Censures, polémiques sur les festivals, populisme : Que cherche le gouvernement Benkirane ?
Depuis plusieurs semaines déjà, le microcosme politique nen finit pas de bruisser dune seule et même interrogation: que cherche au juste le gouvernement Benkirane ? La question est récurrente et traduit désormais un malaise perceptible chez les démocrates et les défenseurs de légalité et de la modernité. De déclarations intempestives à la prise de décisions précipitées et populistes, linquiétude a fini par sinstaller, sitôt achevée la minute (forcément jouissive) de la posture dune foule dont on flatte les plus bas instincts.
« Pas de quoi être rassurés », confie ce journaliste dont le cur bat à gauche. Depuis son installation, le gouvernement ultra-conservateur dAbdelilah Benkirane, pour reprendre lexpression fétiche des médias de lHexagone, a multiplié censures et interdictions. Au nom de la lutte contre les clichés qui portent atteinte à lIslam, Mostafa El Khalfi, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, a interdit lentrée au Maroc de 5 titres de presse. En matière de religion, cest désormais clair : les islamistes au pouvoir ne bottent plus en touche. Ils ont même, dit-on, lintention daller en guerre contre lislamophobie rampante, avec le soutien clairement affiché de lISESCO. La sacralisation du chef de lEtat un concept supprimé de la Constitution- est venue sajouter à cette politique dun gouvernement qui assume et argumente la censure. Deux numéros dEl Pais nont pas trouvé place dans les kiosques marocains : il a été considéré que les citoyens de ce pays nétaient pas suffisamment matures pour prendre une caricature fût-elle royale et les bonnes feuilles dun livre sulfureux et largement diffamatoire mettant en cause le monarque pour ce quils sont. Et pas plus. «Tout cela a du mal à passer. Parce quon a la fâcheuse impression quune censure au nom de la morale, de la vertu, de la bonne conduite peut être institutionnalisée. Ma crainte est que le gouvernement de M. Benkirane instaure une sorte dordre moral qui corresponde à lexacte vision de sa famille politique. Peut-on imposer cela à des millions de Marocains qui ne partagent pas les idées du PJD et qui ont plutôt une vision universaliste de la liberté, de la démocratie, et en ce qui nous concerne nous les journalistes de la liberté de presse et dexpression ? » se demande cette femme de média qui dit avoir voté, aux dernières législatives, pour un parti de gauche.
http://www.libe.ma/Censures-polemiq...cherche-le-gouvernement-Benkirane_a25658.html
Depuis plusieurs semaines déjà, le microcosme politique nen finit pas de bruisser dune seule et même interrogation: que cherche au juste le gouvernement Benkirane ? La question est récurrente et traduit désormais un malaise perceptible chez les démocrates et les défenseurs de légalité et de la modernité. De déclarations intempestives à la prise de décisions précipitées et populistes, linquiétude a fini par sinstaller, sitôt achevée la minute (forcément jouissive) de la posture dune foule dont on flatte les plus bas instincts.
« Pas de quoi être rassurés », confie ce journaliste dont le cur bat à gauche. Depuis son installation, le gouvernement ultra-conservateur dAbdelilah Benkirane, pour reprendre lexpression fétiche des médias de lHexagone, a multiplié censures et interdictions. Au nom de la lutte contre les clichés qui portent atteinte à lIslam, Mostafa El Khalfi, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, a interdit lentrée au Maroc de 5 titres de presse. En matière de religion, cest désormais clair : les islamistes au pouvoir ne bottent plus en touche. Ils ont même, dit-on, lintention daller en guerre contre lislamophobie rampante, avec le soutien clairement affiché de lISESCO. La sacralisation du chef de lEtat un concept supprimé de la Constitution- est venue sajouter à cette politique dun gouvernement qui assume et argumente la censure. Deux numéros dEl Pais nont pas trouvé place dans les kiosques marocains : il a été considéré que les citoyens de ce pays nétaient pas suffisamment matures pour prendre une caricature fût-elle royale et les bonnes feuilles dun livre sulfureux et largement diffamatoire mettant en cause le monarque pour ce quils sont. Et pas plus. «Tout cela a du mal à passer. Parce quon a la fâcheuse impression quune censure au nom de la morale, de la vertu, de la bonne conduite peut être institutionnalisée. Ma crainte est que le gouvernement de M. Benkirane instaure une sorte dordre moral qui corresponde à lexacte vision de sa famille politique. Peut-on imposer cela à des millions de Marocains qui ne partagent pas les idées du PJD et qui ont plutôt une vision universaliste de la liberté, de la démocratie, et en ce qui nous concerne nous les journalistes de la liberté de presse et dexpression ? » se demande cette femme de média qui dit avoir voté, aux dernières législatives, pour un parti de gauche.
http://www.libe.ma/Censures-polemiq...cherche-le-gouvernement-Benkirane_a25658.html