Cédric, 40 ans, père de cinq enfants, meurt après un «banal» contrôle de police

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Bladinaute averti
C'était un vendredi matin comme tant d'autres pour Cédric Chouviat Domicilié à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), ce livreur de 42 ans avait quitté vers 8h30 le siège de l'entreprise paternelle, rue Saint-Ferdinand dans le XVIIe arrondissement de Paris. Au guidon de son Piaggio Vespa noir, un scooter de petite cylindrée, il devait visiter une cinquantaine d'entreprises situées dans la capitale et dans la petite couronne afin de livrer des plis de chèques-déjeuners. Soit un parcours d'environ 200 km, son lot quotidien depuis quelques années.

Frère de Marvin Martin, ex-membre de l'équipe de France de football (15 sélections), il s'était essayé auparavant au métier d'agent de joueur. Mais avait fini par renouer avec cette profession de livreur qu'il avait embrassée dès le plus jeune âge dans le giron familial. Peu avant 9h55, ce 3 janvier, il roule sur le pont d'Iéna face à la tour Eiffel en direction du XVe arrondissement. À l'angle du quai Branly et de l'avenue de Suffren, Cédric Chouviat est alors contrôlé par une patrouille de police, rattachée au commissariat du VIIe arrondissement.

Deux motifs sont retenus contre le conducteur du scooter. Il aurait utilisé son téléphone en conduisant et sa plaque d'immatriculation serait partiellement illisible. « Il portait tout le temps son téléphone en bandoulière, mais pas pour passer des coups de fil, défend Doria, son épouse. Il s'en servait pour photographier les reçus après chaque livraison. Pour communiquer, Cédric n'utilisait que son micro-casque. »

Une vidéo déterminante ?
À la suite du contrôle, Cédric Chouviat est verbalisé pour infraction au Code de la route. L'homme décrit par son propre entourage comme « grande gueule mais pas bagarreur », ou encore « écorché vif », se serait-il senti victime d'une injustice ? Selon le rapport d'intervention que nous avons consulté, le livreur revient vers la voiture de police. Le ton serait alors monté entre les forces de l'ordre et ce père de cinq enfants (âgés de 3 à 21 ans). Des insultes auraient fusé.

L'homme est interpellé pour outrage et menotté. « L'individu résiste à son menottage, nous contraignant à aller au sol pour le maîtriser », indique le rapport d'intervention des policiers. Dans quelles conditions précisément ? En réponse à l'appel à témoins lancé sur Twitter par Me Arié Alimi, l'avocat de la famille Chouviat, un passant a transmis une vidéo qui éclairerait l'ensemble de la séquence. Elle doit être diffusée ce mardi matin lors d'une conférence de presse organisée par Me. Alimi au siège de la Ligue des droits de l'homme.

Montre-t-elle une scène d'interpellation musclée mais réglementaire ? Ou révèle-t-elle au contraire un usage disproportionné de la force ? Une chose est sûre, c'est à cet instant que Cédric Chouviat fait un arrêt cardiaque. Transporté aux urgences, il ne peut être réanimé et décède à 3h30 à l'hôpital Georges-Pompidou, dans la nuit de samedi à dimanche.

 
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