PROCES Huit personnes, dont six femmes, sont jugées dès ce lundi pour deux tentatives d’attentat, dont l’une dirigée contre un restaurant face à Notre-Dame de Paris
Ce matin de septembre, il est un peu plus de 3h30 lorsqu’une Peugeot 607 s’arrête en pleine voie devant un bar, face à la cathédrale Notre-Dame. Malgré l’heure avancée, une soixantaine de personnes sont encore attablées. Intrigué, le gérant averti la police qui découvre dans le véhicule six bonbonnes de gaz, toutes aspergées de gazole, ainsi qu’une cigarette à moitié consumée. Le dispositif, selon les experts, est redoutable, seul l’utilisation de gazole, moins inflammable que l’essence, l’a rendu inopérant. « L’explosion d’une seule des six bonbonnes de gaz aurait projeté des projectiles sur le plus de 100 mètres […] ce qui augurait d’un carnage », insiste les magistrats. Le jour même, deux suspectes, fichées S, sont identifiées : Inès Madani, 19 ans et Ornella Gilligmann, 29 ans.
« C’est une affaire d’émulation, d’interaction réciproque »
A en croire cette dernière, interpellée le lendemain des faits alors qu’elle prenait la fuite vers le sud de la France avec son mari et ses trois enfants, cet attentat raté prend ses origines dans un flirt sur Internet. A l’époque, Inès Madani a pris l’habitude de se faire passer pour un homme sur les réseaux sociaux, elle y séduit des femmes ayant embrassé l’idéologie djihadiste pour les pousser à partir en Syrie ou à commettre une attaque en France. Aux juges d’instruction, Ornella Gilligmann affirme avoir agi par amour pour cet « homme » qui a su « trouver les mots », persuadée que sa complice était la sœur de son promis. Elle précise néanmoins aux juges avoir tenté de saboter l’attentat, en remplaçant sciemment l’essence par le gazole.
Faux, rétorque Inès Madani : selon elle, l’idée de la voiture piégée lui a été soufflée par Ornella Gilligmann. « Ma cliente reconnaît sa part de responsabilité mais attend que chacun prenne la sienne », insiste son avocat, Me Laurent Pasquet-Marinacce. Il dément le rôle moteur qu’aurait pu jouer sa cliente, souvent présentée comme la « tête pensante » de ce dossier. « C’est une affaire d’émulation et d’interaction réciproque », balaie le conseil. Reste que contrairement à Ornella Gilligmann, le périple criminel de sa cliente se poursuit au-delà de l’attentat raté.
L’ombre de Rachid Kassim
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https://www.20minutes.fr/justice/26...vant-dame-paris-sept-femmes-homme-box-accuses
- Dans la nuit du 3 au 4 septembre 2016, une voiture remplie de six bonbonnes de gaz et aspergée de gazole a été déposée devant un restaurant bondé face à Notre-Dame de Paris.
- Le 8 septembre, trois femmes armées de couteau sont interpellées à Boussy-Saint-Antoine dans l’Essonne.
- Huit personnes, dont six femmes, sont jugées pour ces deux tentatives d’attentat.
Ce matin de septembre, il est un peu plus de 3h30 lorsqu’une Peugeot 607 s’arrête en pleine voie devant un bar, face à la cathédrale Notre-Dame. Malgré l’heure avancée, une soixantaine de personnes sont encore attablées. Intrigué, le gérant averti la police qui découvre dans le véhicule six bonbonnes de gaz, toutes aspergées de gazole, ainsi qu’une cigarette à moitié consumée. Le dispositif, selon les experts, est redoutable, seul l’utilisation de gazole, moins inflammable que l’essence, l’a rendu inopérant. « L’explosion d’une seule des six bonbonnes de gaz aurait projeté des projectiles sur le plus de 100 mètres […] ce qui augurait d’un carnage », insiste les magistrats. Le jour même, deux suspectes, fichées S, sont identifiées : Inès Madani, 19 ans et Ornella Gilligmann, 29 ans.
« C’est une affaire d’émulation, d’interaction réciproque »
A en croire cette dernière, interpellée le lendemain des faits alors qu’elle prenait la fuite vers le sud de la France avec son mari et ses trois enfants, cet attentat raté prend ses origines dans un flirt sur Internet. A l’époque, Inès Madani a pris l’habitude de se faire passer pour un homme sur les réseaux sociaux, elle y séduit des femmes ayant embrassé l’idéologie djihadiste pour les pousser à partir en Syrie ou à commettre une attaque en France. Aux juges d’instruction, Ornella Gilligmann affirme avoir agi par amour pour cet « homme » qui a su « trouver les mots », persuadée que sa complice était la sœur de son promis. Elle précise néanmoins aux juges avoir tenté de saboter l’attentat, en remplaçant sciemment l’essence par le gazole.
Faux, rétorque Inès Madani : selon elle, l’idée de la voiture piégée lui a été soufflée par Ornella Gilligmann. « Ma cliente reconnaît sa part de responsabilité mais attend que chacun prenne la sienne », insiste son avocat, Me Laurent Pasquet-Marinacce. Il dément le rôle moteur qu’aurait pu jouer sa cliente, souvent présentée comme la « tête pensante » de ce dossier. « C’est une affaire d’émulation et d’interaction réciproque », balaie le conseil. Reste que contrairement à Ornella Gilligmann, le périple criminel de sa cliente se poursuit au-delà de l’attentat raté.
L’ombre de Rachid Kassim
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https://www.20minutes.fr/justice/26...vant-dame-paris-sept-femmes-homme-box-accuses