Brésil : les indiens brésiliens se mobilisent contre jair bolsonaro

Des indiens lors de heurts avec la police lors du même rassemblement en avril 2017.
Des indiens lors de heurts avec la police lors du même rassemblement en avril 2017. (EVARISTO SA / EVARISTO SA)
Ca s’appelle "Acampamento Terra Livre", littéralement "Campement terre libre". A partir de mardi 23 avril au soir, et pour trois jours, les Indiens du pays sont invités à se regrouper sur l’Esplanade des Ministères, au centre de la capitale Brasilia, et aussi dans plusieurs autres villes du Brésil. C’est la 15ème année consécutive que ce rassemblement a lieu, rituellement le 24 avril, mais cette fois-ci, la mobilisation devrait être particulièrement forte parce que les peuples autochtones sont en conflit ouvert avec le nouveau pouvoir en place.
D’ailleurs, Jair Bolsonaro n’entend pas les laisser faire. Il a d’ores et déjà réquisitionné la "Force nationale de sécurité publique" afin de contrôler les accès au centre de Brasilia. Autant dire que tout ça pourrait dégénérer en affrontements, même si l’Association des peuples indigènes du Brésil appelle à manifester pacifiquement.
Des agressions en série contre les peuples autochtones
En fait, ce n’est pas un contentieux, mais une multitude de contentieux qui oppose les deux parties. Le nouveau président d’extrême droite se livre à une attaque en règle contre les Indiens, depuis son entrée en fonction le 1er janvier. Il a d’abord retiré la gestion des terres indigènes au ministère de l’Environnement pour la confier au ministère de l’Agriculture. Ça veut dire que la démarcation des terres protégées va désormais répondre à des préoccupations agro-alimentaires : favoriser la déforestation pour implanter du soja ou du bétail.
Cela ne s’arrête pas là : Bolsonaro a déjà autorisé plus d’une centaine de nouveaux pesticides et il veut mettre fin au système de santé décentralisé installé dans les communautés indiennes. Le nouveau chef de l'État entend développer des mégaprojets dans la forêt comme un pont sur l’Amazone, une autoroute dans le Nord du pays vers le Surinam et il ferme les yeux sur les incursions de mineurs ou de bucherons dans les terres indiennes. On en compte 14 en trois mois selon le recensement de l’ONG Survival, soit une augmentation de 150% ! En fait Bolsonaro reprend à son compte l’objectif de l’ancienne dictature militaire au Brésil dans les années 70 et 80: l’intégration forcée des Indiens quitte à les contraindre à venir vivre dans les villes.
900 000 personnes sur 13% du territoire brésilien
Au total, ces peuples comptent entre 800 et 900 000 personnes. Ça fait moins de 0,5% de la population brésilienne. Mais ces peuples autochtones, répartis-en 300 tribus différentes, occupent encore 13% du territoire brésilien, essentiellement en Amazonie, grâce justement à ces "démarcations" de leurs terres qui en font normalement des sanctuaires protégés. Au total, on compte près de 700 zones. Vous avez peut-être entendu parler des principales tribus, les Guarani ou les Yanomani. Face à ce pouvoir politique radical, le seul espoir de ces peuples, ce sont les recours en justice, pour paralyser les projets industriels ou agro-alimentaires. Rappelons enfin que ça nous concerne tous, vu l’impact de la déforestation de l’Amazonie sur le dérèglement climatique.
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Des indiens lors de heurts avec la police lors du même rassemblement en avril 2017.
Des indiens lors de heurts avec la police lors du même rassemblement en avril 2017. (EVARISTO SA / EVARISTO SA)
Ca s’appelle "Acampamento Terra Livre", littéralement "Campement terre libre". A partir de mardi 23 avril au soir, et pour trois jours, les Indiens du pays sont invités à se regrouper sur l’Esplanade des Ministères, au centre de la capitale Brasilia, et aussi dans plusieurs autres villes du Brésil. C’est la 15ème année consécutive que ce rassemblement a lieu, rituellement le 24 avril, mais cette fois-ci, la mobilisation devrait être particulièrement forte parce que les peuples autochtones sont en conflit ouvert avec le nouveau pouvoir en place.
D’ailleurs, Jair Bolsonaro n’entend pas les laisser faire. Il a d’ores et déjà réquisitionné la "Force nationale de sécurité publique" afin de contrôler les accès au centre de Brasilia. Autant dire que tout ça pourrait dégénérer en affrontements, même si l’Association des peuples indigènes du Brésil appelle à manifester pacifiquement.
Des agressions en série contre les peuples autochtones
En fait, ce n’est pas un contentieux, mais une multitude de contentieux qui oppose les deux parties. Le nouveau président d’extrême droite se livre à une attaque en règle contre les Indiens, depuis son entrée en fonction le 1er janvier. Il a d’abord retiré la gestion des terres indigènes au ministère de l’Environnement pour la confier au ministère de l’Agriculture. Ça veut dire que la démarcation des terres protégées va désormais répondre à des préoccupations agro-alimentaires : favoriser la déforestation pour implanter du soja ou du bétail.
Cela ne s’arrête pas là : Bolsonaro a déjà autorisé plus d’une centaine de nouveaux pesticides et il veut mettre fin au système de santé décentralisé installé dans les communautés indiennes. Le nouveau chef de l'État entend développer des mégaprojets dans la forêt comme un pont sur l’Amazone, une autoroute dans le Nord du pays vers le Surinam et il ferme les yeux sur les incursions de mineurs ou de bucherons dans les terres indiennes. On en compte 14 en trois mois selon le recensement de l’ONG Survival, soit une augmentation de 150% ! En fait Bolsonaro reprend à son compte l’objectif de l’ancienne dictature militaire au Brésil dans les années 70 et 80: l’intégration forcée des Indiens quitte à les contraindre à venir vivre dans les villes.
900 000 personnes sur 13% du territoire brésilien
Au total, ces peuples comptent entre 800 et 900 000 personnes. Ça fait moins de 0,5% de la population brésilienne. Mais ces peuples autochtones, répartis-en 300 tribus différentes, occupent encore 13% du territoire brésilien, essentiellement en Amazonie, grâce justement à ces "démarcations" de leurs terres qui en font normalement des sanctuaires protégés. Au total, on compte près de 700 zones. Vous avez peut-être entendu parler des principales tribus, les Guarani ou les Yanomani. Face à ce pouvoir politique radical, le seul espoir de ces peuples, ce sont les recours en justice, pour paralyser les projets industriels ou agro-alimentaires. Rappelons enfin que ça nous concerne tous, vu l’impact de la déforestation de l’Amazonie sur le dérèglement climatique.
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Ayayay, ça va le rendre encore plus populaire! ça serait pas étonnant que ça soit se sbires qui ont provoqué cela.
 
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