Méconnue par la majorité des africains et des afro descendants d’Europe et des Caraibes, Assata Shakur fait pourtant figure d’un véritable symbole vivant dans la lutte pour la libération des peuples noirs. Erigée au rang d’ennemie publique, son nom figure désormais sur la liste des « terroristes » les plus recherchés par les Etats-Unis, une femme dont la tête est mise à un prix de 2 millions de dollars pour ceux qui permettront sa capture.
Shakur est une fugitive en cavale depuis son évasion de prison en 1979. Condamnée à perpétuité pour le meurtre d'un policier blanc lors d'une fusillade, elle réussit à évader en 1979 et en 1984 obtient le statut de réfugiée politique à Cuba.
Aux Etats-Unis, pour le pouvoir judiciaire blanc qui l’a condamnée, elle est une tueuse de policiers.
Pour d’autres, elle est une prisonnière politique qui a fui un déni de justice, des années de harcèlement policier et de brutalité pénitentiaire.
SON ENGAGEMENT
Née le 16 juillet 1947 à New York, son nom de naissance est Joanne Deborah Byron devenue Joanne Chesimard après son mariage, mais son nom africain est : Assata Olugbala Shakur. Encore étudiante au City College of New York au milieu des années soixante, elle s’engagea pour la lutte armée pour la cause des noirs et prend en 1970 le nom d’Assatta Shakur, signe de son engagement politique en faveur de la libération des peuples noirs dont elle réclame l’émancipation au sein du Black Panther Party for Self-Defense (BPP), du Republic of New Afrika et de la Black Liberation Army (BLA).
Diplômée en 1970, elle rejoint le Black Panther Party à l’age de 23 ans, et prit en charge la section de Harlem, s’occupant d’organiser les petits déjeuners dans les écoles noires. Avant de s’engager dans la Black Liberation Army la même année. En 1971, elle adhère au mouvement Republic of New Afrika (République de la nouvelle Afrique) qui prônait la sécession de 5 États où les Africains-Américains sont numériquement majoritaires : Alabama, Géorgie, Caroline du Sud, Louisiane et Mississipi.
Dans les années 70, la mise à l’index du mouvement Black Panther et le harcèlement criminel dont ils furent victimes de la part du FBI est aujourd’hui abondamment documenté par les historiens. Tous les mouvements pour les droits des Noirs des années 60 et 70 étaient infiltrés et discrédités. Qualifiés de « terroristes » ce mot-clé fut suffisamment relayé dans des médias, ce qui permettait aux policiers d’arranger des complots pour les circonvenir et ainsi organiser des procès à charge (Counter Intelligence Program). Comprendre ces méthodes est indispensable pour expliquer l’exil de Davis ou Shakur.
L’IDÉE DE LUTTE ARMÉE
Les idées d’autodéfense et de lutte armée, émergent après l’hécatombe dans les rangs des militants noirs due à la répression d’État, et notamment au COINTELPRO, un programme d’infiltration, de répression et d’assassinats ciblés dirigé contre les mouvements autonomistes noirs, latinos et amérindiens. Formée en 1970, la Black Liberation Army devient véritablement active à partir de la scission au sein du Black Panther Party en 1971. Elle se présente comme un groupe anti-capitaliste, anti-impérialiste, anti-raciste et anti-sexiste, luttant pour « l’institution de relations dans lesquelles le peuple noir aurait un contrôle total et absolu sur son propre destin en tant que peuple ». La Black Panther Party mènera entre autres une campagne défensive et offensive contre les violences policières comme l’avaient fait les Black Panthers et procédera à des exécutions ciblées de policiers pour protester contre des crimes policiers ou des morts en détention.
En 1971, Shakur, accusée d’avoir tué un policier blanc lors d’une fusillade où elle-même fut blessée mais est envoyée en prison. Sœur de lutte d’Angela Davis qui dut faire face à la même justice à charge. Mais si Davis échappa de peu à la peine de mort et prouva le caractère inique des crimes qui lui étaient reprochés, Shakur fut - après avoir été blanchie des huit autres chefs d’inculpation - jugée coupable du meurtre et condamnée à la prison à vie.
Elle est la seconde ressortissante américaine à être intégrée à cette liste" des 25 personnes les plus recherchées par le FBI, qui promet une récompense d'un million de dollars pour leur localisation. Le New Jersey promet lui aussi un million de dollars de récompense.
Lorsqu’Assetta s’évade de prison en 1979 grâce à l’aide de son frère, Mutulu Shakur, la compagne de ce dernier, Afeni, elle-même Panther, a alors un fils de 9 ans du nom de Tupac Amaru Shakur ; qui deviendra un chanteur de rap célèbre, assassiné à l’âge de 26 ans.
Le nom de Shakur est donc celui de la révolte de ceux qui souffrent de leur condition de Noir américain. D’ailleurs, les rappeurs (depuis Chuck D. de Public Enemi à Common en passant par Mos Def) ont chanté Assatta et l’ont érigée au rang de légende.
Sources:
http://www.assatashakur.org/…/37253-propos-dassata-shakur.h…
http://quartierslibres.wordpress.com/…/interview-du-rappeu…/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Assata_Shakur
http://www.une-autre-histoire.org/assata-shakur/
http://quartierslibres.wordpress.com/…/solidarite-avec-ass…/
http://culture-kamite.com/assata-shakur-femme-redoutee-du-…/
Shakur est une fugitive en cavale depuis son évasion de prison en 1979. Condamnée à perpétuité pour le meurtre d'un policier blanc lors d'une fusillade, elle réussit à évader en 1979 et en 1984 obtient le statut de réfugiée politique à Cuba.
Aux Etats-Unis, pour le pouvoir judiciaire blanc qui l’a condamnée, elle est une tueuse de policiers.
Pour d’autres, elle est une prisonnière politique qui a fui un déni de justice, des années de harcèlement policier et de brutalité pénitentiaire.
SON ENGAGEMENT
Née le 16 juillet 1947 à New York, son nom de naissance est Joanne Deborah Byron devenue Joanne Chesimard après son mariage, mais son nom africain est : Assata Olugbala Shakur. Encore étudiante au City College of New York au milieu des années soixante, elle s’engagea pour la lutte armée pour la cause des noirs et prend en 1970 le nom d’Assatta Shakur, signe de son engagement politique en faveur de la libération des peuples noirs dont elle réclame l’émancipation au sein du Black Panther Party for Self-Defense (BPP), du Republic of New Afrika et de la Black Liberation Army (BLA).
Diplômée en 1970, elle rejoint le Black Panther Party à l’age de 23 ans, et prit en charge la section de Harlem, s’occupant d’organiser les petits déjeuners dans les écoles noires. Avant de s’engager dans la Black Liberation Army la même année. En 1971, elle adhère au mouvement Republic of New Afrika (République de la nouvelle Afrique) qui prônait la sécession de 5 États où les Africains-Américains sont numériquement majoritaires : Alabama, Géorgie, Caroline du Sud, Louisiane et Mississipi.
Dans les années 70, la mise à l’index du mouvement Black Panther et le harcèlement criminel dont ils furent victimes de la part du FBI est aujourd’hui abondamment documenté par les historiens. Tous les mouvements pour les droits des Noirs des années 60 et 70 étaient infiltrés et discrédités. Qualifiés de « terroristes » ce mot-clé fut suffisamment relayé dans des médias, ce qui permettait aux policiers d’arranger des complots pour les circonvenir et ainsi organiser des procès à charge (Counter Intelligence Program). Comprendre ces méthodes est indispensable pour expliquer l’exil de Davis ou Shakur.
L’IDÉE DE LUTTE ARMÉE
Les idées d’autodéfense et de lutte armée, émergent après l’hécatombe dans les rangs des militants noirs due à la répression d’État, et notamment au COINTELPRO, un programme d’infiltration, de répression et d’assassinats ciblés dirigé contre les mouvements autonomistes noirs, latinos et amérindiens. Formée en 1970, la Black Liberation Army devient véritablement active à partir de la scission au sein du Black Panther Party en 1971. Elle se présente comme un groupe anti-capitaliste, anti-impérialiste, anti-raciste et anti-sexiste, luttant pour « l’institution de relations dans lesquelles le peuple noir aurait un contrôle total et absolu sur son propre destin en tant que peuple ». La Black Panther Party mènera entre autres une campagne défensive et offensive contre les violences policières comme l’avaient fait les Black Panthers et procédera à des exécutions ciblées de policiers pour protester contre des crimes policiers ou des morts en détention.
En 1971, Shakur, accusée d’avoir tué un policier blanc lors d’une fusillade où elle-même fut blessée mais est envoyée en prison. Sœur de lutte d’Angela Davis qui dut faire face à la même justice à charge. Mais si Davis échappa de peu à la peine de mort et prouva le caractère inique des crimes qui lui étaient reprochés, Shakur fut - après avoir été blanchie des huit autres chefs d’inculpation - jugée coupable du meurtre et condamnée à la prison à vie.
Elle est la seconde ressortissante américaine à être intégrée à cette liste" des 25 personnes les plus recherchées par le FBI, qui promet une récompense d'un million de dollars pour leur localisation. Le New Jersey promet lui aussi un million de dollars de récompense.
Lorsqu’Assetta s’évade de prison en 1979 grâce à l’aide de son frère, Mutulu Shakur, la compagne de ce dernier, Afeni, elle-même Panther, a alors un fils de 9 ans du nom de Tupac Amaru Shakur ; qui deviendra un chanteur de rap célèbre, assassiné à l’âge de 26 ans.
Le nom de Shakur est donc celui de la révolte de ceux qui souffrent de leur condition de Noir américain. D’ailleurs, les rappeurs (depuis Chuck D. de Public Enemi à Common en passant par Mos Def) ont chanté Assatta et l’ont érigée au rang de légende.
Sources:
http://www.assatashakur.org/…/37253-propos-dassata-shakur.h…
http://quartierslibres.wordpress.com/…/interview-du-rappeu…/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Assata_Shakur
http://www.une-autre-histoire.org/assata-shakur/
http://quartierslibres.wordpress.com/…/solidarite-avec-ass…/
http://culture-kamite.com/assata-shakur-femme-redoutee-du-…/