« on a besoin des plantes à un point qu'on n'imagine pas » - francis hallé, botaniste

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« Je suis absolument persuadé que nous dépendons des plantes pour notre survie », dit Francis Hallé, botaniste et spécialiste des forêts tropicales. Le scientifique de renommée internationale, qui est de passage à Montréal, déplore le peu d'égards qu'ont les populations de la planète pour les végétaux. « N'importe quel idiot avec une tronçonneuse est capable d'abattre un être vivant qui a 3000 ans », se désole-t-il.


« Les forêts, bientôt, il n’y en aura plus. Je ne suis pas fondamentalement pessimiste, mais dans ce domaine-là, je n’ai pas beaucoup de raisons d’être optimiste », constate le grand défenseur de la nature, qui trouve regrettable la déforestation constante de la planète.

Je n’imagine pas une exaction écologique pire que celle qu’on a faite. […] Quand j’étais un jeune chercheur, il y avait des forêts primaires dans toutes les régions tropicales. Ç'aurait paru insensé de prétendre que tout ça allait disparaître dans la durée d’une vie humaine. Et pourtant, c’est ce qu’on observe.
Francis Hallé, botaniste

Celui qui étudie depuis 50 ans les forêts tropicales et leur « feu d’artifice de biodiversité » lance un cri d’alarme. « S’il n’y avait pas de plantes, nous n’existerions pas. […] On ne pourrait pas vivre sans la photosynthèse. Je commence à comprendre comment est l’être humain : il ne se réveille que quand le drame est là. […] Le jour où l'on aura du mal à respirer, là, ça va commercer à intéresser les gens », dit-il. Et ce jour arrive à grands pas, prévient le botaniste.


L’homme de 80 ans, qui a inventé le Radeau des cimes, un appareil qui permet aux scientifiques de grimper au-dessus du couvert végétal afin d’observer la canopée, ne s’explique pas que la population et les dirigeants ne manifestent aucun intérêt pour la déforestation et la préservation des arbres partout sur la planète, particulièrement ceux de la région équatoriale.

La plupart de mes contemporains ne les voient pas, tout simplement. […] Si j’arrivais à faire venir là-haut ceux qui tiennent entre leurs mains l’avenir de ces régions-là, je pense qu’ils n’oseraient plus couper la forêt, mais ils ne viennent pas. […] Ils sont beaucoup trop occupés pour s’occuper de choses "futiles".
Francis Hallé, botaniste

Plus que jamais, il est important de s’intéresser aux plantes et aux arbres, plaide Francis Hallé. Il en va de la survie de l’humanité.

La bande-annonce du documentaire Il était une forêt, sorti en 2013 :



 
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