Bouygues veut vendre son réseau mobile à free pour racheter sfr

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la rose et le réséda
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Bouygues veut vendre son réseau mobile à Free pour racheter SFR
Source : Reuters
09/03/2014 à 16:11

L'opération, qui a été dévoilée par Le Journal du Dimanche, ne sera mise en oeuvre que si Bouygues parvient à ses fins avec SFR, également convoité par le câblo-opérateur Numericable qui a soumis à Vivendi une offre concurrente.

Elle apparaît comme un coup de poker de Martin Bouygues dont l'alliance de circonstance avec le numéro un d'Iliad Xavier Niel détonne alors que les deux hommes n'étaient pas réputés jusque-là pour entretenir des relations de franche camaraderie.

"Je me félicite de cet accord permettant de présenter à l'Autorité de la concurrence un projet de fusion entre SFR et Bouygues Telecom assorti désormais de mesures assurant une forte concurrence par les infrastructures sur le marché français de la téléphonie mobile", dit le PDG de Bouygues dans un communiqué.

Avec cet accord, le groupe de BTP et de communication anticipe les probables réticences de l'Autorité de la concurrence face au projet SFR-Bouygues qui aurait pour conséquence de réduire le nombre d'opérateurs mobiles en France.

Les obstacles concurrentiels étaient considérés par plusieurs analystes comme l'une des principales faiblesses du dossier Bouygues face à celui de Numericable, qui ne possède pas de réseau mobile.

"Nous apportons une réponse immédiate aux impératifs de la concurrence", assure le PDG de Bouygues Telecom, Olivier Roussat, dans une interview au JDD.

"En cas de fusion avec SFR, nous aurions un réseau de trop. Là, il y a un acheteur qui va recréer une dynamique concurrentielle. Cette solution clé en mains devrait faciliter le mariage avec SFR", ajoute-t-il.

MONTEBOURG POUR UN MARCHÉ À TROIS OPÉRATEURS

Numericable n'a pas souhaité faire de commentaire sur ces informations.

"Le conseil de surveillance va étudier tous les scenarii pour valoriser SFR et va continuer à faire son travail", a déclaré un porte-parole de Vivendi, en précisant que le conseil de surveillance n'avait pas de candidat favori.

Selon une source au fait du dossier, l'initiative de Bouygues devrait lui permettre de revenir à armes égales dans la compétition avec Numericable pour convaincre le conseil de surveillance de Vivendi. Celui-ci pourrait se réunir en fin de semaine prochaine.

"Ça rend bien sur les choix beaucoup plus équilibrés. Maintenant il y a deux offres qui ont chacune leurs avantages", a expliqué la source.

Bouygues propose à Vivendi 10,5 milliards d'euros en numéraire et une participation de 46% dans l'ensemble constitué de Bouygues Telecom et SFR, qui serait ensuite introduit en Bourse. Numericable offre 11 milliards d'euros en cash et 32% de l'ensemble à Vivendi.

Selon une autre source au fait du dossier, la vente par Bouygues de son réseau mobile ne résout pas tous les problèmes de concurrence car la nouvelle entité Bouygues-SFR deviendrait le nouveau numéro un du mobile avec environ 32 millions de clients devant Orange avec 27 millions, laissant loin derrière Free mobile qui s'est lancé il y a seulement deux ans.

"Tout le monde assume que la guerre des prix est terminée dans cette hypothèse-là", a expliqué la source.

Interrogé à ce sujet par le JDD, Olivier Roussat a simplement répondu que le projet de cession "permet à chacun d'abaisser ses coûts".

Dans une interview au Parisien Dimanche, le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, estime pour sa part que le secteur français de la téléphonie mobile serait plus fort s'il revenait à trois opérateurs, marquant ainsi son soutien au projet de rapprochement Bouygues-SFR.

"La concurrence par la destruction s'arrêtera si nous revenons à trois opérateurs mobiles tout en maintenant des prix bas", explique le ministre qui a concédé que l'objet de son interview était de "faire monter les enchères" sur SFR.

Le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, a précisé sur BFM TV que le gouvernement serait attentif aux conséquences des ces grandes manoeuvres sur "l'investissement, l'emploi, la satisfaction du consommateur".

"L'Etat est là pour donner un cadre général, exprimer une vigilance, (...) ensuite les institutions compétentes prendront leur décision", a-t-il ajouté, tout en disant comprendre les "passions" d'Arnaud Montebourg.

http://www.capital.fr/bourse/actual...-a-free-pour-racheter-sfr-916445#xtor=EPR-226


et c'est encore l'utilisateur qui va trinquer:fou:

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SFR : la Caisse des dépôts défend son rôle

Vivendi doit décider s'il examine la nouvelle offre de Bouygues, malgré l'exclusivité accordée à Numericable.


La nouvelle offensive de Martin Bouygues, qui a présenté jeudi soir une offre «améliorée» sur SFR, provoque de vifs débats
. Le premier porte sur le rôle de la Caisse des dépôts.
Avec les familles Pinault et Decaux - de vieux alliés du groupe Bouygues -, l'institution publique s'est engagée à investir dans un éventuel ensemble SFR-Bouygues Telecom
. Ce qui permet à Bouygues de libérer des ressources pour verser à Vivendi plus de «cash» que prévu initialement.

Un observateur dénonce déjà «une aide d'État illégitime», dont la Commission européenne pourrait avoir à se plaindre.
Pas si sûr: les investissements de la CDC, quand ils sont réalisés aux côtés d'acteurs privés et dans les mêmes conditions financières, ne prêtent pas le flanc aux foudres de Bruxelles. Et Jean-Pierre Jouyet, le directeur général de la Caisse, en défend la pertinence. La CDC est traditionnellement engagée à la fois au capital des grandes entreprises françaises (elle est actionnaire de Vivendi, d'Orange et de Bouygues) et dans les projets d'infrastructures de transport ou télécoms.

«Un sujet de place»
Reste un débat politique.
«Planter le drapeau de la CDC sur l'offre de Bouygues n'est évidemment pas neutre», reconnaît un proche du dossier. Les envolées publiques d'Arnaud Montebourg contre Patrick Drahi (le rival de Martin Bouygues pour le rachat de SFR) ont ancré l'idée d'un État engagé derrière l'offre Bouygues.
Les convocations de Jean-René Fourtou dans le bureau d'Emmanuel Macron à l'Élysée - le président de Vivendi a esquivé la dernière le 13 mars - ont donné le même sentiment.

Que Fleur Pellerin, ministre déléguée en charge du secteur, ou Pierre Moscovici aient pris leurs distances et martelé la neutralité de l'État - sous réserve des engagements pris sur l'emploi et l'investissement - n'a pas suffi à gommer cette image d'ingérence de l'État dans une affaire privée.

Les envolées publiques d'Arnaud Montebourg contre Patrick Drahi (le rival de Martin Bouygues pour le rachat de SFR) ont ancré l'idée d'un État engagé derrière l'offre Bouygues

«Avec la Caisse des dépôts, les Pinault et les Decaux, Bouygues remet au goût du jour les noyaux durs à la française», s'amuse un observateur.
Martin Bouygues réutilise plutôt la méthode qu'il avait employée pour créer Bouygues Telecom, avec plusieurs partenaires dont il a ensuite progressivement racheté les parts, à l'exception de celles des Decaux.

La balle est désormais dans le camp de Vivendi.
Et depuis jeudi soir, les juristes sont appelés en renfort.
«Cela devient un sujet de place», estime un proche du dossier.
Vivendi peut en effet choisir d'ignorer la nouvelle offre de Bouygues, au nom de l'exclusivité accordée à Numericable jusqu'au 4 avril, et qui impose des négociations de bonne foi. La rompre exposerait Vivendi à des poursuites de la part de Numericable. Mais «ils ne peuvent pas ne pas regarder une proposition qui répond aux exigences qui avaient été les leurs la semaine dernière en matière de cash», affirme un proche du dossier.
Dans le camp Bouygues, on estime qu'à tout le moins les administrateurs de Vivendi doivent être saisis du sujet, quitte à attendre le 4 avril pour rouvrir le dossier.
À ce stade, aucune réunion ne semble en tout cas programmée avant le 1er avril.


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http://www.lefigaro.fr/societes/201...-sfr-la-caisse-des-depots-defend-son-role.php

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