A l'occasion de la Saint-Valentin, le chroniqueur en radio et télévision nous livre une réflexion toute particulière sur cette année de désamour avec ce covid qui partage désormais sa vie…
Eh oui, cela fait déjà un an que nous nous sommes croisés.
Je t’ai tout de suite plu.
Moi je ne te connaissais pas.
Je t’ai pris tout d’abord pour un petit refroidissement.
Mais après 3 jours de courbatures inexpliquées, comme si chaque nuit était un rodéo où je me faisais piétiner encore et encore, sont arrivées les premières fièvres, un profond état d’épuisement et j’ai commencé à tousser, tousser et tousser encore.
Les gens parlaient de toi à la télévision. Les journalistes écorchaient ton nom au JT.
Les spécialistes et chroniqueurs souriaient en voyant des régions entières de Chine confinées en se disant que jamais en Europe, on ne verrait cela… Bah on a vu…
Je me souviens aussi des autorités qui, en février, disaient que tu n’étais pas en Belgique, hormis un cas asymptomatique d’un homme revenu du bout du monde.
La Ministre disait que ce n’était qu’une petite « grippette » qu’il ne fallait pas en faire tout un drame.
Alors je l’ai crue.
Elle était ministre et médecin ; elle devait savoir de quoi elle parlait, sinon à qui faire confiance ?
Mais aux courbatures, aux vagues de fièvre quelquefois intenses, à la perte de goût et d’odorat, et au reste sont venues s’ajouter ces asphyxies, comme de brèves noyades où je perdais pied, des mains invisibles qui te tordent le cou. Les secondes paraissent des minutes… Et les minutes des heures.
Le moindre effort est une aventure et la peur d’être privé d’air à nouveau me remplit d’angoisse.
Je repense aux mots de la Ministre et je me convaincs de ne pas aller à l’hôpital…
Il m’a fallu trois semaines pour te chasser et qu’enfin les effets s’estompent.
Trois semaines épouvantables. En réalité, je ne t’avais pas chassé car aujourd’hui tu es, hélas, toujours là.
Je garde des séquelles de ton passage.
J’ai perdu une partie de ma capacité pulmonaire et mon cœur s’emballe plus vite.
Avant toi, je faisais un marathon par an, j’ai même grimpé l’Everest il n’y a pas si longtemps.
Aujourd’hui, je suis sans souffle après le moindre effort et mon cœur bat la chamade après seulement quelques marches d’escalier.
Dans nos vies de tous les jours aussi, tu t’es incrusté.
Tu as, depuis notre rencontre, croisé beaucoup d’autres personnes à travers le monde.
Tu as tué des gens.
Certains que l’on connaissait, des amis parfois, pas toujours des vieux, d’ailleurs, contrairement à ce que certains aimeraient faire croire.
On parle de toi en boucle dans les médias, et partout ailleurs, enfin sauf dans les bars ou les restaurants ; ça aussi tu nous l’as pris.
Mes parents étant fragiles, je ne peux plus les voir de ta faute.
De plus, cela fait presque un an que je fais du télétravail ; je ne croise les gens qu’au supermarché ou au local à poubelles de l’immeuble.
C’est la première fois qu’une rencontre change aussi fondamentalement ma vie, tu peux être fier.
Eh oui, cela fait déjà un an que nous nous sommes croisés.
Je t’ai tout de suite plu.
Moi je ne te connaissais pas.
Je t’ai pris tout d’abord pour un petit refroidissement.
Mais après 3 jours de courbatures inexpliquées, comme si chaque nuit était un rodéo où je me faisais piétiner encore et encore, sont arrivées les premières fièvres, un profond état d’épuisement et j’ai commencé à tousser, tousser et tousser encore.
Les gens parlaient de toi à la télévision. Les journalistes écorchaient ton nom au JT.
Les spécialistes et chroniqueurs souriaient en voyant des régions entières de Chine confinées en se disant que jamais en Europe, on ne verrait cela… Bah on a vu…
Je me souviens aussi des autorités qui, en février, disaient que tu n’étais pas en Belgique, hormis un cas asymptomatique d’un homme revenu du bout du monde.
La Ministre disait que ce n’était qu’une petite « grippette » qu’il ne fallait pas en faire tout un drame.
Alors je l’ai crue.
Elle était ministre et médecin ; elle devait savoir de quoi elle parlait, sinon à qui faire confiance ?
Mais aux courbatures, aux vagues de fièvre quelquefois intenses, à la perte de goût et d’odorat, et au reste sont venues s’ajouter ces asphyxies, comme de brèves noyades où je perdais pied, des mains invisibles qui te tordent le cou. Les secondes paraissent des minutes… Et les minutes des heures.
Des séquelles de ton passage
Je dors près de 16 heures par jour, ou par nuit, je ne sais plus trop ; tout se mélange.Le moindre effort est une aventure et la peur d’être privé d’air à nouveau me remplit d’angoisse.
Je repense aux mots de la Ministre et je me convaincs de ne pas aller à l’hôpital…
Il m’a fallu trois semaines pour te chasser et qu’enfin les effets s’estompent.
Trois semaines épouvantables. En réalité, je ne t’avais pas chassé car aujourd’hui tu es, hélas, toujours là.
Je garde des séquelles de ton passage.
J’ai perdu une partie de ma capacité pulmonaire et mon cœur s’emballe plus vite.
Avant toi, je faisais un marathon par an, j’ai même grimpé l’Everest il n’y a pas si longtemps.
Aujourd’hui, je suis sans souffle après le moindre effort et mon cœur bat la chamade après seulement quelques marches d’escalier.
Dans nos vies de tous les jours aussi, tu t’es incrusté.
Tu as, depuis notre rencontre, croisé beaucoup d’autres personnes à travers le monde.
Tu as tué des gens.
Certains que l’on connaissait, des amis parfois, pas toujours des vieux, d’ailleurs, contrairement à ce que certains aimeraient faire croire.
On parle de toi en boucle dans les médias, et partout ailleurs, enfin sauf dans les bars ou les restaurants ; ça aussi tu nous l’as pris.
Mes parents étant fragiles, je ne peux plus les voir de ta faute.
De plus, cela fait presque un an que je fais du télétravail ; je ne croise les gens qu’au supermarché ou au local à poubelles de l’immeuble.
C’est la première fois qu’une rencontre change aussi fondamentalement ma vie, tu peux être fier.