Avocats : vers un examen plus sélectif

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la rose et le réséda
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Avocats : vers un examen plus sélectif

Les prétendants au titre d’avocat sont chaque année plus nombreux, les reçus aussi.
Mais il n’y aurait pas de travail pour tous…
Pour limiter les désillusions, le Barreau de Paris envisage une réforme de l’examen donnant accès à la profession.


Les jeunes avocats fraîchement diplômés étaient 1050 à s’inscrire au Barreau de Paris en 2002,
et 1532 en 2012, soit près de 50% d’augmentation en 10 ans.
Dans les facultés de droit, la majorité des étudiants se destinent à l’avocature, pensant pour beaucoup s’assurer
ainsi un avenir confortable.

La réalité se révèle différente. Tous ne trouvent pas les collaborations ou clients attendus, et les rémunérations
peinent à suivre.
Les jeunes avocats se sentent parfois floués: «Certains viennent nous trouver et nous reprochent de les avoir laissé
accéder à une profession où ils ne trouvent pas les débouchés espérés» explique Christiane Féral-Schuhl, bâtonnier de Paris.
A la tête du Barreau parisien depuis janvier 2012, elle avait déjà affirmé l’année dernière la nécessité d’agir pour limiter
le nombre d’avocats .
Une grande première dans un milieu où est d’habitude mis en avant le caractère libéral de la profession, interdisant toute régulation.

Organiser une épreuve nationale

De cette réflexion est né un rapport sur la réforme des conditions d’accès à la proposition d’avocat,
étude dirigée par Kami Haeri, avocat spécialisé en contentieux des affaires et membre du conseil
de l’ordre.
L’idée:
mieux sélectionner les futurs avocats, pour garantir aux nouveaux entrants et professionnels installés
des conditions d’exercices plus favorables. Parmi ces propositions, deux grands changements sont à
noter. L’organisation d’un examen national est évoquée.
Pour le moment, si les mêmes épreuves sont à passer dans chaque établissement, les sujets sont eux
variables d’un Institut d’Études Judiciaires (IEJ) à l’autre.
En organisant une épreuve nationale, l’objectif est d’harmoniser les conditions d’exigence, pour
le moment «variables d’une université à l’autre» comme l’explique Kami Haeri.
Autre nouveauté: le Barreau de Paris aimerait que l’examen soit organisé non plus par les universités,
dont dépendent les IEJ, mais par le Barreau lui même.
«Nous n’avons pour le moment aucun contrôle sur les étudiants qui entrent à l’école de formation
du Barreau et que nous devons ensuite préparer à l’exercice de leur future profession» détaille le bâtonnier.

Hors la sélection a véritablement lieu à l’entrée de la formation, et non à la sortie, l’examen final n’étant
qu’une «formalité» comme l’explique Kami Haeri.
Plus de 200.000 étudiants inscrits en Droit cette année à travers la France

A ces changements s’ajoutent la limitation du nombre du passage de l’examen d’entrée
au Centre Régional de Formation Professionnelle des Avocats (CRFPA)
à deux tentatives au lieu de trois actuellement,
le passage de la barrière d’admission de 10/20 à 12/20,
l’instauration d’une note éliminatoire au grand oral
et la suppression de l’épreuve de spécialisation.

Si ce n’est jamais clairement écrit, l’objectif est bel et bien de limiter le nombre de nouveaux accédants
à la profession.

Simple proposition pour le moment, ce rapport devrait être étudié par le Conseil National des Barreaux
en janvier prochain.
Le CNB avait par ailleurs déjà évoqué l’idée de proposer les mêmes sujets d’épreuves écrites dans
tous les centres d’examen.

Si le Barreau de Paris fait face à une affluence considérable, il n’est pas le seul, et l’augmentation
des effectifs, bien que plus limitée, se confirme en province.

D’autant plus que cette année le nombre d’étudiants inscrits en filière «droit» à travers la France
a dépassé pour la première fois les 200.000.

le figaro



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