Bruxelles: imbroglio total sur l'organisation de l’aïd-el-kébir

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Bruxelles Le projet régional d’installer quatre abattoirs modulaires tombe à l’eau. Il est question d’un méga-site à Bruxelles-Ville.

La Région bruxelloise annonçait en mai dernier que des abattoirs modulaires serait installés à l’occasion de la fête du mouton dans les communes de Schaerbeek, Anderlecht, Bruxelles-ville et Molenbeek. L’installation de ces sortes de gros conteneurs devait permettre de concilier le respect des rites musulmans avec le bien-être animal.

Un mois plus tard, il apparaît que le projet d’installer ces quatre sites ne verra pas le jour. Il serait question d’un seul site, d’une capacité d’abattage de 3.000 moutons, situé sur le territoire de la Ville de Bruxelles.
L’année passée, une grande partie des musulmans de la capitale avait boycotté la fête de l’Aïd pour réagir à la décision de la Flandre et la Wallonie d’interdire l’égorgement des moutons n’ayant pas préalablement été étourdis dans les sites d’abattage temporaires situés sur leur territoire. Pourtant, le sud et le nord du pays ne faisaient que se conformer à la nouvelle réglementation européenne, ce que doit également faire cette année la Région bruxelloise.

En annonçant l’installation de sites modulaires, le gouvernement bruxellois pensait donc être parvenu à concilier respect des rites musulmans et bien-être animal. Ces modules, entièrement mécanisés et qui ne permettent plus aux croyants d’assister à l’abattage, étaient en effet acceptés par la réglementation européenne.

Le hic : une seule entreprise a répondu à l’appel d’offres régional, et celle-ci… tente d’imposer ses conditions. Alors que la Région cherchait une entreprise capable d’installer quatre sites, la seule qui a répondu exige, pour des questions de rentabilité économique, de réunir l’abattage sur un site unique. L’entreprise flamande (NDLR : installée à Lokeren) proposerait d’abattre quelque 3.000 moutons sur une période de trois jours. Inutile de dire qu’aucune commune ne se presse au portillon pour accueillir un tel site…
 

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Il apparaît que la Ville de Bruxelles a été sondée par la Région pour l’accueil du méga-site sur un terrain situé à côté du Marché Matinal de Bruxelles. Le collège doit se pencher aujourd’hui sur la question. "Il n’y aura pas de décision formelle ce jeudi", indique l’échevine bruxelloise de la Propreté Publique Karine Lalieux (PS). Contacté par nos soins, le cabinet du ministre-président bruxellois Rudi Vervoort (PS), qui a pourtant accueilli mercredi une réunion sur la question, n’a pas souhaité faire de commentaire.

au sein des communes et de la communauté musulmane, c’est l’inquiétude qui domine. "On est seulement à deux mois de cette fête… Si la Ville n’accepte pas, il n’y a pas de plan B. Si la Ville accepte, organiser la fête restera compliqué", nous confiait hier un mandataire local.


"La Région a pris sa décision trop tard pour l’Aïd"
Au sein des communes, on ne cherche pas à accabler le gouvernement bruxellois sur le flou qui entoure actuellement l’organisation de la fête du mouton. "Ils ont pris une décision et elle peut aller dans le bon sens. Simplement, opter pour cette solution au mois de mai, puis lancer un appel d’offres se terminant le mois suivant, c’était peut-être trop juste. La Région a pris sa décision trop tard pour l’Aïd", nous explique un élu local.

"On n’a pas d’explication sur ce qui va se passer actuellement. On ne sait rien et on voit bien que les fidèles commencent à s’inquiéter. Le problème, c’est que la logistique va représenter un défi immense et que le délai de deux mois est extrêmement court. Les communes sont censées procéder aux inscriptions, mais quelles tranches horaires vont-elles recevoir ? Comment les habitants vont-ils venir aussi nombreux en si peu de temps et que cela se passe bien ? Qui va s’occuper de l’abattage des 3.000 moutons ?", lance-t-on du côté d’une autre commune.

"On nous dit que l’entreprise veut vendre ses propres moutons, mais si c’est le cas, cela passera difficilement chez les fidèles. C’est important pour eux de pouvoir choisir leur propre mouton. Certains vont très loin hors de Bruxelles pour sélectionner la bête qui leur convient le mieux", insiste un mandataire communal.


Resat Yrtik, p résident de l’association des Mosquées de Schaerbeek: "Ce n’est pas rassurant"
"Tout cela est flou actuellement et cela n’est pas rassurant. La fête s’approche à grands pas et on a l’habitude de l’organiser depuis 10 ans. Cette année, on ne sait pas dans quelles conditions cela va pouvoir s’organiser.

Qui va procéder aux inscriptions ou à l’abattage par exemple ? Autant de questions auxquelles on ne peut pas répondre. Si d’un point de vue religieux, il est possible d’organiser sur trois jours, cela n’est pas l’idéal. Les fidèles préfèrent avoir leur viande le premier jour".

http://www.dhnet.be/regions/bruxell...on-de-l-aid-el-kebir-576aeef535705701fd8c8f70
 
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