Banditisme corse: l'ex magistrate d'Agen Hélène Gerhards va être remise en liberté

Des pots de vin pour sortir ?
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L'ex magistrate d'Agen (Lot-et-Garonne) Hélène Gerhards, mise en examen et écrouée dans une enquête pour ses liens supposés avec le banditisme corse, va pouvoir sortir de détention provisoire, a ordonné mercredi 17 avril la Cour d'appel d'Aix-en-Provence.
"La Cour infirme la décision du juge des libertés et de la détention et ordonne la remise en liberté sous contrôle judiciaire de Mme Gerhards avec notamment l'interdiction de rentrer en contact avec tous les protagonistes de l'affaire, l'interdiction d'exercer la profession de magistrate d'ordre judiciaire et l'interdiction de se rendre" en Corse, a expliqué Laurent Becuywe, président de la chambre de l'instruction de la Cour d'appel d'Aix-en-Provence.

"Trahi aucun serment"​

"Je n'ai commis aucun crime et n'ai jamais pactisé avec le grand banditisme!", s'est défendue mardi devant la chambre de l'instruction de la Cour d'appel d'Aix-en-Provence celle qui fut présidente jusqu'en janvier 2023 de la cour d'assises du Lot-et-Garonne, assurant "n'avoir trahi aucun serment".
C'est la première fois qu'elle s'exprimait depuis sa mise en examen pour 11 chefs d'inculpation, dont détournement de fonds publics et faux en écriture publique par un dépositaire de l'autorité publique, et son placement en détention provisoire le 5 avril, des décisions exceptionnelles concernant un magistrat.

Point de départ de cette affaire: l'interception par la police d'une discussion téléphonique entre personnalités corses connues pour leur lien avec le grand banditisme, dont Johann Carta, lors de laquelle l'un d'eux parlera de sa proximité avec la juge d'instruction.
Cette discussion concerne notamment des travaux effectués dans la villa de 320 m2 avec vue sur mer au sud d'Ajaccio appartenant à Hélène Gerhards et à son ancien compagnon, un ex-gendarme, qui n'auraient pas été entièrement facturés.
Achetée 600.000 euros en 2011, la villa en vaudra plus de 2 millions en 2022 lors de sa mise en vente. "Comment cette villa peut-elle arriver à une telle valorisation" et "avec seulement 15.000 euros de factures retrouvées", a questionné l'avocat général.
Les enquêteurs, qui investiguent sur l'affaire depuis octobre 2020, soupçonnent la magistrate d'avoir en échange "rendu des services", notamment des informations sur des procédures judiciaires en cours et des conseils juridiques.
BFMTV.com
 
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