Athènes prise dans une ceinture de feux, au moins six morts et 25 blessés

Six personnes au moins, selon les services d'urgence et un photographe de l'AFP, ont péri lundi dans des incendies qui continuaient de ravager dans la nuit les alentours d'Athènes, faisant 25 blessés et suscitant un appel à l'aide d'Athènes à ses partenaires européens.

Peu avant minuit, un photographe de l'AFP a découvert d'abord trois puis un quatrième corps carbonisés sous une voiture et une moto près de la localité de Mati, à une quarantaine de km à l'est d'Athènes, des victimes apparemment piégées en tentant de fuir.


Deux personnes sont par ailleurs décédés plus tôt lors de leur transfert vers des hôpitaux, a annoncé la télévision publique Ert, citant les services d'urgence de la capitale, Ekav. Ces services ont aussi révisé à la hausse, à huit, le nombre de blessés graves sur un total de 25 personnes hospitalisées

Tard dans la nuit, les autorités s'employaient à évacuer les habitants de la côte entre les localités de Mati et Rafina, où nombre de sinistrés se sont réfugié sur les plages à l'approche des flammes.

La police portuaire a indiqué avoir retrouvé en mer près de Rafina deux touristes danois d'un groupe de dix, qui avaient fui en bateau, et poursuivre ses recherches du reste du groupe.

Cinq bateaux militaires et de la police portuaire participaient à ces opérations de regroupement et d'évacuation, a indiqué le secrétaire général de la Protection civile, Yannis Kapakis.

'Situation extrême'
"L'heure est à la lutte contre les flammes", a déclaré le Premier ministre, Alexis Tsipras, après avoir présidé une réunion de crise. "La nuit sera difficile".

Il a chiffré à "plus de 600" les pompiers déployés sur les trois fronts partis dans la journée, dont deux continuaient de progresser, autour de Rafina et à quelques 55 km à l'ouest de la capitale, près de la localité de Kinetta, en bordure de l'autoroute conduisant au canal de Corinthe.

Mais la nuit a interrompu les opérations aériennes, menées plus tôt par huit avions et neuf hélicoptères

Selon M. Kapakis, les feux ont été attisés dans la journée par des vents soufflant jusqu'à plus de 100 km/h, créant une "situation extrême".

M. Tsipras a écourté un déplacement à Mostar, en Bosnie, pour revenir coordonner les opérations.

Athènes a également activé le mécanisme européen de protection civile pour demander des renforts à ses partenaires, et Chypre et l'Espagne ont déjà proposé de l'aide, selon M. Kapakis.

Avant la tombée de la nuit, les télévisions montraient des habitants fuyant en voiture, cernés par les flammes, et de nombreux bâtiments endommagés.

"Si je n'étais pas partie, j'aurais brûlé" a témoigné Maria, une retraitée de 67 ans résidant à Mati, jointe au téléphone par l'AFP. Faute de les trouver à temps, elle a dû abandonner ses deux chiens pour se réfugier dans une localité proche.

Soupçons d'acte criminels

Au dessus de Kinetta, "il y a eu des dégâts, des maisons et voitures ont brûlé", a déclaré le maire de Megara, Grigoris Stamoulis. Trois lotissements, surtout de résidences secondaires, ont été évacués et la municipalité a ouvert des locaux pour accueillir leurs habitants.

Les zones sinistrées étaient recouvertes d'épais nuages de fumée, couvrant aussi le ciel de la capitale, tandis que le trafic routier et l'alimentation en électricité y étaient perturbés.

"Je suis préoccupé par le déclenchement en parallèle de ces foyers", a aussi affirmé M. Tsipras. Le ministre adjoint à l'Intérieur, Nikos Toskas, avait plus tôt laissé entendre que les feux pourraient être d'origine criminelle.

Les incendies ont pris alors qu'une vague de chaleur s'abattait sur le pays, avec des températures grimpant jusqu'à 40 degrés Celsius.

Selon les services météo, les conditions doivent rester difficiles mardi.

Les incendies de forêt et de maquis sont récurrents en Grèce l'été, notamment dans les zones vertes entourant la capitale. Les derniers feux les plus dévastateurs pour le pays étaient survenus en 2007 dans le Péloponnèse et sur l'île d'Evia, tuant 77 personnes et ravageant 250.000 hectares de forêts, maquis et cultures.
 
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