Les personnes bénéficiaires de la zakâh (ibn juzayy et al abî al azharî)

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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Allâh (qu’Il soit exalté) dit :

" Les aumônes sont destinées aux pauvres, aux nécessiteux, à ceux qui sont chargés de la collecter, à ceux dont les cœurs sont à gagner, au rachat des captifs, aux insolvables, à ceux qui se consacrent à la cause d'Allâh et aux voyageurs. C'est là une obligation provenant d'Allâh, et Allâh est Omniscient et Sage. " [Sourate 9 - Verset 60].

Le Shaykh Abû 'Abdi Llâh Ibn Juzayy Al Kalbî Al Gharanâtî Al Mâlikî (qu'Allâh lui fasse miséricorde) expliqua ce verset en disant :

" " Les aumônes sont destinées aux pauvres... ": ce verset ordonne une distribution bien précise de la zakâh, et cette zakâh est exclusive à ces huit catégories. Il est interdit de verser quoi que ce soit [de la zakâh] à toute autre catégorie de personnes. Selon l'école malikite, la zakâh doit être répartie pour chacune des catégories, ceci en fonction de l'appréciation de la règle mentionnée [à travers ce verset]. Il est tout à fait possible de donner à certains plutôt qu'à d'autres. Selon l'école shafi'ite, elle doit être divisée en part égale entre chacune des catégories.

Les savants divergent sur le fait de savoir si le pauvre (al faqîr) en a plus besoin que le nécessiteux (al miskîn), ou bien l'inverse. On a dit qu'ils sont égaux. Il est dit aussi que les pauvres sont ceux qui ne demandent rien à personne et dont l'état [de pauvreté] est connue, tandis que les nécessiteux ne sont pas comme ça [car leur détresse économique n'est pas forcément permanente ou connue du fait de sa possible soudaineté].

" A ceux qui sont chargés de la collecte ", ceux qui la prélèvent auprès de ceux qui sont chargés de la payer et qui la répartissent.


" A ceux dont les cœurs sont à gagner "
, c'est-à-dire les mécréants à qui cela est donné afin de les encourager à devenir musulmans. Il est dit aussi [que cela doit être donné] aux (récents) musulmans afin de fortifier leur attachement à la foi. Ceci dit, il y a une divergence concernant cette catégorie, à savoir si elle est systématiquement prise en compte [pour le versement de la zakâh] ou si on la délaisse si cela ne s'avère pas nécessaire.

" Au rachat des captifs ", c'est-à-dire pour des esclaves achetés pour être remis en liberté.


" Aux insolvables ", c'est-à-dire ceux qui ont des dettes. Il est par contre impératif que l'origine de sa dette ne soit pas à cause d'une affaire corrompue ou du gaspillage.

" A ceux qui se consacrent à la cause d'Allâh ", c'est-à-dire le jihâd. De l'argent est ainsi prélevé et donné pour les combattants, et à partir de là le matériel de guerre est acheté. Il y a une divergence sur la permission ou non de la dépenser pour bâtir des forts ou encore construire des navires.

" Et aux voyageurs ", c'est-à-dire aux voyageurs dans le besoins.

" C'est là une obligation ", c'est-à-dire un droit bien défini. " [At Tas-hîl li 'Ulûm Il Qur°ân].


Et le Shaykh Sâlih Al Âbî Al Azharî Al Mâlikî (qu'Allâh lui fasse miséricorde) a dit aussi dans son explication de la Muqaddimat Ul 'Izziyyah :

" La zakâh ne doit être versée qu'au profit des pauvres, à savoir ceux établis comme bénéficiaires ou ayant-droits de la zakâh. Elle peut être versée au profit de quelqu'un qui possède le minimum de bien imposable, mais qui ne lui suffit pas pour subvenir à ses besoins durant l'année. Ceci étant, les nécessiteux sont prioritaires. L'un ou l'autre doivent être de condition libre et musulmans [pour recevoir la zakâh]. Et il n'y a pas de mal à la verser à des proches parents qui ne sont pas légalement sous sa charge. La femme a le droit de la verser au profit de son époux pauvre, tandis que le mari n'a pas le droit de la verset au profit de son épouse. "

Et Allâh sait mieux ce qu’il en est.
 
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