Covid-19 : "On ne donnait aucune chance aux personnes âgées de s'en sortir", s'indigne une médecin d'Ehpad public
En pleine première vague de l'épidémie de Covid-19, au printemps, le gouvernement a autorisé le recours à des médicaments palliatifs habituellement interdits."Pièces à conviction" a recueilli des témoignages de soignants révoltés par cette décision.
En mars 2020, le
Covid-19 s'est abattu sur des maisons de retraite démunies face à la virulence de l'épidémie. Des personnes âgées sont mortes par centaines dans les Ehpad, souvent à cause d'une insuffisance respiratoire, parfois dans de grandes souffrances.
C'est pour atténuer ces souffrances que le 29 mars, le gouvernement a autorisé par décret le recours à des médicaments de soins palliatifs. Parmi eux, le Rivotril et le Midazolam, habituellement interdits en médecine de ville et dans les Ehpad. Cette décision a parfois été très mal vécue par le personnel soignant.
C'est le cas à Buzançais, dans l'Indre, où l'Ehpad public Saint-Roch a accepté d'ouvrir ses portes à une équipe de "Pièces à conviction". En six semaines, l'établissement a perdu vingt de ses résidents. Ici, deux malades en fin de vie ont reçu des injections de Midazolam. Leurs familles en ont été averties. Mais plutôt que d'abréger leurs souffrances, les soignants auraient préféré pouvoir mieux prendre soin des personnes âgées atteintes du Covid-19.
"Quand on a reçu ces directives, ça nous a choqués"
"Quand on a reçu ces directives, ça nous a choqués, témoigne Sandra Rotureau, cadre de santé,
de se dire que là, on ne donnait aucune chance aux personnes âgées de s'en sortir. Quand une personne âgée n'est pas hospitalisée [
par manque de lits]
et qu'ensuite, ce qu'on lui propose, c'est une sédation dès l'instant qu'elle va présenter une détresse respiratoire... ma première réaction, se rappelle-t-elle,
ça a été : on nous demande de faire une euthanasie passive auprès de nos résidents."
Ailleurs qu'à Buzançais, une médecin d'Ehpad public partage, à visage caché,
"un sentiment d'horreur". Alors qu'elle n'a
"pas le droit de prescrire quelque chose qui pourrait soigner les personnes si elles étaient atteintes", elle est
"autorisée à les faire partir... en douceur".
"On a abrégé les souffrances des gens. Moi, j'appelle ça l'euthanasie, poursuit-elle, extrêmement choquée.
Qu'on ait osé nous demander de piquer nos patients pour les faire partir plus vite, c'est insupportable."
En mars 2020, le
Covid-19 s'est abattu sur des maisons de retraite démunies face à la virulence de l'épidémie. Des personnes âgées sont mortes par centaines dans les Ehpad, souvent à cause d'une insuffisance respiratoire, parfois dans de grandes souffrances.
C'est pour atténuer ces souffrances que le 29 mars, le gouvernement a autorisé par décret le recours à des médicaments de soins palliatifs. Parmi eux, le Rivotril et le Midazolam, habituellement interdits en médecine de ville et dans les Ehpad. Cette décision a parfois été très mal vécue par le personnel soignant.
C'est le cas à Buzançais, dans l'Indre, où l'Ehpad public Saint-Roch a accepté d'ouvrir ses portes à une équipe de "Pièces à conviction". En six semaines, l'établissement a perdu vingt de ses résidents. Ici, deux malades en fin de vie ont reçu des injections de Midazolam. Leurs familles en ont été averties. Mais plutôt que d'abréger leurs souffrances, les soignants auraient préféré pouvoir mieux prendre soin des personnes âgées atteintes du Covid-19.
"Quand on a reçu ces directives, ça nous a choqués"
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En pleine première vague de l'épidémie de Covid-19, au printemps 2020, le gouvernement a autorisé le recours à des médicaments palliatifs habituellement interdits."Pièces à conviction" a recueilli des témoignages de soignants révoltés par cette décision.
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