi le cap, dont le groupe Soregor basé près d’Angers, qui externalise la comptabilité et la paye.
Leur filiale Socia3 a développé un projet baptisé « Hors les murs » (4), destiné à développer l’insertion professionnelle des personnes avec autisme, en collaboration avec le Centre de ressources autisme (CRA). Pourquoi un tel engouement pour les personnes Asperger ? Qu’ont-ils de plus (ou de moins) que leurs congénères neurotypiques en cravate ?
Un extraterrestre dans le monde du travail
Un petit rappel s’impose :
la définition du syndrome d’Asperger. Contrairement aux autres troubles du spectre de l’autisme (TSA), ce syndrome n’inclut aucun retard général du développement cognitif ou du langage.
L’Asperger, communément surnommé « Aspie », est ce qu’on appelle un autiste de haut niveau.
Ces personnes dites neuro-atypiques témoignent de capacités intellectuelles dans la moyenne ou supérieures mais, au contraire, de capacités relationnelles et de communication fragiles.
En résumé : ils tendent à cartonner dans les domaines où les neurotypiques calent, et tendent à caler dans les domaines où les neurotypiques cartonnent. Ou presque
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Début avril 2015, à l’occasion de la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, le géant américain Microsoft a officialisé le lancement d’un programme pilote de recrutement des personnes avec autisme
(1). Deux ans plus tôt, en 2013, la société allemande SAP, spécialisée dans l’élaboration et la commercialisation de logiciels de gestion, a annoncé vouloir recruter, d’ici 2020, 650 personnes autistes, soit près de 1 % de son effectif mondial. Les missions qui leur sont confiées ?
Programmer, tester, évaluer la qualité des produits et des logiciels. Ces deux projets, comme d’autres à travers le monde, sont conduits en partenariat avec le danois Specialisterne (2), première ONG au monde à s’être spécialisée dans l’insertion professionnelle des personnes avec autisme. Celle-ci fut fondée par Thorkil Sonne, lui-même papa d’un enfant autiste et anciennement président de l’association Autisme Danemark. Cette fondation à but non lucratif s’est d’ailleurs étendue sur plusieurs pays dont l’Irlande, la Pologne, le Royaume-Uni. Auticon (3), quant à elle, est la première société allemande à ne recruter que des consultants autistes Asperger.
Et chez nous, alors ? En France, comme toujours, nous affichons un certain retard en la matière… Une poignée d’entreprises seulement ont franchi le cap, dont le groupe Soregor basé près d’Angers, qui externalise la comptabilité et la paye.
Leur filiale Socia3 a développé un projet baptisé « Hors les murs » (4), destiné à développer l’insertion professionnelle des personnes avec autisme, en collaboration avec le Centre de ressources autisme (CRA). Pourquoi un tel engouement pour les personnes Asperger ? Qu’ont-ils de plus (ou de moins) que leurs congénères neurotypiques en cravate ?
Un extraterrestre dans le monde du travail
Un petit rappel s’impose :
la définition du syndrome d’Asperger. Contrairement aux autres troubles du spectre de l’autisme (TSA), ce syndrome n’inclut aucun retard général du développement cognitif ou du langage.
L’Asperger, communément surnommé « Aspie », est ce qu’on appelle un autiste de haut niveau.
Ces personnes dites neuro-atypiques témoignent de capacités intellectuelles dans la moyenne ou supérieures mais, au contraire, de capacités relationnelles et de communication fragiles.
En résumé : ils tendent à cartonner dans les domaines où les neurotypiques calent, et tendent à caler dans les domaines où les neurotypiques cartonnent. Ou presque
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