Madame la ministre,
Ceci est une lettre de dénonciation. J'espère qu'elle me vaudra un accès direct à cette prime de 27 euros que vos services promettent aux enseignants qui se comportent bien et font la promotion de votre politique.
Il faut que vous le sachiez : quelques instituteurs forcent encore les enfants, ces doux innocents, à apprendre par cœur des poèmes signés La Fontaine, Verlaine ou Maurice Carême – par ordre de prééminence, bien sûr. Une violence symbolique que vous aurez à cœur de stigmatiser dans l'un de ces brillants discours qui font frémir l'Assemblée nationale, dont la partie gauche recèle tant de brillantes intelligences.
L'horreur pédagogique : apprendre quelque chose en classe
La BBC a tout récemment exposé « l'horreur » pédagogique de cette exception française : forcer des innocents à réciter des œuvres qui leur sont étrangères, et qui de surcroît ont été publiées dans des siècles lointains, comme si des écrivains poudrés pouvaient encore parler à des gosses initiés aux mystères poétiques par Booba et Black M.
Vous avez dû apprendre l'anglais à Sciences Po, mais comme mes lecteurs n'ont pas forcément votre culture, je traduirai les extraits de cet article, qui expose l'extrême rigueur de cet enseignement traditionnel, et propose in fine (pardon de parler latin, vous qui l'avez éliminé avec un bon sens qui vous honore des derniers programmes du collège – avons-nous encore besoin de langues mortes !) les vraies recettes d'un vrai enseignement moderne, où les chers bambins trouvent spontanément en eux les ressources poétiques qu'un enseignement traditionnel stérilise – pardon pour cette longue phrase, j'ai pris modèle sur les œuvres complètes de Philippe Meirieu, le pape des nouvelles pédagogies qui ont fait tant de bien à l'École de la République depuis trente ans.
« Les devoirs à la maison peuvent être un cauchemar – pour les enfants comme pour leurs parents. En France, c'est un rituel bien établi de copier et d'apprendre par cœur des poèmes […] Ils recopient, illustrent, apprennent par cœur et récitent – devant toute leur classe – des poèmes qui vont de la Chanson de Roland [une horreur où des Chrétiens exterminent des Maures, Madame la ministre], une épopée du XIe siècle, à des poèmes tout à fait contemporains. Et soyez bien sûr qu'aucun ne pourra échapper à une connaissance extensive des Fables d'un certain Jean de La Fontaine – un auteur du XVIIe siècle ! »..........
http://www.lepoint.fr/invites-du-po...loge-du-par-coeur-20-06-2016-2048146_1886.php
Ceci est une lettre de dénonciation. J'espère qu'elle me vaudra un accès direct à cette prime de 27 euros que vos services promettent aux enseignants qui se comportent bien et font la promotion de votre politique.
Il faut que vous le sachiez : quelques instituteurs forcent encore les enfants, ces doux innocents, à apprendre par cœur des poèmes signés La Fontaine, Verlaine ou Maurice Carême – par ordre de prééminence, bien sûr. Une violence symbolique que vous aurez à cœur de stigmatiser dans l'un de ces brillants discours qui font frémir l'Assemblée nationale, dont la partie gauche recèle tant de brillantes intelligences.
L'horreur pédagogique : apprendre quelque chose en classe
La BBC a tout récemment exposé « l'horreur » pédagogique de cette exception française : forcer des innocents à réciter des œuvres qui leur sont étrangères, et qui de surcroît ont été publiées dans des siècles lointains, comme si des écrivains poudrés pouvaient encore parler à des gosses initiés aux mystères poétiques par Booba et Black M.
Vous avez dû apprendre l'anglais à Sciences Po, mais comme mes lecteurs n'ont pas forcément votre culture, je traduirai les extraits de cet article, qui expose l'extrême rigueur de cet enseignement traditionnel, et propose in fine (pardon de parler latin, vous qui l'avez éliminé avec un bon sens qui vous honore des derniers programmes du collège – avons-nous encore besoin de langues mortes !) les vraies recettes d'un vrai enseignement moderne, où les chers bambins trouvent spontanément en eux les ressources poétiques qu'un enseignement traditionnel stérilise – pardon pour cette longue phrase, j'ai pris modèle sur les œuvres complètes de Philippe Meirieu, le pape des nouvelles pédagogies qui ont fait tant de bien à l'École de la République depuis trente ans.
« Les devoirs à la maison peuvent être un cauchemar – pour les enfants comme pour leurs parents. En France, c'est un rituel bien établi de copier et d'apprendre par cœur des poèmes […] Ils recopient, illustrent, apprennent par cœur et récitent – devant toute leur classe – des poèmes qui vont de la Chanson de Roland [une horreur où des Chrétiens exterminent des Maures, Madame la ministre], une épopée du XIe siècle, à des poèmes tout à fait contemporains. Et soyez bien sûr qu'aucun ne pourra échapper à une connaissance extensive des Fables d'un certain Jean de La Fontaine – un auteur du XVIIe siècle ! »..........
http://www.lepoint.fr/invites-du-po...loge-du-par-coeur-20-06-2016-2048146_1886.php