Pour les malikites les arguments sont les suivants :
1) Par analogie avec celui qui oublie la prière et qui dans ce cas doit la récupérer (bidayat al-mujtahid de Ibn Rushd tome 1 page 404).
2) Que le jeûne et le iftar ne peuvent être ensemble car Allah a dit amsiku "ne mangez plus" (charh at-Tirmidhi de Ibn 'Arabi tome 3 page 247).
3) L'imam Malik rapporte selon Sahnun dans la moudawwana que Bichr ibn Qays a dit :
"On était chez 'Omar ibn al-Khattab et on nous a amené de la nourriture et on a mangé car on a cru que le soleil était couché. Mais soudain le mouazzin a dit que le soleil était encore là, alors 'Omar nous a dit qu'il fallait récupérer un jour à sa place".
4) Que si le malade doit récupérer alors par priorité celui qui oublie doit récupérer car il a moins d'excuses que le malade (al-ichraf du qadi Abdelwahab al-Maliki tome 1 page 202).
5) En ce qui concerne le hadith rapporté par Mouslim et al-Boukhari dans lequel le prophète dit : "si quelqu'un boit ou mange par oubli, qu'il continue son jeûne, c'est Allah qui l'a fait manger et boire".
Selon l'imam Ibn 'Arabi dans son charh de sunan at-Tirmidhi, ce hadith n'indique pas que l'on ne doit pas récupérer car on est tous d'accord que c'est Allah qui l'a fait manger et boire.
On trouve aussi cette explication rapportée par l'imam al-Abi dans son charh de sahih mouslim tome 3 page 243 et dans miftah al-wusul page 87.
6) Pour ce qui est du hadith rapporté par ad-Daraqoutni où il est dit concernant celui qui mange par oubli qu'il n'a pas à récupérer, l'imam al-Qourtobi indique qu'il s'agit du siyam surérogatoire et non de l'obligatoire (tafsir al-Qourtoubi tome 2 page 283).
En plus ce dernier hadith est ahad, il n'est rapporté que par un seul sahabi, et il contredit la pratique dans le madhhab comme l'indique l'imam Ibn 'Arabi dans son charh sounan at-Tirmidhi tome 3 page 247.
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