"charlie hebdo" "effaré" par la violence d'une chanson liée au film "la marche"

Bipasha

Soussia
Les paroles d’une chanson réalisée en marge du film «La Marche» ont fait bondir la rédaction de Charlie Hebdo, qui s’est dite lundi effarée par la «violence» d’un couplet qui «réclame un autodafé contre ces chiens» du journal satirique.

Bien que réalisée avec l’accord et le soutien de Hugo Sélignac, producteur du long métrage qui retrace la marche contre le racisme de 1983, la chanson incriminée ne fait pas partie de la bande originale du film, a-t-il annoncé. Elle a été composée et interprétée par une dizaine de rappeurs renommés, dont Akhenaton, Disiz, Kool Shen et Nekfeu, à l’initiative du producteur de rap Kore.

Dans le 7e couplet qu’il interprète, le rappeur Nekfeu, membre du collectif parisien «1995» (Polydor), très apprécié de la critique et pas coutumier des polémiques, chante notamment: «D’t'façon y’a pas plus ringard que le raciste, ces théoristes veulent faire taire l’islam, quel est le vrai danger : le terrorisme ou le taylorisme?, les miens se lèvent tôt, j’ai vu mes potos taffer, je réclame un autodafé pour ces chiens de Charlie Hebdo.»

Réagissant à ces propos, maître Richard Malka, avocat de Charlie Hebdo, a jugé «très inquiétant de lire que le liberté d’expression pourrait consister à l’autodafé d’un journal, d’autant plus de la part d’un producteur qui prône la liberté d’expression. C’est une perte de repères.»
«Charlie Hebdo n’a jamais appelé à l’autodafé de quoi que ce soit», a ajouté l’avocat.

"S'il leur manque un couplet, nous précisons aux auteurs de la chanson que le journal numérique Inspire, édité par Al-Qaïda, a condamné à mort Charb en mars dernier", ajoute le communiqué de Charlie Hebdo. "Nous avons l'habitude de ces appels à la haine, de nous faire traiter de 'chiens' d'infidèles."

Dans un communiqué, la rédaction de Charlie Hebdo a dit «découvrir avec effarement la violence des paroles de la chanson «Marche» (...) qui reprend les propos que tient habituellement l’extrême droite musulmane lorsqu’elle évoque notre journal.»«Pas de plainte, ni de demande particulière. J’aimerais simplement que la production m’explique le rapport entre une marche antiraciste et fraternelle en 1983 et un chant religieux communautariste qui appelle à brûler un journal satirique antiraciste en 2013», a déclaré Charb, le directeur de Charlie Hebdo.
 
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