Budget: Comment le Maroc a grillé ses cartes

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Casablanca d'antan
VIB
Conjoncture internationale oblige, les résultats de l’exécution de la loi de Finances 2011, présentés, hier à Rabat, par Nizar Baraka, ministre de l’Economie et des Finances, et Idriss Azami, ministre délégué chargé du Budget, sont en net déphasage par rapport aux prévisions adoptées par le Parlement l’année dernière.
La hausse du prix du pétrole et la crise européenne, ont eu un effet perturbateur sur les principaux indicateurs économiques. Si les recettes ont connu une évolution positive de 11,8 milliards de DH, les charges, en nette augmentation (32,4 milliards), ont cependant aggravé le déficit budgétaire de 20,6 milliards (2,6% du PIB). Le solde budgétaire en est ressorti déficitaire de 6,1% par rapport au PIB. Dans les détails, l’année 2011 a connu «une augmentation des recettes par rapport à ce qui a été escompté par la loi de Finances», a souligné Azami. Globalement, elles ont connu une hausse de 9,8% par rapport à 2010, soit 191,3 milliards de DH (179,5 milliards prévus par le Budget 2011). Au niveau fiscal, les rentrées se sont établies à 162,8 milliards de DH, en hausse de 5,7% par rapport à 2010, au moment où le gouvernement tablait sur 158,1 milliards. Par catégories d’impôt, l’IS a connu la plus forte évolution avec 14,6% par rapport à 2010 (40,3 milliards de DH). L’IR a, quant à lui, connu une petite évolution de 2,2% pour s’établir à 27,5 milliards, contre 26,8 milliards prévus. Les recettes de la TVA ont également connu une évolution de 10,2% en glissement annuel, pour s’établir à 50,3 milliards de DH, en hausse de 3 milliards par rapport aux prévisions. Seuls les droits de douane ont accusé un recul de 16% par rapport à 2010. Ils se sont établis à 10,3 milliards de DH, contre 11,2 milliards escomptés. Azami explique ce recul par «la baisse des tarifs et la réforme des droits douaniers, notamment en raison de l’application de certains accords de libre échange, comme celui établi avec l’Union européenne». Face à l’évolution des recettes, les charges, elles, ont connu une hausse de 19,4% en glissement annuel, avec 193,5 milliards de DH. Une augmentation de 28,6 milliards par rapport à ce qui a été prévu par la loi de Finances. Ce sont surtout les dépenses de la Compensation qui ont alourdi les charges de l’Etat, avec 48,8 milliards de DH, soit 31,8 milliards de plus par rapport aux prévisions du Budget 2011, et +79,6% en glissement annuel. Les dépenses en termes de salaires ont aussi connu une hausse de 2,5 milliards par rapport aux prévisions (88,6 milliards).
La dette publique, quant à elle, constitue 52,9% du PIB, contre 50,3% en 2010. Les dépenses qui y sont liées, notamment en termes d’intérêts, se sont établies à 18,2 milliards de DH, soit 700 millions de moins que les projections de la loi de Finances. Les investissements publics, eux, s’inscrivent en hausse de 6,1% par rapport à 2010 (49,9 milliards de DH, et 1,8 milliard de plus par rapport aux prévisions).

http://www.leconomiste.com/article/891217-budget-comment-le-maroc-grill-ses-cartes
 
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