Bourse : où va wall street ?

mam80

la rose et le réséda
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L’adoption par le Sénat américain de la réforme fiscale relance la confiance des investisseurs. Une rotation sectorielle semble s’opérer depuis quelques jours. La technologie pourrait s’essouffler. La Bourse américaine risque-t-elle de se retourner ?
La Bourse de New York a salué l’avant-dernière étape, au Congrès, de la laborieuse mise à feu de la grande réforme fiscale promise par le candidat Trump. Les grands indices de la place ont progressé d’environ 1%, dès l’ouverture du 4 décembre.

C’était la première séance après l’adoption par les sénateurs, dans la nuit de vendredi à samedi, de leur version de la loi de finances, un texte qui devrait être très favorable aux entreprises cotées. «Le Congrès américain a nettement progressé vers le vote de la réforme fiscale. Lorsque le sénateur John McCain s’est engagé à lui apporter son soutien, la probabilité du vote de la loi s’est accrue», a observé Timothy Lintern, stratège actions pour JPMorgan Asset Management.

L’adoption définitive de la loi passe encore, dernière ligne droite avant la fin de l’année, par le processus de réconciliation des deux versions du projet, celle de la Chambre des représentants et l’autre du Sénat.

L’objectif est d’alléger les impôts des particuliers, et surtout des entreprises, pour un montant de 1.400 à 1.500 milliards de dollars sur dix ans, soit environ deux ans du déficit budgétaire actuel, ce qui fait tousser certains parlementaires américains, mais de moins en moins.
L’un des points clés des discussions au Congrès porte sur l’impôt sur les sociétés (IS), dont le taux, actuellement de 35%, pourrait être ramené à 20% ou 22% à partir de 2018 ou de 2019.
En outre, une taxe temporaire de 14% est prévue pour favoriser le rapatriement des trésoreries placées hors des États-Unis par les multinationales en mal d’optimisation fiscale.

Une telle mesure pourrait inciter les grands groupes américains à procéder à de nouveaux rachats de leurs propres actions, ce qui serait un excellent soutien pour les cours de Bourse en 2018 et 2019.
Coup de fouet à l’économie
Cette réforme fiscale peut-elle encore capoter ? Les principaux motifs de bisbilles au Congrès portent sur les niches fiscales, pour les particuliers comme pour les entreprises, qu’il faudra supprimer pour compenser les moindres rentrées d’impôts organisées par cette réforme.
Néanmoins, les grands industriels et banquiers ont repris confiance après le vote du Sénat, tel Jamie Dimon, président de JPMorgan & Chase : «C’est un exploit historique qui va donner un coup de fouet à notre économie et bénéficier aux travailleurs américains.»

Un économiste de ce même groupe bancaire a écrit, pour sa part, que «l’hypothèse d’une entrée en vigueur de la réforme est déjà intégrée à 50% dans les cours de Bourse et qu’une adoption définitive du texte pourrait permettre à l’indice S&P 500 d’atteindre 2.800 points d’ici le début de l’an prochain». Ce serait une progression d’environ 5% par rapport au niveau de l’indice des 500 plus grandes valeurs américaines en début de semaine.

Cette euphorie accrue du marché américain des actions est-elle excessive ? Les économistes sont partagés sur les bienfaits à escompter pour la croissance de l’économie américaine de ce plan de stimulation budgétaire sous forme de réductions d’impôts diverses et variées.

Plus-values époustouflantes
Toujours est-il que, en douze mois, l’indice historique de la Bourse de New York, le Dow Jones Industrial Average, a bondi de 26%.

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la rose et le réséda
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Sur la même période, l’indice le plus représentatif, le S&P 500, a gagné 19%. La progression de plus de 28% du Nasdaq témoigne quant à elle des plus-values époustouflantes engrangées cette année par les ténors de la technologie et les autres titres de ce secteur très représentés dans cet indice-là.
Les valeurs moyennes (indice Russell 2.000) ont été moins recherchées (+15% en un an).
Mais, n’est-il pas trop tard pour s’intéresser aux valeurs américaines, achetées en direct ou détenues via un fonds commun de placement investi en titres cotés à Wall Street, voire un tracker (ETF) indexé sur le S&P 500 ?
Le cycle économique américain, déjà l’un des plus longs depuis le début des années soixante, ne touche-t-il pas à sa fin ?

Après un tel parcours boursier, ces dernières années, la crainte d’un prochain éclatement de la bulle spéculative à Wall Street revient de façon lancinante dans les commentaires et fait l’objet d’un âpre débat parmi les stratèges.
La vigueur de l’économie, favorisée, il est vrai, par des taux d’intérêt très bas, soutient sans effort les profits des entreprises du pays, avant même qu’elles ne bénéficient des réductions d’impôts encore en discussion. Et pas seulement dans le secteur de la technologie.

Il n’est que d’observer le palmarès des plus fortes hausses des valeurs entrant dans la composition du S&P 500 depuis un an. Certes, les titres Amazon et Facebook arrivent en tête du classement, avec des gains de plus de 50%.
Mais l’action Boeing a connu une évolution spectaculaire cette année (+74%), comme le titre du distributeur Wal-Mart.

Toutefois, la seule crainte de passer à côté d’une nouvelle «jambe de hausse» du marché américain ne doit pas constituer la seule motivation pour investir.

Les États-Unis restent la première économie du monde, avec des entreprises de premier plan, et pas seulement dans la technologie.
Grâce à un allégement (modéré) de la fiscalité française des valeurs mobilières, bientôt en vigueur, l’investissement dans des actions de sociétés américaines, ou dans des fonds investis dans cette zone géographique, redevient moins pénalisant.
L’instauration d’un prélèvement forfaitaire unique de 30% (prélèvements sociaux compris) sur les dividendes et les plus-values des actions détenues dans un compte-titres ordinaire redonne un nouvel attrait au placement en titres non éligibles au Plan d’épargne en actions, comme ceux cotés à Wall Street.
Mais quels secteurs choisir ?
En 2016 et 2017, hors des grandes étoiles de la technologie Internet (Google, Amazon, Facebook), des logiciels (Adobe) ou des semi-conducteurs (Micron Technology), point de salut.
Ces derniers jours, on a pu assister à Wall Street à un début de rotation sectorielle, au détriment précisément des multinationales de la technologie. Les valeurs financières, de la grande distribution et des opérateurs télécoms ont été plus recherchées.
Ce sont des entreprises qui tirent le plus gros de leur chiffre d’affaires du marché américain. Sans doute, la réforme fiscale de Donald Trump devrait-elle davantage profiter à leur compte d’exploitation que les groupes très présents hors des États-Unis.

Montée du risque politique
Lors de la séance du 4 décembre, les titres des bancaires se sont donc particulièrement distingués, tels Bank of America (+ 4%), Wells Fargo (+2,6)% et JPMorgan Chase (+2,3%).
Pour ce secteur, la conviction qui prédomine est que la remontée progressive des taux d’intérêt, pilotée avec grand soin par la Réserve fédérale, permettra aux établissements bancaires de mieux reconstituer ce qu’on appelle la marge d’intérêt, c’est-à-dire l’écart sur des prêts accordés à des taux de long terme supérieurs à ceux de l’argent emprunté à court terme. Pour l’instant, la hiérarchie des taux d’intérêt ne favorise pas beaucoup cette «transformation».

Des gérants prennent aussi le pari que les valeurs du secteur de l’énergie, bien délaissées encore cette année, vont retrouver la faveur des investisseurs à mesure que se dissipent les anticipations trop baissières pour le prix du pétrole. Même les valeurs de services pétroliers trouvent grâce à leurs yeux.
À tous ceux que ce scénario «rose» convainc peu, mieux vaut conseiller de se tenir à l’écart des valeurs américaines.

Les démêlés de Donald Trump liés à ce qu’il est convenu d’appeler le «Russian Gate» donnent, il est vrai, de bonnes raisons de redouter une montée du risque politique outre-Atlantique, sans parler de l’affrontement, pour l’instant verbal, avec la Corée du Nord.

À l’aide de trackers inverses, il est possible de parier sur une dégringolade des indices boursiers américains. Mais l’exercice s’adresse à ceux prêts à perdre une bonne partie de leur mise.

mam
 
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