Catalogne : un long chemin vers la liberté
Les habitants de la Catalogne ont l’intention de se battre pour l’indépendance envers et contre tout. Le référendum du 9 novembre aura bien lieu, assurent les hommes politiques locaux.
Et même si le parlement espagnol ait qualifié ce référendum d’illégal, à Barcelone, on voit les choses autrement. Les Catalans essaient de montrer leur indépendance depuis longtemps. Il y a un peu moins de 300 ans, ils essayaient déjà d’entreprendre des tentatives de se séparer d’Espagne. Peut-être que cette fois ils seront plus chanceux.
La Catalogne lutte pour l’indépendance depuis 1714. C’est alors que les habitants de cette région ont subi une défaite historique et la région est devenue partie intégrante du royaume d’Espagne. Pendant tout ce temps les habitants de la Catalogne remettaient en question leur sujétion à Madrid et entreprenaient tout le temps des tentatives de se séparer.
En 1932, ils y sont partiellement parvenus : les républicains qui sont arrivés au pouvoir à Madrid ont reconnu l’autonomie de la Catalogne. Mais la joie ne fut pas longue. Sous Franco, qui est arrivé au pouvoir en 1936, les Catalans étaient obligés de mettre leurs idées d’indépendance aux oubliettes pendant une quarantaine d’années. Ce n’est qu’en 1979 que la Catalogne a pu récupérer son statut de région autonome et la langue catalane est devenue officielle dans la région en même temps que l’espagnol. La langue locale, c’est l’une des particularités ethno-culturelles de cette région à la différence des autres régions d’Espagne, explique l’expert de l’Institut de l’économie mondiale et des relations internationales Konstantin Voronov.
« La langue catalane est différente des langues des régions voisines », analyse-t-il. « Cette différence, cultivée avec beaucoup de soin par l’élite catalane, se base sur le soutien des larges cercles de la population locale, créant une source inépuisable d'identité, qui s'exprime dans le séparatisme politique ».
Ayant obtenu le statut officiel d’autonomie, les habitants de la Catalogne sont déterminés d’aller plus loin en réclamant l’indépendance complète. Et ils possèdent tous les moyens nécessaires pour le faire, suppose-t-on à Barcelone. C’est avant tout une économie stable, qui représente près de 20% du PIB espagnol. Les Catalans perçoivent les autres régions de l’Espagne comme des régions dépressives, vivant des subventions, explique Sergueï Khenkine, docteur de sciences historiques et professeur du département de la politique comparée à l’Institut des relations internationales de Moscou (MGIMO).
« Les habitants de la Catalogne considèrent qu’ils financent le reste de l’Espagne», analyse l’expert. «En effet, la Catalogne - c’est l’une des autonomies espagnoles les plus développées. Les Catalans estiment que leur apport dans le budget national représente 25%. Et une opinion générale s’est formée dans la région que « Madrid nous vole ». Ils croient qu’en obtenant l’indépendance, ils pourront se développer, et non pas aider les autres régions d’Espagne».
Selon l’actuel président de la région Artur Mas, il est «presque impossible» d’arrêter le vote pour l’indépendance de la Catalogne de l’Espagne. Mais tout n’est pas si simple. Au cours de ces derniers 12 mois, les positions des indépendantistes (c’est ainsi que se nomment les séparatistes, du nom espagnol Independancia) se sont considérablement affaiblies. Pour Sergueï Khenkine, cet affaiblissement politique est lié avec le scandale qui a éclaté autour de l’un des personnages clés de la démocratie catalane - Jordi Pujol.
« Jordi Pujol dirigeait la Catalogne pendant 23 ans », poursuit Sergueï Khenkine. « C’est un homme politique émérite, considéré comme le fondateur de la lutte pour l’indépendance de la région. Mais ce scandale jette l’ombre sur l'actuel leader Artur Mas, qui considère Pujol comme son maître politique. En même temps Pujol a perdu tous ses privilèges et une information judiciaire a été ouverte contre lui. Cela a sensiblement affaibli la position de ses partisans qui luttent pout l’indépendance ».
Les opposants à l’indépendance de la Catalogne (et il y en a), estiment que l'indépendance conduira leur région à l'effondrement économique. Le 11 septembre, lorsque des milliers de Catalans sont descendus dans les rues de Barcelone avec des slogans de lutte pour l'indépendance, dans la municipalité voisine de Tarragone, les membres du mouvement Société civile catalane ont brandi des slogans du genre « L’indépendance - c’est l’impasse ». Donc lors du référendum, les indépendantistes pourront se retrouver confrontés non seulement aux autorités officielles de Madrid, mais aussi à leurs compatriotes qui ne désirent pas faire partie d’un Etat-fantôme. La question de l’indépendance de la Catalogne reste donc ouverte.
Lire la suite: http://french.ruvr.ru/2014_09_16/Catalogne-un-long-chemin-vers-la-liberte-2458/
Les habitants de la Catalogne ont l’intention de se battre pour l’indépendance envers et contre tout. Le référendum du 9 novembre aura bien lieu, assurent les hommes politiques locaux.
Et même si le parlement espagnol ait qualifié ce référendum d’illégal, à Barcelone, on voit les choses autrement. Les Catalans essaient de montrer leur indépendance depuis longtemps. Il y a un peu moins de 300 ans, ils essayaient déjà d’entreprendre des tentatives de se séparer d’Espagne. Peut-être que cette fois ils seront plus chanceux.
La Catalogne lutte pour l’indépendance depuis 1714. C’est alors que les habitants de cette région ont subi une défaite historique et la région est devenue partie intégrante du royaume d’Espagne. Pendant tout ce temps les habitants de la Catalogne remettaient en question leur sujétion à Madrid et entreprenaient tout le temps des tentatives de se séparer.
En 1932, ils y sont partiellement parvenus : les républicains qui sont arrivés au pouvoir à Madrid ont reconnu l’autonomie de la Catalogne. Mais la joie ne fut pas longue. Sous Franco, qui est arrivé au pouvoir en 1936, les Catalans étaient obligés de mettre leurs idées d’indépendance aux oubliettes pendant une quarantaine d’années. Ce n’est qu’en 1979 que la Catalogne a pu récupérer son statut de région autonome et la langue catalane est devenue officielle dans la région en même temps que l’espagnol. La langue locale, c’est l’une des particularités ethno-culturelles de cette région à la différence des autres régions d’Espagne, explique l’expert de l’Institut de l’économie mondiale et des relations internationales Konstantin Voronov.
« La langue catalane est différente des langues des régions voisines », analyse-t-il. « Cette différence, cultivée avec beaucoup de soin par l’élite catalane, se base sur le soutien des larges cercles de la population locale, créant une source inépuisable d'identité, qui s'exprime dans le séparatisme politique ».
Ayant obtenu le statut officiel d’autonomie, les habitants de la Catalogne sont déterminés d’aller plus loin en réclamant l’indépendance complète. Et ils possèdent tous les moyens nécessaires pour le faire, suppose-t-on à Barcelone. C’est avant tout une économie stable, qui représente près de 20% du PIB espagnol. Les Catalans perçoivent les autres régions de l’Espagne comme des régions dépressives, vivant des subventions, explique Sergueï Khenkine, docteur de sciences historiques et professeur du département de la politique comparée à l’Institut des relations internationales de Moscou (MGIMO).
« Les habitants de la Catalogne considèrent qu’ils financent le reste de l’Espagne», analyse l’expert. «En effet, la Catalogne - c’est l’une des autonomies espagnoles les plus développées. Les Catalans estiment que leur apport dans le budget national représente 25%. Et une opinion générale s’est formée dans la région que « Madrid nous vole ». Ils croient qu’en obtenant l’indépendance, ils pourront se développer, et non pas aider les autres régions d’Espagne».
Selon l’actuel président de la région Artur Mas, il est «presque impossible» d’arrêter le vote pour l’indépendance de la Catalogne de l’Espagne. Mais tout n’est pas si simple. Au cours de ces derniers 12 mois, les positions des indépendantistes (c’est ainsi que se nomment les séparatistes, du nom espagnol Independancia) se sont considérablement affaiblies. Pour Sergueï Khenkine, cet affaiblissement politique est lié avec le scandale qui a éclaté autour de l’un des personnages clés de la démocratie catalane - Jordi Pujol.
« Jordi Pujol dirigeait la Catalogne pendant 23 ans », poursuit Sergueï Khenkine. « C’est un homme politique émérite, considéré comme le fondateur de la lutte pour l’indépendance de la région. Mais ce scandale jette l’ombre sur l'actuel leader Artur Mas, qui considère Pujol comme son maître politique. En même temps Pujol a perdu tous ses privilèges et une information judiciaire a été ouverte contre lui. Cela a sensiblement affaibli la position de ses partisans qui luttent pout l’indépendance ».
Les opposants à l’indépendance de la Catalogne (et il y en a), estiment que l'indépendance conduira leur région à l'effondrement économique. Le 11 septembre, lorsque des milliers de Catalans sont descendus dans les rues de Barcelone avec des slogans de lutte pour l'indépendance, dans la municipalité voisine de Tarragone, les membres du mouvement Société civile catalane ont brandi des slogans du genre « L’indépendance - c’est l’impasse ». Donc lors du référendum, les indépendantistes pourront se retrouver confrontés non seulement aux autorités officielles de Madrid, mais aussi à leurs compatriotes qui ne désirent pas faire partie d’un Etat-fantôme. La question de l’indépendance de la Catalogne reste donc ouverte.
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