Belgique : Cheikh Abou Chayma jugé pour tortures

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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Cheikh Abou Chayma jugé pour tortures(09/05/2012)

Un procès pour exorcisme mortel s’ouvre ce matin aux assises de Bruxelles avec la formation du jury

BRUXELLES Depuis la mort de la jeune Bruxelloise qu’on juge à partir d’aujourd’hui aux assises de Bruxelles, Aznagui, très loin d’avoir mis fin à ses activités, fait au contraire des prêches sur YouTube.

Des prêches qu’ils sont des milliers à regarder et où il apparaît barbu, sous le nom de Cheikh Abou Chayma.

Depuis et malgré la mort en 2004 de Latifa Hachmi qui avait 24 ans, Aznagui ouvre des centres culturels pour… jeunes musulmans, comme Le Jardin des Jeunes à Bruxelles, et les mosquées se l’arrachent en Belgique, en France et aux Pays-Bas.

Depuis la mort de Latifa, Aznagui qui comparaît ce matin devant la cour d’assises, déclare qu’il a pris une dimension internationale, une dimension qu’il ne possédait pas.

Abou Chayma, c’est lui. Abou Chayma est Abdelkrim Aznagui né le 1er mars 1952 à Al Hoceima au Maroc, que les jurés devront juger pour sa responsabilité présumée dans la mort le 5 août 2004 à Schaerbeek d’une jeune femme qu’il exorcisait parce qu’elle ne pouvait avoir d’enfants, et donc qu’elle avait le démon en elle.

Aznagui répond d’avoir “soumis Latifa Hachmi à la torture, en l’occurrence un traitement inhumain délibéré qui provoque une douleur aiguë ou de très graves et cruelles souffrances physiques ou mentales, en causant la mort sans intention de la donner”.

On lira par ailleurs le calvaire subi pendant deux mois par la victime.

Interrogé par la police, cet homme a reconnu qu’il était en fait totalement autodidacte.

Cet homme que l’on voit sur YouTube interpréter le Coran sur des thèmes aussi variés que : le mariage, la femme et son rôle dans la société, le sexe, l’intégrisme, le ramadan et le djihad, a reconnu qu’il n’avait suivi et ne possédait aucune formation religieuse spécifique.

À l’étude de ses prêches, les psychiatres judiciaires parlent d’un “discours pseudo-religieux pauvre”. Et s’agissant des exorcismes qui avaient du succès dans la communauté, de “l’expression d’une barbarie moyenâgeuse” , ou encore de “sadisme”.

Cet homme de 60 ans père de sept enfants est au chômage depuis 1990. Mais il a du charisme et les vidéos sur YouTube le montrent : son pouvoir fonctionne !

Selon les psys, il domine “en effet un public en désarroi cherchant des réponses simples aux questions sur la vie, la mort, la douleur, la souffrance morale”.

Au décès de Latifa, la famille avait dénoncé l’absence de réaction de l’Exécutif des musulmans de Belgique.

À l’époque, Aznagui s’appelait Aznagui, son audience était bruxelloise et ce fut en effet le grand silence au sujet du drame.

Depuis lors, Aznagui se fait appeler Cheikh Abou Chayma et prêche sur YouTube. Tout le monde n’est pas dupe. On trouve un site intitulé : Le Bêtisier d’Abou Chayma. Des avis préviennent : “N’écoutez pas ce criminel. Il a tué une sœur” (= une musulmane : Latifa, NdlR).

Pour autant, Cheikh Abou Chaïma se fait inviter dans les mosquées aux Pays-Bas et dans le nord de la France.

Aujourd’hui, première audience du procès avec la constitution du jury. La juge Karin Gérard préside. La suite aura lieu lundi prochain avec l’interrogatoire des accusés, six au total.




Gilbert Dupont

http://www.dhnet.be/infos/faits-divers/article/394386/cheikh-abou-chayma-juge-pour-tortures.html
 

Drianke

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Latifa allergique au Coran(15/05/2012)


BRUXELLES Les plaidoiries de la défense, en vue d’obtenir un acquittement technique des six accusés du procès de l’exorcisme mortel, un drame survenu en 2004, ont occupé une grande partie de l’audience hier aux assises de Bruxelles.

Mais en vain (lire ci-dessous). Ensuite, est venue la lecture fastidieuse des 88 pages de l’acte d’accusation. Enfin, l’interrogatoire des accusés a pu commencer mais très partiellement seulement.

Mourad Mazouj, 34 ans, était l’époux de Latifa Hachmi décédée à 23 ans, après de longues séances d’exorcisme destinées à lui arracher le diable qui aurait habité son corps et qui l’aurait empêchée d’enfanter.

Mazouj a connu la victime au Maroc quand ils étaient encore adolescents. Selon lui, le mariage n’a pas été arrangé. En 2008, quatre ans après le drame, il s’est remarié et il est père de trois enfants. La présidente de la cour, Karin Gerard, a également entamé l’interrogatoire du deuxième accusé, Xavier Meert, converti à l’islam dans le courant des années ’90. Lorsque la juge lui a demandé s’il se considérait comme un exorciste, il a répondu par la négative.

Il a précisé que, dix jours avant le décès, il a commencé à s’occuper de Latifa, non pas pour son infécondité mais “parce qu’elle n’était pas bien dans sa peau” .

La présidente lui a cependant rappelé qu’en cours d’instruction, il avait déclaré que la jeune femme était “atteinte du sort de l’infertilité” … Meert n’a pas répondu. Il a expliqué qu’il a fait passer un test à la victime pour voir comment elle réagissait au Coran. “Quand je le récitais, elle se tortillait dans tous les sens. J’ai compris qu’elle avait un problème” , a insisté le trentenaire.

Quant aux circonstances du crime, elles seront évoquées en détail, à partir de ce matin.

La cour a encore interrogé Jamila Z., 44 ans. Elle a dit avoir été traitée par Abdelkrim Aznagui, dit Cheikh Abou Chayma, présenté généralement comme celui qui a dirigé les séances d’exorcisme.

Selon la troisième accusée, Aznagui serait intervenu pour que son mari ne la quitte pas. Elle devait boire de l’eau dans laquelle il avait trempé son doigt…


Jean-Pierre De Staercke

http://www.dhnet.be/infos/faits-divers/article/395022/latifa-allergique-au-coran.html
 
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