Affirmant ne rien regretter de ses méfaits durant la Bataille dAlger
mercredi 17 octobre 2007.
Cest un aveu honteux que vient de faire lex tortionnaire de larmée coloniale française en Algérie, le colonel Marcel Bigeard, qui sévissait sous les ordres du général Massu, à propos de ses méfaits durant la Bataille dAlger.
Je ne regrette rien ! Nous avons fait face à une situation impossible », a-t-il en effet asséné, toute honte bue, hier, dans un entretien accordé au quotidien suisse « La Liberté ». Marcel Bigeard, chargé de conduire, sous les ordres de Massu, la Bataille dAlger (1957), lorsquil était colonel, a reconnu dabord que le chef du réseau algérois du FLN (Front de libération nationale), le chahid Larbi Ben MHidi a été exécuté. Un aveu supplémentaire qui tranche avec la farfelue version officielle de la France coloniale qui veut que Ben MHidi se soit « suicidé », aveu qui sajoute dailleurs à celui du sinistre général Aussaresses qui, dans un entretien au journal Le Monde en 2001, avait raconté dans le menu détail lexécution par pendaison de Ben MHidi qui avait refusé de parler sous la torture ».
Marcel Bigeard apparaîtra sous les habits dun saint soutenant, même, que le héros Ben Mhidi était devenu son « ami » sic. « Après lavoir arrêté et interrogé durant huit jours, on lui a présenté les armes quand il a quitté mon poste de commandement.
Jen avais fait un ami. Je lui ai dit : « Si jétais Algérien, jaurais agi comme vous. Mais je suis Français, para, et le gouvernement ma chargé de vous arrêter », raconte Bigeard au journaliste de La Liberté. Mieux encore, lex-barbouze dira : « Moi, jétais prêt à organiser un truc avec lui pour éviter de faire verser plus de sang.
Il aurait sûrement accepté parce quen fait, il voulait vivre libre. On aurait pu sentendre. » Mais il ne nie pas que « le gouvernement français a ordonné la disparition de Ben Mhidi ». Et comme pour sen laver les mains, Marcel Bigeard ajoute : « Mes prisonniers étaient vivants quand ils quittaient mon quartier général. Et jai toujours trouvé dégueulasse de les tuer. Mais cétait la guerre et on devait trouver les bombes qui tuaient des civils. » Que pense-t-il du général Aussaresses ? « Aussaresses était un gars sans scrupule. Il était payé pour cela. Mais cest aussi un c.... Il aurait dû se taire. (...) Moi, tuer un type sans arme, comme Aussaresses, je ne pouvais pas. Lui, il pouvait. »
La torture ? Marcel Bigeard, 90 ans, naime pas visiblement ce mot. « Vous voulez parler de torture. Cest un mot que je déteste (...) Evitez ce mot-là ! » a-t-il lancé aux journalistes qui linterrogeaient. Pour lui, il sagissait plutôt « dinterrogatoires musclés ». Marcel Bigeard se trahit tout de suite après en ajoutant : « Vous savez, nous avions affaire à des ennemis motivés, des fellagas, et les interrogatoires musclés, cétait un moyen de récolter des infos. Mais ces interrogatoires étaient très rares et surtout je ny participais pas. Je naimais pas ça.
Pour moi, la gégène était le dernier truc à utiliser. » Or, à la différence du général Massu qui, lui au moins, a regretté lusage de la torture, Marcel Bigeard qui tente de se dédouaner na aucun remords : « Non je ne regrette rien, nous avons fait face à une situation impossible », sest-il justifié. Comme quoi, tous les moyens semblent bons aux yeux de cet ancien tortionnaire de larmée française qui refuse de libérer sa conscience de ses crimes contre lhumanité.
Amine Makri La Voix de LOranie
mercredi 17 octobre 2007.
Cest un aveu honteux que vient de faire lex tortionnaire de larmée coloniale française en Algérie, le colonel Marcel Bigeard, qui sévissait sous les ordres du général Massu, à propos de ses méfaits durant la Bataille dAlger.
Je ne regrette rien ! Nous avons fait face à une situation impossible », a-t-il en effet asséné, toute honte bue, hier, dans un entretien accordé au quotidien suisse « La Liberté ». Marcel Bigeard, chargé de conduire, sous les ordres de Massu, la Bataille dAlger (1957), lorsquil était colonel, a reconnu dabord que le chef du réseau algérois du FLN (Front de libération nationale), le chahid Larbi Ben MHidi a été exécuté. Un aveu supplémentaire qui tranche avec la farfelue version officielle de la France coloniale qui veut que Ben MHidi se soit « suicidé », aveu qui sajoute dailleurs à celui du sinistre général Aussaresses qui, dans un entretien au journal Le Monde en 2001, avait raconté dans le menu détail lexécution par pendaison de Ben MHidi qui avait refusé de parler sous la torture ».
Marcel Bigeard apparaîtra sous les habits dun saint soutenant, même, que le héros Ben Mhidi était devenu son « ami » sic. « Après lavoir arrêté et interrogé durant huit jours, on lui a présenté les armes quand il a quitté mon poste de commandement.
Jen avais fait un ami. Je lui ai dit : « Si jétais Algérien, jaurais agi comme vous. Mais je suis Français, para, et le gouvernement ma chargé de vous arrêter », raconte Bigeard au journaliste de La Liberté. Mieux encore, lex-barbouze dira : « Moi, jétais prêt à organiser un truc avec lui pour éviter de faire verser plus de sang.
Il aurait sûrement accepté parce quen fait, il voulait vivre libre. On aurait pu sentendre. » Mais il ne nie pas que « le gouvernement français a ordonné la disparition de Ben Mhidi ». Et comme pour sen laver les mains, Marcel Bigeard ajoute : « Mes prisonniers étaient vivants quand ils quittaient mon quartier général. Et jai toujours trouvé dégueulasse de les tuer. Mais cétait la guerre et on devait trouver les bombes qui tuaient des civils. » Que pense-t-il du général Aussaresses ? « Aussaresses était un gars sans scrupule. Il était payé pour cela. Mais cest aussi un c.... Il aurait dû se taire. (...) Moi, tuer un type sans arme, comme Aussaresses, je ne pouvais pas. Lui, il pouvait. »
La torture ? Marcel Bigeard, 90 ans, naime pas visiblement ce mot. « Vous voulez parler de torture. Cest un mot que je déteste (...) Evitez ce mot-là ! » a-t-il lancé aux journalistes qui linterrogeaient. Pour lui, il sagissait plutôt « dinterrogatoires musclés ». Marcel Bigeard se trahit tout de suite après en ajoutant : « Vous savez, nous avions affaire à des ennemis motivés, des fellagas, et les interrogatoires musclés, cétait un moyen de récolter des infos. Mais ces interrogatoires étaient très rares et surtout je ny participais pas. Je naimais pas ça.
Pour moi, la gégène était le dernier truc à utiliser. » Or, à la différence du général Massu qui, lui au moins, a regretté lusage de la torture, Marcel Bigeard qui tente de se dédouaner na aucun remords : « Non je ne regrette rien, nous avons fait face à une situation impossible », sest-il justifié. Comme quoi, tous les moyens semblent bons aux yeux de cet ancien tortionnaire de larmée française qui refuse de libérer sa conscience de ses crimes contre lhumanité.
Amine Makri La Voix de LOranie