Depuis son tweet en réponse à Rachel Khan, le rappeur est accusé d’antisémitisme. Certains dénoncent la « complaisance » d’Europe Écologie-Les Verts et de La France insoumise, qui l’ont invité à leurs universités d’été. À Mediapart, Médine dit « porter le poids des erreurs » qu’il a pu faire et combattre « toute forme d’antisémitisme ».
L’invitation du rappeur havrais en elle-même avait déclenché une vague d’attaques de la fachosphère et de militants macronistes (dont il est une cible régulière) ou proches du Printemps républicain, qui y ont vu une occasion pour tenter de discréditer la gauche. Dès le 9 août, l’hebdomadaire
Franc-Tireur publie un numéro au titre éloquent :
« Médine : Europe Écologie-Les Frères ». Ses contempteurs le traitent d’
« islamiste » ou encore d’
« islamo-racaille » – autant d’étiquettes disqualifiantes, issues du registre habituel de l’extrême droite, que quatre chercheurs en sciences sociales
avaient déconstruites en 2018, quand ses concerts au Bataclan
étaient menacés d’annulation.
[...]
Alors que Rachel Khan apostrophait la présidente du groupe LFI Mathilde Panot (qui dialoguera avec le rappeur) sur
« l’utilisation ironique du mot “rescapée” », Médine a répondu en la qualifiant de
« resKHANpée » et en la décrivant comme une personne
« dérivant chez les social traîtres et bouffant au sens propre à la table de l’extrême-droite ». Il faisait ici référence à un article du
Monde révélant qu’en avril 2021,
Rachel Khan avait été invitée à déjeuner par Marine Le Pen à son domicile de La Celle-Saint-Cloud (Yvelines).
Le lendemain, Médine s’est excusé.
« Aucune ambiguïté. J’ai attaqué le parcours professionnel de Rachel Khan. La formule pas adaptée, qui a certainement dû heurter des personnes et je m’en excuse, n’était pas dirigée vers sa famille ni vers les victimes du drame de la Shoah », écrit-il.
Il rappelle au passage que, quelques jours plus tôt, l’essayiste commentait sa venue aux universités d’été d’EELV en le traitant de « déchet » – un terme qui relève de la phraséologie d’extrême droite et qui n’avait pas suscité autant d’émoi.