- Le profil de l'assaillant
L'assaillant, âgé de 45 ans, est né à Fort-de-France en 1974 et est porteur d'un handicap de surdité. Il s'était converti à l'islam, indique au
Figaro une source policière.
Il avait effectué 20 ans de service au service informatique de la DR-PP, indiquent au
Figaro plusieurs sources policières. «Employé de catégorie C» - niveau de responsabilité et de rémunération le plus bas de la fonction publique -, il était employé depuis 2003, a précisé le ministre de l'Intérieur lors du point presse devant la préfecture de police. La catégorie C de la fonction publique correspond aux fonctions d’exécution, nécessitant, pour certains métiers, des qualifications professionnelles spécialisées de type BEP/ CAP.
Selon nos informations, l'agresseur était par ailleurs marié à une femme elle aussi musulmane selon le voisinage, et elle aussi sourde et muette. Elle a donc été placée en garde à vue en fin d'après-midi.
«Cet homme est connu dans le service, au service informatique» et «n'a jamais présenté de difficultés comportementales» ni «le moindre signe d'alerte» a indiqué encore Christophe Castaner.
- Les réactions des autorités
Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, qui devait se rendre en Turquie, a repoussé son déplacement et s'est rendu sur les lieux. Il était accompagné du secrétaire d'État Laurent Nuñez. Le premier ministre Édouard Philippe est également sur place, indique l'AFP. Le président de la République Emmanuel Macron s'est également rendu sur les lieux du drame pour «témoigner son soutien et sa solidarité à l'ensemble des personnels de la préfecture de police», indique au
Figaro une source à l'Élysée. La maire de Paris Anne Hidalgo s'est également rapidement rendue sur place.
Lors du point presse devant la préfecture de police Christophe Castaner a parlé d'un événement d'une «gravité exceptionnelle» et a fait part de son soutien pour les victimes. Il a également eu une pensée pour «l'ensemble des policiers en France qui tous les jours traquent les criminels».
L'Assemblée nationale a observé un «moment de recueillement» debout en ouvrant sa séance de l'après-midi, afin de rendre hommage aux victimes de l'attaque. La garde des Sceaux Nicole Belloubet a pris la parole pour «assurer les victimes et leurs familles de toutes nos pensées» et «dire aux agents et aux fonctionnaires de la préfecture de police qu'ils peuvent être assurés en ces circonstances extrêmement traumatisantes, douloureuses et tragiques de notre soutien le plus total».
Cette agression a eu lieu au lendemain d'une "marche de la colère" des policiers, qui avait rassemblé 27.000 personnes le 2 octobre selon les organisateurs, sur fond de malaise de l'institution, de hausse des suicides et de réforme des retraites.
La station de métro «Cité» sur la ligne 4 est fermée. Le périmètre autour de la préfecture de police, située dans le centre historique de la capitale, était bouclé et les secours étaient sur place, ont constaté des journalistes de l'AFP. Une dizaine de voitures de pompiers étaient sur place.
En plein procès dit des «bonbonnes», à la cour d'Assises spéciale de Paris, située non loin de la préfecture de police, un message spécial a été diffusé : «Message important : une agression s'est produite à la préfecture de police. La situation est maîtrisée. Le secteur Cité reste sous surveillance.»