Belgique : le roi, sa maîtresse et sa fille

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L'ancienne maîtresse d'Albert II règle ses comptes avec l'ancien monarque et éclabousse toute la famille royale. Indigne, selon Daniel Salvatore Schiffer.


La Belgique est, depuis quelques semaines, en émoi, pour le meilleur et surtout pour le pire, non en ce qui concerne sa victorieuse équipe de football désormais sur le chemin du mondial brésilien, mais sa monarchie. Le meilleur, aux yeux des royalistes, c'est l'accession au trône, le 21 juillet dernier, date anniversaire de la fête nationale belge, de Philippe, après que son père, Albert II, a abdiqué, formellement, le même jour.

Le pire, aux yeux des royalistes toujours, mais aussi maintenant au regard de la population belge dans son ensemble, toutes tendances confondues, c'est cette pathétique saga, dont le mauvais goût n'a d'égal que la vulgarité, à laquelle se livrent actuellement, sans pudeur ni réserve, via une surenchère médiatique digne de la télé-réalité la plus glauque, l'ancienne maîtresse de ce même roi Albert II, la baronne Sybille de Sélys Longchamps, et sa fille, Delphine Boël, âgée de quarante-cinq ans, dont ce même roi serait le père biologique, ainsi qu'il le reconnut d'ailleurs lui-même implicitement lors de son discours de Noël du 24 décembre 1999.

Cette sordide affaire familiale et donc privée, qui n'intéresserait personne si l'un de ses malheureux protagonistes n'était justement cet ancien roi des Belges, a commencé à prendre une rare ampleur médiatique, au pays du surréalisme, lorsque Delphine Boël a introduit officiellement, au début de cet été, une action en justice demandant à pouvoir prélever sur les membres de la famille royale l'ADN nécessaire à prouver qu'elle est bel et bien la fille légitime, même si conçue en dehors des lois du mariage, d'Albert II ! La très grande majorité des Belges, y compris ma modeste personne, approuvait, du reste, cette démarche de la part d'une jeune femme qui s'était vu exclure a priori, aussi arbitrairement qu'irrationnellement, sans explication aucune, sinon celle d'une obscure et hypothétique raison d'État, de tout lien parental par cette famille royale qui s'obstinait ainsi, contre l'évidence des faits, contre toute compassion humaine même, à ne pas vouloir entendre parler d'elle. À Delphine Boël, donc, allait alors tout notre soutien moral !

Davantage : cette même population belge s'était alors résolument rangée du côté de sa mère, Sybille de Sélys Longchamps, lorsque celle-ci, qui s'était montrée jusque-là d'une exemplaire discrétion sur cet épineux dossier politique mais douloureux sujet psychologique, sortit soudain de son silence pour défendre publiquement, dans un entretien qu'elle accorda le samedi 22 juin 2013 au quotidien

Une sordide télé-réalité


Mais, surtout, c'est un bien autre visage, nettement moins glorieux et franchement plus suspect, que la mère de Delphine Boël, la baronne Sybille de Sélys Longchamps, femme que l'on pensait plus digne et équilibrée, a donné d'elle-même, lors du nouvel et long entretien, diffusé ce mercredi 4 septembre 2013, qu'elle vient d'accorder à RTL-TVI, l'une des deux grandes chaînes (avec la RTBF) de la télévision belge de langue française. Car, qu'y a-t-on alors vraiment vu, par-delà son apparente bienséance et ses airs de sainte nitouche, sinon une femme à la rancune manifestement tenace envers son ancien mari, le pauvre Jacques Boël, qui passe désormais aux yeux de tous pour "le cocu magnifique" et sur qui elle déversa alors, citant devant les caméras de supposées paroles de sa propre fille, son fiel : Delphine, lorsqu'elle apprit que son vrai géniteur était celui qui n'était encore alors que le prince Albert, aurait été soulagée, aux dires de sa mère, de savoir qu'elle n'aurait ainsi ni le "mauvais caractère" ni le "long nez" de son père légal. On appréciera l'élégance des propos tout autant que la profondeur de la pensée !

La très perfide baronne ne s'arrêta cependant pas en si bon chemin. Non, car, sortant alors là totalement de son rôle - celui de ne s'en tenir qu'à son ancienne relation amoureuse avec le roi -, elle se permit alors d'entrer, s'immisçant carrément là dans ce qui ne la concernait en rien, dans les sentiments les plus intimes, les plus secrets et les plus sacrés à la fois, d'Albert II et de la reine Paola à l'égard de leurs trois enfants. Ainsi, la reine Paola, à ses dires toujours, aurait été, citant cette fois les prétendues paroles d'Albert II en personne (car la baronne de Sélys Longchamps aime apparemment s'arroger le droit de parler au nom des autres), une mère "épouvantable", une "Italienne" frisant l'hystérie, préférant son fils cadet Laurent à sa fille Astrid et, surtout, à son fils aîné, Philippe, aujourd'hui roi des Belges donc : un roi qui, s'il a certes fait bien des progrès en tant qu'adulte, reconnut cette experte ès psychanalyse à bon marché, était néanmoins "autiste" lorsqu'il était enfant et même adolescent.


Le nouveau roi appréciera ce beau portrait de lui, et les Belges, par la même occasion, de leur souverain !

La chanson de la mal-aimée
Mais le plus odieux et irrespectueux des tableaux, en ce fameux entretien diffusé mercredi dernier sur les antennes de RTL-TVI, c'est assurément à sa propre mère que l'inénarrable baronne de Sélys Longchamps, devenue à présent aussi intarissable qu'elle avait été muette par le passé, le réserva : elle s'y vanta carrément là de n'avoir jamais parlé à sa mère - "pas un seul mot", insista-t-elle presque triomphante, les lèvres pincées et le regard droit - jusqu'à ses douze ans, c'est-à-dire jusqu'à la mort de cette même mère, laquelle, on s'en sera douté, ne l'"aimait pas", eut-elle l'impudence de renchérir. Cette mère doit, elle, se retourner dans sa tombe, d'autant qu'elle n'est même plus là pour se défendre face à cette fille qui la conspue ainsi, nantie de ce faux air d'éternelle victime, devant tout le monde ! Si bien que, face à la gravité, sinon l'ignominie, de tels propos, dont je préfère cependant penser qu'ils sont dus aux dégâts causés par une réelle souffrance humaine plus que par une certaine bassesse morale, il ne me vient plus à l'esprit, en guise de réponse, que ces mots : Madame Sybille de Sélys Longchamps, si vous étiez à ce point droit dans vos bottes et si vous saviez dès le départ la vérité concernant la paternité de votre fille (car tel est bien le titre même de cette désormais tristement célèbre interview : "la vérité d'une mère"), pourquoi avoir alors trompé aussi longtemps et sciemment, par je ne sais quel absurde et vil calcul, votre ancien mari, Jacques Boël, en lui faisant croire qu'il était le père de votre fille, Delphine ?

Conclusion ? Certes, ce déni paternel d'Albert II, ancien roi des Belges, ne lui fait-il guère honneur sur le plan humain, mais ce comportement de son ancienne maîtresse, la baronne Sybille de Sélys Longchamps, qui se dit si mal aimée, ne s'avère pas moins indigne, comme toute cette triste et parfois honteuse histoire, au niveau moral. Les Belges ne méritent pas qu'on leur inflige un tel spectacle, dont la consternante médiocrité ne grandit certes personne. Elle est même, aux yeux éberlués de tout un peuple, le plus patent des contre-exemples : à ne pas suivre !

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