Chaque année, les Marocains résidant à l’étranger viennent au pays par millions en voiture, par bateau ou par avion, pour passer les vacances d’été. Si le voyage par voie aérienne reste le plus pratique et le plus rapide, il représente aussi une ligne financière qui pèse lourd dans le budget des ménages avec des enfants. Certains n’ont pourtant pas d’alternative, surtout s’ils vivent en Amérique du nord, dans un pays d’Afrique subsaharienne, ou encore en Asie. Lors de l’émission Faites entrer l’invité spéciale Marocains du monde du mercredi 7 février 2024 sur Radio 2M, en partenariat avec Yabiladi, des concitoyens associatifs sont revenus sur le sujet.
Membre honoraire et ancien président de l’Association des Marocains de Toronto en Ontario (Canada), Faouzi Metouilli a indiqué que le budget de transport à lui seul était «énorme». Pour deux adultes et deux enfants de moins de 11 ans, Yabiladi a tenté une simulation de réservation de billet entre Montréal et Casablanca via la Royal air Maroc (RAM). Pour un départ le 15 juillet 2024 et un retour le 29 du même mois, la somme s’est élevée à un minimum de 54 000 DH. Pour son dernier séjour familial dans le pays, Faouzi Metouilli indique avoir alloué 2 400 dollars par personne au transport aérien depuis Toronto, puis Montréal jusqu'à Casablanca, soit la moitié du budget total prévu pour ses vacances.
«Sous mon mandat de président de l’association, nous nous sommes battus pour une ligne directe de la RAM depuis Toronto, mais nous n’avons encore que Air France et Air Canada. Des personnes âgées ne peuvent pas faire de vols par correspondance via Montréal, pour arriver enfin à Casablanca, car cela devient un véritable périple de 14 heures», ajoute encore Faouzi Metouilli. Dans la plupart des autres pays d’Afrique, le problème du transport aérien est encore plus pregnant compte tenu des moyens financiers réduits.
Sidi Mohamed Farsi, associatif marocain au Sénégal, a indiqué que les prix sont «exorbitants» pour la plupart des ménages. La simulation de réservation de billets effectuée par Yabiladi a montré qu’en période estivale, un ménage de deux adultes et de deux enfants de moins de 12 ans devrait compter au moins 23 000 dirhams pour un aller-retour entre Abidjan et Casablanca par exemple.
Un voyage repoussé de plusieurs années, faute de budget conséquent
Après la crise sanitaire de Covid-19 particulièrement, les prix ont connu une augmentation sans précédent, selon Sidi Mohamed Farsi. «Dans les pays d’Afrique, c’est l’économie informelle qui prime dans les activités de nos concitoyens et il faut compter au moins 8 500 DH par personne pour un billet d’avion. Les familles sont souvent composées de 5 à 6 personnes. Le budget devient rapidement insoutenable», a constaté M. Farsi.
L’associatif a souligné aussi le cas des étudiants dont les parents peinent à payer les billets. «Les augmentations des prix après 2020 ont été de 20% à 50%, surtout dans les régions où certaines compagnies ont le monopole», a analysé l’associatif.
Invitée également à cette émission, Souâd Oggad, fondatrice de l’Association de médiateurs interculturels socio éducatifs yvelinoise (AMISEY) en France, indique prendre surtout l’avion pour ses allers-retours entre ses deux pays. Mais avant sa retraite, les déplacements pour les vacances d’été avec les enfants se sont souvent faits en voiture et par bateau, pour que le voyage reste accessible.
Par voie aérienne pour une famille de quatre personnes, il faut compter entre 18 000 et 20 000 pour un aller-retour Paris-Casablanca. «Avec le chômage, certains ménages ne touchent que des aides sociales. Les retraités, eux, ont une pension trop maigre pour couvrir les frais d’un billet d’avion. Certaines familles ne voyagent que tous les 2 ou 3 ans. D’autres recourent à des crédits à la consommation. Il y en a mêmequi qui ne sont pas revenus au Maroc depuis dix ans», fait savoir l’associative.
Vu le «budget conséquent», Souâd Oggad préconise «des cartes de réduction pour les personnes âgées ou pour étudiants». Dans ce sens, Sidi Mohamed Farsi a estimé que l’expérience de 2021 pourrait inspirer les compagnies aériennes. «En juin 2021, nous avons bénéficié de la sollicitude royale ayant permis à tous les MRE désireux de venir en été d’être là. La preuve est que tous les billets ont été achetés. Autant dire que nos concitoyens aiment leur pays et ils y viennent, si les difficultés financières ne leur font pas obstacle», a-t-il déclaré.
Membre honoraire et ancien président de l’Association des Marocains de Toronto en Ontario (Canada), Faouzi Metouilli a indiqué que le budget de transport à lui seul était «énorme». Pour deux adultes et deux enfants de moins de 11 ans, Yabiladi a tenté une simulation de réservation de billet entre Montréal et Casablanca via la Royal air Maroc (RAM). Pour un départ le 15 juillet 2024 et un retour le 29 du même mois, la somme s’est élevée à un minimum de 54 000 DH. Pour son dernier séjour familial dans le pays, Faouzi Metouilli indique avoir alloué 2 400 dollars par personne au transport aérien depuis Toronto, puis Montréal jusqu'à Casablanca, soit la moitié du budget total prévu pour ses vacances.
«Sous mon mandat de président de l’association, nous nous sommes battus pour une ligne directe de la RAM depuis Toronto, mais nous n’avons encore que Air France et Air Canada. Des personnes âgées ne peuvent pas faire de vols par correspondance via Montréal, pour arriver enfin à Casablanca, car cela devient un véritable périple de 14 heures», ajoute encore Faouzi Metouilli. Dans la plupart des autres pays d’Afrique, le problème du transport aérien est encore plus pregnant compte tenu des moyens financiers réduits.
Sidi Mohamed Farsi, associatif marocain au Sénégal, a indiqué que les prix sont «exorbitants» pour la plupart des ménages. La simulation de réservation de billets effectuée par Yabiladi a montré qu’en période estivale, un ménage de deux adultes et de deux enfants de moins de 12 ans devrait compter au moins 23 000 dirhams pour un aller-retour entre Abidjan et Casablanca par exemple.
Un voyage repoussé de plusieurs années, faute de budget conséquent
Après la crise sanitaire de Covid-19 particulièrement, les prix ont connu une augmentation sans précédent, selon Sidi Mohamed Farsi. «Dans les pays d’Afrique, c’est l’économie informelle qui prime dans les activités de nos concitoyens et il faut compter au moins 8 500 DH par personne pour un billet d’avion. Les familles sont souvent composées de 5 à 6 personnes. Le budget devient rapidement insoutenable», a constaté M. Farsi.
L’associatif a souligné aussi le cas des étudiants dont les parents peinent à payer les billets. «Les augmentations des prix après 2020 ont été de 20% à 50%, surtout dans les régions où certaines compagnies ont le monopole», a analysé l’associatif.
Invitée également à cette émission, Souâd Oggad, fondatrice de l’Association de médiateurs interculturels socio éducatifs yvelinoise (AMISEY) en France, indique prendre surtout l’avion pour ses allers-retours entre ses deux pays. Mais avant sa retraite, les déplacements pour les vacances d’été avec les enfants se sont souvent faits en voiture et par bateau, pour que le voyage reste accessible.
Par voie aérienne pour une famille de quatre personnes, il faut compter entre 18 000 et 20 000 pour un aller-retour Paris-Casablanca. «Avec le chômage, certains ménages ne touchent que des aides sociales. Les retraités, eux, ont une pension trop maigre pour couvrir les frais d’un billet d’avion. Certaines familles ne voyagent que tous les 2 ou 3 ans. D’autres recourent à des crédits à la consommation. Il y en a mêmequi qui ne sont pas revenus au Maroc depuis dix ans», fait savoir l’associative.
Vu le «budget conséquent», Souâd Oggad préconise «des cartes de réduction pour les personnes âgées ou pour étudiants». Dans ce sens, Sidi Mohamed Farsi a estimé que l’expérience de 2021 pourrait inspirer les compagnies aériennes. «En juin 2021, nous avons bénéficié de la sollicitude royale ayant permis à tous les MRE désireux de venir en été d’être là. La preuve est que tous les billets ont été achetés. Autant dire que nos concitoyens aiment leur pays et ils y viennent, si les difficultés financières ne leur font pas obstacle», a-t-il déclaré.