Baisse des allocations familiales : 15 % des Français concernés

Face à la fronde anti-mariage gay, il est urgent d'attendre sur le front des allocations familiales. C'est en substance le message qu'on livre à l'Elysée depuis quelques jours. Initialement, le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, devait faire ses premières annonces sur ce sujet explosif avant la fin avril. Mais désormais, "on temporise à cause du mariage pour tous. Une chose après l'autre", explique-t-on dans l'entourage du président de la République. François Hollande ne veut pas froisser un peu plus la droite familialiste, déjà en émoi dans le cadre de la mobilisation de la "Manif pour tous".

A Matignon, on évoque des annonces éventuelles début mai, tout en restant très évasif. "Cette affaire n'est pas tranchée puisque je dois dans les prochaines semaines me rendre devant le Haut Conseil de la famille, où tous les partenaires autour de la table pourront en débattre avec moi", a expliqué le premier ministre sur France Inter, mercredi 17 avril. "De toute manière, notre objectif est le budget de la Sécu pour 2014", glisse un conseiller. Comme le texte ne doit pas être présenté avant fin septembre, cela laisse du temps.

Reste que le cadre de l'exercice est désormais fixé : le gouvernement veut faire un milliard d'économies dès 2014 sur 2,2 milliards à trouver, comme il l'explique dans le programme de stabilité présenté mercredi en conseil des ministres. Ce milliard correspondrait au scénario 4 du rapport Fragonard, qui a été remis à Jean-Marc Ayrault début avril et qui sert de base aux réflexions de l'exécutif. Les allocations familiales commenceraient à diminuer à partir de 5 072 euros de revenus pour un couple avec deux enfants pour atteindre leur plancher (un quart du montant actuel, soit 32 euros) au-delà de 7 101 euros de revenus. Pour une famille avec trois enfants, le premier seuil se situerait à 5 847 euros, le second à 7 876 euros.


NE PAS "MORDRE" SUR LES CLASSES MOYENNES

Un tel scénario "est sur la table, mais pas encore calé", tempère un conseiller. Mais le premier ministre a confirmé sur France Inter "qu'autour de 15 % des gens seront concernés" par la baisse des allocations. Or le scénario 4 prévoit précisément que 17 % des bénéficiaires actuels d'allocations familiales soient perdants. Le rapport Fragonard estime qu'un perdant sur deux, soit 374 000 familles, se trouverait dans les 10 % des Français les plus riches, avec une perte moyenne annuelle qui atteindrait pour eux 1 670 euros. Pour faire partie des 10 % les plus riches, une famille de deux enfants doit gagner plus de 7 600 euros par mois.

Bertrand Fragonard estime toutefois dans son rapport que 380 000 familles, qui se situent entre les 30 % et les 10 % des Français les plus riches, seraient aussi touchées par son scénario 4, ce qui pourrait clairement "mordre" sur les classes moyennes. Or l'objectif du gouvernement "est de préserver les classes populaires et les classes moyennes", martèle-t-on au ministère des affaires sociales.

SUPPRESSION DE LA PRIME À LA NAISSANCE ?

Pour compléter l'exercice, une autre piste est sur la table : celle de la baisse, voire de la suppression de la prime à la naissance à partir du deuxième enfant. Cette prime, versée au septième mois de grossesse, atteint 912 euros et est versée dans des conditions assez généreuses, puisque 85 % des naissances donnent lieu à

http://www.lemonde.fr/societe/artic...s-15-des-francais-concernes_3161046_3224.html
 
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